Curieusement, le livre de Guy Penaud : "L’énigme Seznec" ne fait l’objet d’aucune rubrique dans ce forum. Sans doute parce qu’il est sorti après celui de Bernez Rouz auquel il est semblable dans les grandes lignes. Mais contrairement à Bernez Rouz, qui, lui, laisse la place au doute, Guy Penaud est catégorique. Après avoir examiné rapidement quelques hypothèses concernant la fin tragique de Pierre Quémeneur (il en est sûr), il conclut que seul Guillaume Seznec a pu perpétrer le crime et tenté de l’exploiter. La seule énigme est << qu’il semble impossible d’établir dans quel lieu, dans quelles circonstances et à quel moment précis le conseiller général breton a été tué >>.
Je ne développerai pas davantage l’argumentation de Guy Penaud car les intervenants du forum ont sans doute acheté le livre (voir pages 287 à 291).
La certitude de Guy Penaud est basée sur les postulats suivants :
- Personne, excepté Guillaume Seznec, ne connaissait dans le détail toutes les haltes effectuées de Rennes à Dreux par Quémeneur et Seznec, et encore moins le montant précis des frais engagés. Comme ces renseignements figuraient dans le fameux carnet de Pierre Quémeneur, personne autre que Seznec ne pouvait donc avoir porté ces fausses mentions aux pages 46 et 48 de ce carnet (pour Guy Penaud, Quémeneur a donc été tué dans la nuit du 25 au 26 mai).
- Les deux exemplaires de la promesse de vente de Traou-nez ont été tapés sur la machine achetée le 13 juin, or à la date supposée de la signature, 22 mai, la machine se trouvait encore chez Chénouard.
Dans l’hypothèse d’un complot familial auquel Pierre Quémeneur, lui-même, participe (dans le but, on l’aura compris de s’approprier les dollars-or de Seznec) je dis que rien ne prouve qu’il ait été tué et s’il l’a bien été, que ce n’est pas forcément dans la nuit du 25 au 26 et qu’un autre que Seznec a pu récupérer la valise.
Par ailleurs, si je suis convaincu que la machine à écrire trouvée le 6 juillet dans la chaufferie de Seznec est bien celle qui a servi à taper les promesses (il ne peut en être autrement) le dis que celle achetée le 13 juin n’est pas obligatoirement celle trouvée le 6 juillet (le témoignage de Joseph Chénouard, avec ses confusions de numéros, serait-il plus crédible que ceux de Alfred Lajat ou de Henri Danguy des Déserts ?)
Pour moi, le doute subsiste, ce doute qui aurait dû profiter au prévenu (à ne pas confondre avec coupable !)
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