Vous, Kadillak, JPASC95 et moi, avons de ceci en commun (avec beaucoup d’autres !) c’est que la version des faits qui a conduit à la condamnation de Seznec, ne nous convainc pas. Mais à par cela nos hypothèses diffèrent. Je résume :
- Kadillak croit a une machination policière (affaire d’Etat ?) dont Quémeneur et Seznec auraient été les victimes.
- JPASC95 pense que Quémeneur est bien arrivé à Paris mais qu’au retour il serait passé par Sion-Les-Mines pour revendre à Chevance et Risque-tout les dollars de Seznec. L’aventure se serait mal terminée : le corps dans le puits Gallot et la tête dans la rivière.
- Jean-Pierre voit une escroquerie de Seznec par Quémeneur avec la complicité de Pouliquen et une exploitation de la situation par ce dernier.
L’ennui est que nous n’avons aucune certitude sur ce qu’a pu devenir Quémeneur après avoir été vu au restaurant Le plat d’étain à Houdan (je fais abstraction des témoins de la gare de Dreux étant donné qu’il y a contestation quant à la date a laquelle cet incident a eu lieu. Par ailleurs, cela ne change pas grand-chose au problème). Les déclarations des témoins de la survie n’ont pas été retenues et vous-même, Kadillak n’y croyez pas. Dans ces conditions comment l’un des trois pourrait-il convaincre les deux autres ?
C’est pourquoi je répète mon leitmotiv : puisque le meurtre de Quémeneur n’a jamais été prouvé, mais que par ailleurs, Seznec a été condamné pour ce meurtre sur la base d’une machine à écrire et de deux faux documents, déterminons, avant tout autre chose, s’il a bien acheté, ou non, cette machine au Havre le 13 juin 1923 et que ces deux documents ont bien été, ou non, tapés par lui entre le 14 et le 19 juin. C’est une évidence, si Seznec a été victime d’une machination, c’est là qu’elle se situe. Et je ne suis pas loin de penser que les deux témoins du 13 juin, Georges de Hainault et Georges Legrand, ne se trouvaient pas par hasard dans la boutique de Chénouard, lorsque l’acheteur à l’œil droit clignotant et aux mains velues, y est entré. Ces trois hommes étaient, pour moi, de connivence. En effet, pour que la machination réussisse il fallait, à tous prix, prouver que Seznec avait confectionné les faux après la disparition de Quémeneur. Or s’il ne s’était trouvé personne dans ce magasin, hormis Chénouard, le rapprochement avec la photo de Seznec parue dans L’excelsior du 1ier juillet aurait-il été aussi convaincant (il ne faut pas oublier que la troisième, et décisive, perquisition à la scierie fut décidée à la suite d’un télégramme reçu de Vichy ou Georges de Hainault se trouvait ).
Néanmoins, Kadillac, je réponds à votre première question :
<<OK - mais comment expliquez-vous qu'ils tentent ce voyage très risqué avec une telle voiture ? Pour un rendez-vous, le train suffisait bien. Nos deux compères ont l'air d'accord sur ce point : il faut y aller avec cette foutue cadillac. >>
Nos deux compères ont l'air d'accord. C’est vous qui le dites. Je pense que Quémeneur, pour décider Seznec à lui acheter Traou-Nez avec ses dollars et le convaincre qu’il n’aurait aucune difficulté à régler le solde, lui a fait miroiter que sa voiture serait la première livrée. Il s’acquittait ainsi de sa dette de 15.000 francs envers lui et faisait même un bénéfice. Mais Quémeneur ne voulait sans doute pas pour autant qu’il arrive avec lui à Paris.
Quant aux deux autres questions (ou remarques) qui concernent le retour de Quémeneur en Bretagne, la réponse dépend du fait que l’on croit ou ne croit pas aux témoins de survie y compris Yves Bolloch.
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