C’est par télégramme, expédié de Rennes le 24 mai à 21 heures précises que Quémeneur demande à son beau-frère de lui adresser le chèque barré sur la Banque de France au lieu de la Société Générale.
Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Bernez Rouz, pages 69 et 70. Il ne donne pas le texte de ce télégramme mais par contre, retranscrit la dépêche que Pouliquen adresse à Quémeneur avec le chèque. J’ignore si le télégramme est dans le dossier ou si on en connaît l’existence justement par le texte de cette dépêche. Si ce télégramme n’est pas au dossier cela voudrait dire que les enquêteurs ont cru Pouliquen sur parole.
Tout le monde a été intrigué par le changement de banque dont on n’a pas d’explication et qui intervient tard dans la soirée alors que Quémeneur a passé la journée à Rennes, que les deux hommes ont pris l’apéritif à la terrasse d’un café, puis dîné à l’hôtel. Ceci a permis à l’accusation, sans doute suggéré par Pouliquen, de dire que c’est Seznec qui a demandé à Quémeneur de changer de banque.
S’il y en a un que l’on fait passer tantôt pour un nigaud, tantôt pour un fin matois, c’est Seznec, pas Pouliquen et encore moins Quémeneur, dont on ne dit rien et pour cause : c’est lui la victime, donc il ne peut avoir aucun tort.
Vous remarquerez au passage que, selon Bernez Rouz, Jenny aurait déclaré aux enquêteurs, que son frère, en partant pour Rennes, lui a dit que le but du voyage était de conclure une affaire d’automobiles proposée par Seznec. On sait que c’est très certainement le contraire et c’est pour cela que je persiste à penser que Seznec a été la victime de Quémeneur/Pouliquen.
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