Tentons tout de même de récapituler:
Le "plan" de Quememeur :
Guy Penaud p.246
"Le journaliste (Claude Bal) a raconté que Gherdi, qui demeurait alors à Epinay sur Seine,79, avenue Jean-Jaurès, lui aurait fait certaines confidences sensationnelles (il aurait rencontré Quémeneur à la Banque Coloniale à Paris...)"
Quelqu'un a-t-il quelque chose contre ça ? Ca ne nous donne pas le meurtrier, mais il me semble que cela pourrait être l'explication du but du voyage.
C'est du Claude Bal d'accord. Mais il n'a pas forcément tout faux lui non plus.
Un plan de revente des restes des stocks américains, arnaque ou pas,orchesté par Vacquié en lien avec un informé comme Gherdi... Pourquoi pas? Un projet qui aaurait pu séduire Quéméneur avec en arrière plan , une carrière dans la banque?
Gherdi avait rencontré Quéméneur en février 23. il l'a dit au commissaire Vidal le 21 juin 1926.
Les dollars de Marie-Jeanne.
Si elle a blanchi le linge des hôpitaux américains elle a réellement pu gagner beaucoup d'argent et si ce genre de commande n'était pas réglé en dollars or, il y avait toujours la possibilité de changer ses gains.
Quéméneur aurait dit à Legrand que Quéméneur apportait 40 000 francs (2500 dollars) dans l'affaire. Pourquoi ne pas croire ce témoignage de Legrand. Quel intérêt aurait-il eu à mentir?
L'achat de Traou-Nez.
En d'autres circonstances Marie-Jeanne aurait certainement préféré investir ailleurs ces dollars.
Il y a tout lieu de penser que Quéméneur connaissait les difficultés de trésorerie de Seznec, qu'il se montrait de plus en plus protecteur envers ce couple pour des raisons affectives qui nous échappent un peu. Le couple Seznec a très bien pu se rendre à l'évidence qu'il était plus judicieux de vendre la scierie et de se reconvertir dans l'exploitation forestière de traou-Nez, sous la haute protection de l'ami très cher.
Il se seraient décidés. Seznec aurait emporté les dollars à Landerneau où il s'est rendu en train. Quéméneur l' aurait attendu à la gare, les dollars sont dans la voiture; Il aurait ensuite stationné devant chez Legrand , pendant que Seznec faisait signer sa traite.
A Brest Seznec aurait pu changer ses dollars (ou pas).
Une promesse de vente aurait été signée moyennant un acompte de 40 000f, sur un total de 100 000 f réglables après la vente de la scierie. Ont-ils fraudés le fisc? Peut-être pas sur ce coup là, si Quéméneur est en délicatesse avec cette institution. Et puis pour être banquier, il a besoin de garanties.
Lui, disparu, rien ne va plus. Ce document , il va bien falloir le refaire.
Quant aux dollars ou leur équivalent en francs, Quéméneur les a-t-il transportés dans sa valise? Il n'allait à Paris que pour se rendre compte du marché, selon sa soeur. Alors les sous, s'ils n'étaient pas dans son coffre, ils étaient surement sur un compte à la BPC d'après moi.
Les moeurs de Quéméneur
Du pays de Morlaix monte des rumeurs étayées par un document publié en 08/14 sur "l'affaire Seznec revisitée."
Rumeurs renforcées par l'enquête qui n' a découvert aucune liaison féminine suivie dans l'histoire affective du célibataire qu'était Quemeneur,
Je ne pense pas me tromper en supposant que dans le Pays de chrétienté qu'était encore la Bretagne en 1923, l'homosexualité était considérée comme "une abomination" (cf la Bible), que tout coming-out était impensable surtout dans les mileux bourgeois et politiques . Donc, lorsqu'on voulait se ranger et faire carrière il restait le mariage de raison.
Est-ce que cela remet en cause "l'agression" dont aurait été victime Marie-Jeanne selon le témoignage de Petit-Guillaume? Pas forcément . Par contre, que la démarche du "prétendant" ait été fort maladroite, ça se peut bien...
Et puis dans quel état psycho-affectif était-il aprés l'échec du voyage à Paris? Guillaume Seznec lui-même nous dit que Pierre Quéméneur était en colère contre lui.
Deux femmes avec un cadavre sur les bras, du matin jusqu'à l'heure du retour du mari??? Je ne sais pas. Quelqu'un me disait récemment que ce thème était traité dans le dernier film d'Almodovar?
Si Quemeneur est mort sur le coup, elles ont pu entreprndre une toilette funèbre et commencer une veillée dans la chambre d'ami. Petit Guillaume dit qu'il a aperçu le cadavre par la fenêtre mais il ne dit pas qu'il ait assisté à davantage.
On peut dicuter indéfiniment sur l'heure du retour de la Cdillac, mais il n'est quand même pas impossible que bien requinquée par Hodey, bien entretenue par un Seznec pressé de rentrer au bercail, la Torpédo ait retrouvé une seconde jeunesse. D'ailleurs Seznec peut être parti plus tôt qu'il ne le dit de Pré-en Pail, passé on ne sait pas à quelle heure à Mayenne, peut-êtte pas arrété du tout à Vitré ni à Rennes sauf pour remettre deux gouttes d'huile là où il faut, et rentré avant le retour de Petit-Guillaume à l'internat.
Où Seznec a-t-il quitté Quéméneur?
Si c'est à Versailles, je ne vois pas pourquoi il ne l'aurait pas dit. C'est vrai que vu l'etat de fatigue et la tension terrible qu'il y avait probablement entre les deux hommes, si c'est Quémeneur qui a pris le volant, ils ont pu aller jusqu'à Versailles sans que Seznec s'en soit bien rendu compte. Mais Dreux me parait tout de même plus vraisemblable.
Je publie cette récapitulation toute personnelle pour tenter de dégager les "gravats" qui bloquent depuis quelques temps l'accès au témoignage de Petit-Guillaume. Ce témoignage a ma faveur, mais bon... la Vérité est peut-être ailleurs ????????
|