Précisément. Il est même essentiel de le voir. Cela fait partie des points à relever dans la critique du document telle que je l'évoquais précédemment. Je ne donne pas ici tous les éléments qui m'apparaissent dans cette affaire - on me le pardonnera - or puisque vous le mentionnez, on ne saurait trop insister sur ce qui n'est en aucune façon un détail.
Nous nous trouvons sans doute là en face de la principale anomalie que présente le document et de la plus significative.
Quand Quéméneur se déplace de Brest à Lesneven, passant des heures hors de sa ville, conscient de ne pas s'y trouver, et qu'il signe un papier, sans grande importance en soi du reste, qui en aura tant pour montrer clairement qu'il servit de modèle dans une falsification qui, elle, en prendra énormément, on ne peut pas considérer qu'il se fût agi d'un lapsus, ni que l'erreur ait été due au hasard.
L'acte de vente, ou plus exactement l'acte d'achat qui n'en était pas vraiment un, a tenu un rôle fondamental dans l'établissement de l'accusation portée contre Seznec. Sans son existence en tant que modèle, il était plus aléatoire d'établir par comparaison un lien entre lui et les promesses de vente. Avec lui, même en l'absence d'un aléatoire second exemplaire, il était aisé de faire immédiatement ce lien.
J'estime par ailleurs que par cette même analyse critique du papier, on peut augurer qu'il exista bel et bien un duplicata. C'est là un intéressant sujet de discussion.
Ce contrat devait être ramené à la surface rapidement après la disparition de Quéméneur. Et le plus terrible après tout est que ce soit Seznec, puisqu'il devait dès les débuts de l'enquête faire mention de ses activités dans les jours précédents et qu'il était impossible de passer sous silence un acte qui établissait une recherche de véhicules, qui ait été l'outil par lequel cette réapparition ne pouvait manquer de se faire. Le témoignage de LeVerge lui-même ne vint que dans un second temps.
Le grand problème qui se pose avec l'acte LeVerge est lié au temps.
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