La Dépêche de Brest des 24-26 juin 23 nous montre clairement que Quemeneur a eu le tuyau d'un marché de Cadillac par l'annonce de Bollon. Il y a vu l'opportunité de récupérer sa mise sur la Cadillac, et de faire beaucoup d'argent. Il était même inhabituellement exalté " tout drôle " disent ses amis qui ne croient pas à cette aubaine et s'étonnent. Exaltation amoureuse? Perspective de faire fortune ?
Il associe Seznec à cette opportunité avec un optimisme non déguisé.
L'affaire semble urgente.
Jenny Quemeneur affirme que son frère voulait aider Seznec à se relever et le journaliste de L'OE présent à l'audience remarque que Seznec rougit.
Après le drame Seznec sue la rancune de la trahison.
Trahison financière ?
Trahison affective ?
Pour moi cela indique que le plan Cadillac était un écran de fumée pour dissimuler une autre apportunite, celle que lui a fait miroiter Besseyre des Horts, ou peut-être Vacquie lui même. L'affaire devait rester secrète. Il est dans ma nature de croire les gens. Tout un chacun peut se tromper, car la vérité est difficile à appréhender. Seznec raconte des salades pour essayer de sauver ce qu'il peut. Il est maladroit car il se raconte à lui même une histoire un scénario qu'il met en acte comme pour revenir à une sorte d'homeostase. Comme un délire. Quemeneur a disparu, il n'est plus là, il est parti faire fortune ailleurs. Je pense qu'il croit à son histoire et sa croyance inébranlable se communique à son entourage.
Il a zappé le drame. Dans une lettre écrite à sa femme alors qu'il était encore retenu à Paris, il dit qu'il est prêt à rendre compte de ses actes devant Dieu. Cela me paraît extrêmement inquiétant car il se pose en Justicier. Je ne vois pas de raison de ne pas croire Petit Guillaume. Il voit la scène un après midi ensoleillé, peut être parce que d'autres souvenirs se superposent dans sa mémoire. Certains pensent que la Cadillac n'a pas pu arriver dimanche après-midi, d'autres pensent le contraire. De toutes façons il dit bien qu'il n'a pas vu comment les choses se sont passées. Il a entendu les cris de sa mère. Il dit que ses parents lui ont enjoint de ne rien dire.Injonction probablement assortie d'une version officielle à laquelle il a juré de ne pas déroger.C'est avec beaucoup de rigidité que Seznec jusqu'au bout défendra son scénario, persistant dans ses dénégations jusqu'à nier l'évidence. Ce n'est plus du mensonge, c'est de la pathologie.
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