Buvons frais et doutons de tout, de cette enquête-bidon et de ceux qui s’y fient La plupart des auteurs et surtout le plus connu d’entre eux nous ont sorti tant d’âneries qu’on a là matière à une publication qui pourrait surprendre… surtout si on y incorpore les incongruités de la toute puissante et quasi-infaillible cour de Cassation.
Celui qui saisit clairement le texte qui suit doit faire profiter les autres de sa clairvoyance - (Cour de Cassation/Paris - extrait du pv de l’audience du 6 octobre 2006) :
« En ce qui concerne le 20 juin, le juge d'instruction ayant demandé à Seznec s'il avait des témoins de son voyage à Saint-Brieuc, ce jour là, il lui a répondu que, dans le train de Saint-Brieuc à Morlaix, il avait rencontré un certain M. Giffat, lequel avait assisté la veille à un mariage, et qu'il avait bavardé avec lui. Bien qu'ayant précisé que cet homme travaillait dans l'entreprise qui aménageait la voie ferrée Chateaulin-Camaret, celui-ci n'a pas été entendu. C'est seulement lors du procès que M. Giffat s'est spontanément manifesté en indiquant que le mariage en question avait eu lieu le 19 juin, ce qui confortait les déclarations de Seznec selon lesquelles il était à Saint-Brieuc le 20 juin. L'intéressé avait de bonnes raisons de ne pas faire d'erreur sur la date, puisqu'il s'agissait du marié, ainsi qu'il ressort des notes d'audience. »
Je sens que vous êtes comme moi, il faut sans doute être conseiller à la cour de Cassation pour saisir toute la subtilité de ce genre de littérature. Si on considère que dans le Finistère comme ailleurs, le marié et l’invité sont deux personnes normalement différentes, on peut dire que le Robert Giffat en question aurait assisté (le conditionnel me paraît prudent) au mariage d’un certain Février (avec une demoiselle Gourlan), présent au procès d’Assises.
Le plus amusant c’est que vous ne trouverez rien sur ce Robert Giffat, pour la bonne raison qu’il est resté introuvable, ne s’est jamais manifesté et n’a probablement jamais existé… le patronyme sonne bien mais, curieusement, n’est pas porté… mauvaise pioche, Guillaume – exit Giffat, il ne reste personne pour meubler la journée du 20 juin… et désolé, la journée de tourisme-découverte de la gare du Havre décrite dans le dossier d’accusation ne me branche pas du tout.
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