Marc D,
A mon avis vous vous fourvoyez...
Je maintiens les raisonnements que j'ai faits et que vous avez repris.
Pour ce qui est des témoignages de M Montel et Pierre, l'accusation était certaine que G Seznec est allé au Havre le 13 pour envoyer le faux télégramme et aussi le 20 pour se débarasser de la valise.
Elle a toujours pensé qu'il avait agi seul, pour tuer G Seznec et s'approprier la propriété de Plourivo.
Donc, qui d'autre que G Seznec a pu se débarasser de la valise de P Quéméneur au Havre ?
Et vous venez nous dire "Il est parfaitement admis que cet homme n'était probablement pas Seznec."
d'ailleurs, notons au passage le "parfaitement admis" et "probablement".
qu'est ce qui annule l'autre ? le parfaitement admis ou le probablement ?
C'est exactement le contraire de ce que veut suggérer insidieusement l'arrêt de la cour de cassation en écrivant "Attendu qu'il est donc inexact d'affirmer que ces trois témoins ont déclaré avoir vu un homme, autre que Seznec, couché sur la valise de Quéméneur, avant qu'il n'abandonne ce bagage"
en d'auttres termes, la cour dit que ces 3 témoins n'ont jamais affirmé avoir vu un homme autre que Seznec alors qu'ils donnent (Montel et Pierre) une decription physique qui n'a pourtant rien à voir avec G Seznec.
Ca c'est un raisonnement extrêmement vicelard !
L'accusation à l'époque a affaibli tous les témoignages à décharge en les tournant en faveur de l'accusation. Procédé classique, que l'on retrouvera dans d'autres affaires.
Et malheureusement, la cour de cassation raisone exactement comme les policiers en 1923.
Vous reprenez la chose suivante :
"Il n'est pas dit que Lesbats était à 100 mètres de l'homme en question. L'homme était à 100 mètres de la gare, mais Lesbats était peut-être à 10 mètres de lui. Il n'est pas dit que Lesbats était dans la gare."
Voilà le genre de raisonnement que je retrouve souvent chez vous et qui me gêne, je l'avoue: Aucune preuve de ce qu'il avance mais introduit un doute toujours dans le sens défavorable de l'accusé bien sûr.
Si cela s'était produit comme vous le dites, alors le témoin aurait parlé de son visage et non pas de sa physionomie et de son allure. Je vous rappelle que G Seznec avait des cicatrices sur le visage qui se voyaient surtout si on se trouve à 10 mètres de lui ! et beaucoup moins si l'on se trouve à 100 mères forcément !
C'était bien le cas de M Lesbats, il n'a pu que parler de la physionomie et l'allure parce qu'il était à une centaine de mètres d'un individu qui pouvait peut-être ressembler à G Seznec.
Pour ce qui est des 15 000 francs dus par G Seznec à P Quéméneur, rassurez vous, le conseiller général était un homme d'affaires avisé et il aurait très bien su récupérer cette somme un jour ou l'autre.
D'ailleurs, il avait la Cadillac en gage, donc il n'était pas perdant.
Mais je vous rappelle aussi qu'ils étaient amis. Entre amis, il arrive que l'on se fasse des fleurs, non ? sinon, à quoi ça servirait les amis ?
Quant à la bonne, Angèle Labigou, elle ne s'est jamais plainte et n'a jamais regretté d'avoir prêté une somme d'argent à G Seznec. Elle l'a expliqué très simplement et très sincèrement lors du procès.
D'autre part, je constate que vous passez sur l'argument clé de l'invraisemblance de l'accusation.
G Seznec savait pertinemment que s'il tuait P Quéméneur, il lui était alors impossible de devenir propriétaire car il y avait le passage obligé chez le notaire avec le vendeur.
Dés lors, il devenait totalement ridicule, après avoir tué soi disant P Quéméneur, d'aller au Havre pour envoyer un faux télégramme, et d'acheter une machine à écrire toujours au Havre pour faire des fausses promesses de vente.
De garder ensuite cette machine chez soi, qui sera découverte au bout de la 3eme perquisition ! Ce jour là, les policiers sont allés droit au but !
Je vous rappelle que le flic pourri qu'était Bonny a avoué à plusieurs personnes dont son propre fils qui l'écrira dans son livre, qu'il avait fabriqué des preuves pour accabler G Seznec.
Marc D écrit,
"Egalement, la fausse promesse de vente contient de nombreuses fautes d'orthographe qui ne sont pas tellement compatibles avec les auteurs présumés selon certains, à savoir l'inspecteur Bonny, secrétaire du commissaire Vidal, et le notaire Pouliquen"
Vous semblez suggérer à mots voilés que les fautes d'ortographe ne peuvent avoir été commises que par Seznec.
Vous avez déjà lu des lettres de Bonny et de Pouliquen ?
moi non.
Par contre, j'ai lu la fausse promesse de vente attribuée à G Seznec par l'accusation que vous soutenez et je n'y vois pas de nombreuses fautes d'ortographe. D'où tenez vous l'existence de ces fameuses fautes d'orthographe, dont vous parlez?
Par contre, une chose troublante. On retrouvera dans le bureau de P Quéméneur un prospectus pour l'Almanach du blé saisi le 29 juin 1923.
il y est écrit Landerneau et l'on voit la signature de P Quéméneur. Manifestement, quelqu'un a essayé d'imiter son écriture.
est ce que G Seznec avait accès au bureau de P Quéméneur ? non !
Ca ne peut donc qu'être un proche de la famille qui vivait dans sa propriété à Landerneau. Pouliquen en faisait partie.
Une expertise du Bénélux en 1991 le confirmera. Les faux et ces essais proviennent du même faussaire et ils ne sont pas attribués à G Seznec.
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