Et oui Gihel, quand vous lisez un texte pareil, vous ne pouvez qu'être révolté.
Au passage, je pense au fonctionnement de la commission de révision qu'il faudrait revoir.
Ce qui est révoltant, c'est que lorsque vous déposez une requête auprès de cette commission, on vous fait comprendre qu'il est inutile de reprendre des éléments à décharge qui figurent déjà dans le dossier.
Mais quand on lit l'arrêt du rejet, on se rend compte que nos excellents magistrats ne se sont pas gênés eux pour reprendre les éléments soi disant à charge, les amplifier, pour motiver le rejet de la requête et ainsi conforter la thèse de l'accusation.
Ce procédé est honteux et malhonnête.
je cite un passage de cet arrêt qui est révélateur :
"Mais attendu que ces trois témoins, entendus le 5 juillet 1923 sur commission rogatoire, n'ont pas fait les déclarations qu'on leur prête ; que Joseph Hélouis, sous-chef de gare, a seulement dit que, le 20 juin 1923 à 22 heures 30, le surveillant François Moutel lui avait remis la valise qu'il avait découverte dans la salle d'attente de la troisième classe et renfermant, notamment, des papiers d'identité au nom de Quéméneur ; que François Moutel a précisé avoir vu la valise abandonnée sous la banquette de gauche de la salle d'attente, au moment où il y pénétrait et qu'en sortait un voyageur, dont il a fourni un signalement ne correspondant pas à celui de Seznec et qui lui a dit ne pas être le propriétaire du bagage ; qu'Achille Pierre a été le seul témoin à faire état de la présence, à 19 heures 15, lors de sa prise de service, d'un unique voyageur dans la salle d'attente, dont il a donné une description identique à celle fournie par François Moutel ; qu'il a dit croire se souvenir d'avoir aperçu cet homme qui, disposait de deux valises, allongé sur la banquette de gauche, une des valises lui servant d'oreiller et l'autre se trouvant sous le banc voisin, où elle a été découverte par François Moutel ;
Attendu qu'il est donc inexact d'affirmer que ces trois témoins ont déclaré avoir vu un homme, autre que Seznec, couché sur la valise de Quéméneur, avant qu'il n'abandonne ce bagage ;
Attendu que, de surcroît, aucune critique n'est émise à l'encontre du témoignage de Jean Lesbats, douanier au Havre, qui a reconnu en Seznec, auquel il a été confronté, l'homme qu'en raison de sa physionomie et de son attitude, il avait remarqué, portant une valise, à une centaine de mètres de la gare, le 20 juin 1923, vers 17 heures 40 ; "
Voilà c'est absolument atterrant.
Nous avons deux témoins, Ms François Moutel et Achille Pierre expiquent clairement qu'ils ont vu dans la gare du Havre un type qui ne correspond pas au signalement de G Seznec et le rédacteur en chef de la cour de cass trouve le moyen d'écrire qu'il est faux de dire que les témoins ont vu un type autre que G Seznec !
donc en clair, il s'agit de dire dans une sorte de circonvolution que c'est Seznec qu'ils ont vu et personne d'autre !
Proprement incroyable.
Et pour conclure, nos magistrats chéris donnent un certain crédit à un témoin, M Lesbats, qui a aperçu à une centaine de mètres un type dont la physionomie et l'attitude ressemblaient à celles de G Seznec et qui en plus portait une valise.
Rendez vous compte, un type qui portait une valise à l'approche d'une gare, il y a de quoi être troublé et de s'attarder sur sa physionomie ! Il était à cent mètres, il n'a donc probablement pas vu le visage mais c'est pas grave.
Les magistrats s'étonnent que la défense n'ait pas démonté ce témoignage. De qui se moque t-on ?
Non Gihel, il était au contraire très important de savoir si P Qéméneur avait pris le train ce 25 mai au soir. Si l'on avait pu avoir la preuve formelle de cela, l'accusation tombait puisqu'elle accusait G Seznec d'avoir tué P Quéméneur dans la nuit du 25 au 26 à Houdan.
D'ailleurs, au passage, des recherches approfondies ont été menées au moment de l'enquête pour retrouver le corps de P Quéméneur mais en vain.
On se demande alors comment G Seznec, qu ne connaissait pas du tout la région, a t-il fait pour se débarasser du corps.
Vous faites bien de rappeler ce raisonnement capital qui fait que l'accusation est absolument ridicule. G Seznec aurait d'abord tué P Quéméneur, sans préméditation, et aurait ensuite décidé de faire des fausses promesses de vente pour spolier la propriété de son ami.
Absolument débile quand on sait, et G Seznec ne pouvait l'ignorer, que pour devenir propriétaire, il y avait le passage obligatoire chez le notaire.
Mais manifestement, ça n'a pas gêné nos magistrats.
Finalement, la décision de la cour de cassation est à l'image de cette affaire : FOLLE !!!
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