Si Seznec n’est pas coupable, ce que je crois, il y a forcément machination et donc complicité. De Quémeneur et Pouliquen, cela me paraît évident et de quelques comparses, Alphonse Kerné, vraisemblablement, plus celui qui se fera passer pour Seznec au Havre les 13 et 20 juin et qui devra avoir approximativement la même morphologie. Pour ce rôle il y a deux candidats : le cousin Jules Jestin et Louis Bourgeois dit Nenoeil (il se seraient tous deux suicidés en 1924). Le but, je n’en vois qu’un : s’approprier les dollars-or.
Pour ce qui est du manque de discrétion dont Quémeneur aurait fait preuve après sa disparition organisée, il est évident que cela n’est pas logique. J’en ai déjà débattu avec Louisfrançois. Je ne vois que deux possibilités. La première, qui n’a pas ma préférence, est que les témoins de la survie après le 25 mai, dont les témoignages n’ont pas été retenus lors du procès, se sont trompés, ou bien sur la date de leur rencontre ou on cru le reconnaître. La deuxième est que l’intention de Quémeneur était bien de s’approprier les dollars de Seznec et d’émigrer, mais sans pour autant vouloir le faire accuser de sa disparition, ce qui n’était d’ailleurs pas nécessaire. Par contre, il était de l’intérêt des héritiers, s’ils savaient que Quémeneur ne reviendrait pas, de le faire considérer comme mort. Quémeneur ignorait peut-être que son beau-frère utiliserait les fausses promesses de vente et la machine à écrire pour faire accuser Seznec de meurtre. Peut-être aussi, cela n’était-il pas envisagé au départ et que des événements fortuits (le meurtre de Quémeneur par exemple) ont conduit Pouliquen à exploiter la situation ?
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