le trafic des Cadillacs, bien sûr il a existé, mais je ne pense pas que Pierre Quémeneur ait véritablement songé à s’y adonner. D’abord en 1923 il est bien tard, on attend pas après lui. Ensuite, il va rencontrer Gherdi pour négocier une collaboration à grande échelle : 100 voitures ! il n’a pas besoin d’échantillon, Gherdi doit bien savoir ce qu’est une cadillac ! et que lui amène Pierre Quémeneur à la voiture de Guillaume Seznec qui pourrit depuis six mois dans le garage de son cousin Jules Jestin ! pourquoi ne l’a-t-il pas fait remettre en état au préalable ? Tout cela est ridicule. De plus, pourquoi veut-il se procurer autant d’argent ? jusqu’à se faire adresser un chèque de 60.000 francs en poste restante à Paris. Il ne va rien acheter à Gherdi, au contraire il vient lui proposer de lui vendre. Ne pouvait - il pas s’occuper de trouver des fonds, tranquillement, à son retour ? Pour moi cette précipitation sent le départ.
Concernant le trafic des cadillacs, j'ai omis de mentionner un argument qui met en doute les relations d'affaires de Pierre Quémeneur et de Gherdi, c'est qu'il n'a jamais été prouvé que ce dernier trempait dans le trafic de voitures, surtout à grande échelle, ce que l'on sait, c'est qu'il faisait commerce de pièces détachées, ce n'est pas tout à fait pareil. Pour que cela paraîsse vraisemblable à Guillaume Seznec il fallait bien donner un nom à celui que l'on était censé rencontrer, Pierre Quémeneur avait une carte que Gherdi lui avait donnée au Champ de Mars, l'automne précédent, cela a fait l'affaire ...
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