Le témoignage de Petit-Guillaume rapporté par Bernard Le Her et recueilli par Denis Langlois en 1978 peut-il être l'élément nouveau d'une nouvelle demande de révision?
Peut-être dans l'absolu, en apportant un autre coupable du meurtre, le condamné devient forcément innocent de ce meurtre.
La situation serait inédite. Elle indiquerait que les derniers demandeurs ont caché sciemment cet élément aux précédentes commissions préférant s'égarer dans une surenchère aussi imaginative que suicidaire.
Il est vrai que la loi a changé. Auparavant il fallait apporter un élément nouveau de nature à prouver l'innocence du condamné, ce qui obligeait les défenseurs a être 'jusqu'au boutiste', ce n'est plus le cas aujourd'hui où, seul, le doute suffit, ce qui devrait inciter les défenseurs à plus de raison.
Cette hypothèse viendrait seulement, en s'ajoutant à d'autres hypothèses, rappeler que la culpabilité pour meurtre de Guillaume Seznec n'a pas été établie, ni en 1924, ni depuis et qu'il convient, dans le doute de le décharger de ce fardeau..., point barre.
Il ne s'agirait pas de faire le procès de Marie-Jeanne, l'action de la justice est éteinte, (de toutes façons son implication sur ce seul témoignage serait grotesque judiciairement) , ni d'apprécier la peine encourue à l'époque par son mari, Guillaume, pour par exemple, recel de cadavre, dissimulation ou entrave à la recherche de la vérité et pourquoi pas, dans l'absurde, le dispenser par différentiel, des vingt-cinq ans effectués les quelques années qu'il aurait, finalement, méritées en le condamnant à 'x' années et en réparant 'x' autres années injustement effectuées.
Denis Langlois, si j'ai bien tout compris, s'inscrit dans une démarche apaisée, la paix des braves, une sortie honorable pour tout le monde dans cette affaire. Ne nous leurrons pas, elle est inacceptable pour tous ceux qui préfèrent jouer "à qui perd gagne", ceux, qu'une demi-victoire n'est même pas envisageable..., du moins pour le moment.
Reste l'énigme. Nous voilà avec une hypothèse de plus, voir beaucoup d'autres si l'on considère qu'un retour de Quéméneur en Bretagne est crédible. S'il l'est pour cette piste pourquoi pas pour d'autres...
'Nous ne saurons jamais': Je déteste cette affirmation, en attendant que ceux qui savent nous disent, il faudra bien se faire à cette idée.
La justice, nous dit Denis Langlois ne doit pas avoir honte de la faire sienne. Ne pas savoir, douter doit conduire à l'acquittement au procès, à la révision plus tard.
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