Dès lors que le ministère public décide de poursuivre un individu, les policiers ne tendent plus que vers un but unique : celui de faire coïncider cette présomption de culpabilité avec les résultats et les conclusions d'enquêtes plus dirigées à charges que réellement menée dans l'impartialité requise.
Seul rempart au déclenchement de ce rouleau compresseur dans le système inquisitoire ? Le juge d'instruction...
Comme celui-ci n'a de réelle indépendance que celle que voudra bien lui concéder sa hiérarchie (dont sa carrière dépend étroitement), l'absence de preuves ne suffit que rarement à disculper un justiciable. On exigera plutôt, à ce stade, sinon des preuves de son innocence, au moins des contradictions majeures susceptibles de reléguer les charges initialement retenues à des voies sans issues, trop incertaines pour être soutenues et plaidées auprès de jurés sans craindre de discréditer le ministère public.
Ce rempart de sable ne résiste que rarement aux assauts des vagues accusatrices initialement décidées et déclenchées.
Autre rempart ? la cour d'appel... Pourquoi porte-t-elle si souvent le surnom de "cour des confirmations" ? Il n'y a qu'a étudier l'emblématique affaire d'Outreau pour s'assurer de la faillite du système en terme de contrôle et de sécurité judiciaire.
Dernier rempart aux erreurs judiciaires : la cour d'assises.
Dans les procès dits "de rupture" (dont celui de Gaston Dominici parmi d'autres), le président n'est plus le sage arbitre que l'on est en droit d'attendre de la part de celui qui conduit les débats, mais le fer de lance d'une institution judiciaire courroucée qui vise au cœur celui ou celle qu'elle perçoit dès lors comme l'ennemi(e) de l'institution judiciaire toute entière.
Les erreurs judiciaires ont de beaux jours devant elles puisque l'affaire d'Outreau elle-même n'aura pas suffit à faire capoter les système inquisitoire.
Gaston Dominici était-il coupable ?
A cette question il est sage de répondre objectivement qu'il pouvait ne pas l'être et donc que, sur un plan judiciaire, il ne pouvait d'aucune sorte être tenu pour responsable de l'extermination de la famille Drumond.
Lorsqu'une culpabilité pose problème, et puisque la loi précise que le doute profite à l'accusé, on peut affirmer que Gaston Dominici était complètement et parfaitement innocent, jusqu'à preuve absolue du contraire.
Dans ce dossier, de pseudo preuves furent souvent alléguées mais jamais rapportées de façon irréfutable.
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