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Les
Aubert arrivent de Toulon. Christian Ranucci leur est
présenté au milieu de policiers, mais ils
ne le reconnaissent pas.
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Le
commissaire Allessandra décide, semble-t-il, de
présenter Christian Ranucci, SEUL, aux époux
Aubert. Coup de théâtre, ces derniers le
reconnaissent enfin...
M.
Aubert est alors entendu par le commissaire à qui
il fait la déclaration suivante:
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La
personne que vous me présentez et que vous
me dites se nommer Ranucci Christian est bien celle qui était à bord
du coupé peugeot 304, de couleur gris métallisé,
au moment où l'accident s'est produit à proximité de
Peypin le 3 juin 1974 vers 12h15. Il n'y a aucun doute à ce
sujet... J'ai constaté qu'aussitôt après
l'accident, la peugeot 304 prenait la fuite au lieu de
s'arrêter.
Ma femme et moi avons été outrés
de ce comportement et avons aussitôt décidé de
prendre en chasse le vehicule qui s'enfuyait. La poursuite
a été assez mouvementée car le conducteur
s'est certainement aperçu qu'il était poursuivi;
il roulait donc très vite dans cette route tortueuse.
Après
avoir parcouru une distance de 1 à 2
km, la 304 peugeot s'est immobilisée au bord de
la route. A ce moment, je me trouvais à environ
2 ou 300 m de lui. Je l'ai rejoint quelques secondes
plus tard. Au moment où je suis arrivé à la
hauteur de la voiture, j'ai assisté à la
scène suivante. J'ai vu cet individu tirer par
le bras un enfant qui se trouvait à l'intérieur
du véhicule. Je me souviens notamment que cet
enfant portait un short ou une culotte de couleur blanche.
En revanche, je dois vous dire que les faits se sont
déroulés si rapidement que je n'ai pas
réalisé dans ce mouvement s'il s'agissait
d'un garçon ou d'une fille. L'individu a tiré l'enfant
par le bras, l'a tiré dans les broussailles qui
bordaient la route. A partir de ce moment, je n'ai plus
vu l'individu ni l'enfant qui avaient disparu dans les
broussailles.
En ce qui me concerne, j'ai effectué une
cinquantaine de mètres à bord de ma voiture,
j'ai fait demi-tour et je me suis arrêté à nouveau à la
hauteur de la 304 Peugeot. Je suis descendu de voiture
et j'ai entendu des bruits de branchages provenant de
la direction où l'individu s'était enfui.
Bien que je ne le voyais pas à cet instant, car
il m'était caché, j'ai crié à haute
voix à son intention: "Monsieur, revenez,
vous n'avez qu'un accident matériel, n'aggravez
pas votre cas en prenant la fuite." Cet individu
m'a alors répondu les paroles suivantes: "D'accord,
partez, je reviendrai." Comprenant bien que cet
individu n'avait aucunement l'intention de revenir, j'ai
relevé le n° d'immatriculation de sa voiture
et je suis remonté à bord de mon propre
véhicule afin de communiquer ce numéro
minéralogique à la personne qui avait eu
l'accident de la circulation et qui était restée
sur les lieux (du moins, je le supposais). J'ai effectivement
retrouvé le couple qui se trouvait à bord
du véhicule accidenté et je leur ai communiqué le
n° d'immatriculation de la Peugeot 304. Ma femme
n'est descendue de voiture à aucun moment....
Je
suis absolument catégorique et formel: l'individu
qui s'est enfui dans les collines a bien entraîné avec
lui un enfant. Je ne puis vous préciser quel pouvait être
l'âge de cet enfant; je puis cependant préciser
qu'il s'agissait d'un enfant qui marchait. S'il fallait
vraiment donner un âge à cet enfant, j'évaluerais
celui-ci entre sept et dix ans.
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L'inspecteur
Porte auditionne, pendant ce temps, Mme Aubert qui lui
confirme:
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Lorsque
nous sommes arrivés à hauteur de l'un
des véhicules accidentés, son chauffeur
a immédiatement demandé à mon
mari de prendre en chasse le second véhicule,
en fuite. Mon époux s'est exécuté et
nous avions en point de mire un véhicule de
couleur grise qui roulait à grande vitesse et
nous précédait de 2 ou 3 virages.
Nous
avons parcouru environ 1 km et, à la sortie
d'un virage, nous nous sommes aperçus que la
voiture s'était arrêtée et, arrivés à sa
hauteur, sans descendre de notre véhicule, j'ai
constaté qu'un homme avait ouvert la portière
droite et tirait un enfant par le bras. J'avais la
vitre baissée. L'enfant était plaqué contre
l'homme et je n'ai pu voir s'il s'agissait d'une fille
ou d'un garçon. J'ai seulement entendu l'enfant
déclarer: "Qu'est-ce qu'on fait?" D'après
l'intonation de la voix, je ne pensais pas que l'enfant
avait peur. A ce moment-là et très rapidement,
l'homme a disparu dans les buissons avec l'enfant.
Puis mon mari a fait demi-tour, il s'est arrêté à nouveau
devant le véhicule, a relevé le numéro
et a crié par la portière à l'adresse
du chauffeur qui avait disparu: "Reviens, ne fais
pas l'imbécile, il ne s'agit que d'un dégât
matériel." Je n'ai pas entendu ce que l'homme
a répondu, mais mon mari m'a fait savoir que
l'individu lui avait dit: " Filez, je viens".
Nous
sommes retournés sur les lieux de l'accident
et nous avons aidé l'autre partie en cause à remettre
le véhicule accidenté sur le bas-côté de
la route.
Je précise que le véhicule
que nous avons pris en chasse était une 304
Peugeot, gris métal, type coupé, dont
le numéro est le suivant: 1369 SG 06. Mon mari
a laissé son identité et son adresse à Mr
Martinez pour un éventuel témoignage.
Je
précise qu'au cours de l'échange d'identité,
j'ai appris que la personne accidentée s'appelait
Martinez. Nous sommes partis en direction de Roquevaire
et avons tenté en vain d'alerter la brigade
de gendarmerie locale.....
La voix de l'enfant, que
j'ai pu entendre à travers la portière,
vitre baissée, est celle d'un gosse de six à huit
ans. Cette voix m'a paru très fluette." "...En
fait, après réflexion, je pense que mon
mari est descendu du véhicule, très peu
de temps, pour demander à l'individu de revenir.
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Christian
Ranucci s'effondre et finit par avouer être l'auteur
de l'enlèvement et du meurtre de Maria-Dolorès....
Que
s'est-il passé entre 12 heures et 13 heures dans
les locaux de la police pour qu'un paquet volumineux
se transforme en enfant à la voix fluette?
M.
Aubert avait d'abord déclaré n'avoir aperçu
qu'un homme monter le talus puis disparaître dans
les fourrés.
Il l'a, à présent, vu ouvrir la portière passager, en
extirper un enfant et entendre cet enfant parler, d'une voix fluette.... le
tout à environ 100 ou 300 mètres !
A cette distance, les époux Aubert ne peuvent pas décrire les
vêtements de cet homme mais réussissent à déterminer
l'âge de l'enfant !!
D'autre
part, si l'homme leur a bien répondu "filez,
je viens", comment expliquer que Mme Aubert, assise
aux côtés de son mari (donc à environ
40 ou 50 centimètres de lui) n'aurait pas pu,
selon ses dires, entendre ses propos? |
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L'instruction
- Le procès d'assises
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Le
10 juin 1974, M. Aubert précise au juge d'instruction: "J'ai
vu le conducteur, près de la portière,
côté passager, ouvrir cette portière
de l'extérieur, et tirer par le bras un enfant,
l'entraîner hors du véhicule."
La
reconstitution, qui fut elle aussi très controversée
car incomplète et donc imprécise sur nombre
de points essentiels, a toutefois montré que les époux
Aubert étaient très près du buisson
où la fillette a été assassinée,
tout au plus une vingtaine de mètres de la route.
Assez près en tout cas pour, comme ils l'ont affirmé,
parler à l'inconnu et entendre sa réponse.
L'intervention
des époux Aubert, lors des Assises, n'apporta
aucun élément nouveau. Christian Ranucci
avait officiellement craqué en leur présence.
Mme Aubert décrivit la scène et déclara: "il
niait avoir eu une petite fille dans les bras,il disait
que ce n'était pas vrai. Je l'ai traité de
menteur. Il s'est effondré et il a dit en pleurant:
je ne suis pas un salaud". |
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