Le témoin Martinez
Dernière mise à jour: 21 septembre 2011

 

 



Vincent Martinez conduisait la R16 qui fut accidentée au carrefour de la pomme, suite à collision avec la Peugeot 304 de Christian Ranucci. Qu'a exactement déclaré ce témoin durant l'enquête et durant l'instruction? Qu'a-t-il eu le temps de voir à propos de Ranucci durant et juste après l'accident? A-t-il aperçu la fillette dans la voiture de Ranucci ? Voici l'ensemble des auditions de M. Vincent Martinez.



dépôt de plainte de V. Martinez du 3 juin 1974 à 13h

Vu l'enquête ouverte sur un délit de fuite.... Ce jour à 12h30, venant d'Aix en Provence et me dirigeant vers Toulon, je me trouvais au carrefour de "la Pomme" lorsque j'ai été heurté à l'avant gauche par un véhicule qui venait de ma droite et de Marseille, et qui n'avait pas marqué le temps d'arrêt au panneau stop. Ce panneau stop est placé sur la route de Marseille ( RN8 bis) et assure la priorité à la RN96. Sous le choc, mon véhicule a eu l'aile gauche enfoncée et j'ai été immobilsé, tandis que le véhicule en cause, une peugeot 204, coupé gris métallisé, faisait un tête à queue et repartait rapidement en direction de Marseille. Il me semble que son véhicule a du avoir les portières avant et arrière gauche enfoncées. Le conducteur paraissait seul à bord. Je ne puis vous donner son signalement . Il me semble qu'il était jeune mais je n'ai aucune idée du reste. Quelques minutes après, est arrivé un automobiliste venant d'Aix en Provence 13, qui s'est arrêté et auquel j'ai indiqué ce qui s'était passé. Il a immédiatement pris la direction de Marseille et et il est revenu cinq minutes après environ en me donnant le numéro du véhicule 204 peugeot n° 1369 SG 06, qu'il avait vu arrêté à un kilomètre environ du carrefour. Il m'a donné son nom et son adresse. Il s'agit de Monsieur AUBERT Alain demeurant 17 rue de Gourrier Toulon (83). C'est moi qui ait arraché l'aile de mon véhicule pour pouvoir le déplacer pour me rendre chez vous, j'ai emprunté la RN8 bis, mais je n'ai pas vu le véhicule mentionné par Monsieur AUBERT. Je porte plainte contre l'auteur de cet accident, au cours duquel je n'ai pas été blessé, ni ma fiancée Melle Bonafos Claude, qui se trouvait à mes côtés . Je ne puis vous donner d'autres renseignements sur le conducteur et le véhicule en cause. Le 3 juin 1974 à 13 heures 25. Lecture faite par moi de la déclaration ci-dessus, j'y persiste et n'ai rien à y changer , à y ajouter ou à y retrancher. A signé au carnet de déclarations.


Le procès-verbal fait mention par erreur d'une 204 au lieu d'une 304




déposition de V. MARTINEZ du 6 juin 74

Lundi 3 juin , je circule sur la nationale 96 en direction de Toulon, à bord de mo nvéhicule R16, couleur blanche, immatriculée 1070 QT 83. A hauteur du croisement du lieudit "la pomme"- commune de Gréasque, avec la nationale 8bis, un véhicule 304 coupé peugeot de couleur grise métallisée surgit sur ma droite à vitesse elevée en brûlant le stop. J'ai freiné et l'ai percuté de plein fouet sur son côté gauche avec mon avant gauche. Sous la violence du choc, le coupé 304 est parti en dérapage sur mon côté gauche ; le temps d'ouvrir ma portière et de dégraffer ma ceinture, il avait redémarré, dans la direction d'où il venait. J'ai demandé à un automobiliste de passage de le prendre en charge, car je n'étais pas sûr du numéro minéralogique relevé. Quelques instants plus tard, l'automobiliste était de retour et me communiquait le numéro: 1369 SG 06 en me signalant que le coupé 304 s'était arrêté quelques centaines de mètres plus loin et que le conducteur avait pris la fuite à pied dans la colline, a travers les broussailles en compagnie d'un gosse. Malgré les injonctions de l'automobiliste, le fuyard avait poursuivi dans les broussailles sans revenir sur ses pas. -S.I.: L'accident s'est produit très rapidement , mais malgré cela, j'ai aperçu nettement le conducteur et peux même vous signaler qu'il portait des lunettes . -S.I.: Je suis formel, il s'agit bien de la personne que vous venez de me présenter et que vous me dites se nommer Ranucci Christian. -S.I.: Je n'ai personnellement pas remarqué s'il y avait un enfant dans ce coupé 304. Après avoir remis mon véhicule en état de marche pour reprendre la route, j'ai pris la direction de Gréasque, donc la même qu'avait emprunté le coupé 304. Il s'était écoulé environ 45 minutes depuis le moment de l'accident. Le coupé 304 n'était plus en bordure de route, à quelques centaines de mètres, comme me l'avait indiqué M. AUBERT."Lecture faite, persiste et signe.


Le même jour, Mademoiselle Claude Bonafos, fiancée de Vincent Martinez, et passagère de la voiture R16 déclarait:.

Lundi 3 Juin 1974, vers 12h00, je circulais à bord du véhicule de mon fiancé, sur la route Nationale 96. Arrivée à la hauteur du carrefour de la Pomme, formé par la RN96 et la RN 8BIS, nous avons heurté un véhicule Peugeot 304 coupé de couleur grise, qui a débouché sur notre droite en refusant la priorité. Au moment de l'accident j'ai été légèrement choquée, néanmoins, j'ai eu le temps de voir que le conducteur du véhicule adverse portait des lunettes, mais je ne peux pas vous donner d'autres précisions quant à son signalement. S.I: Je n'ai pas remarqué si il y avait d'autres personnes à bord du véhicule.

Voici enfin ce qu'a déclaré le 10 juin 1974 Vincent Martinez à Ilda Di Marino , juge d'instruction :



déposition de V. MARTINEZ du 10 juin 1974

Je maintiens intégralement la déposition que j'ai faite le 6 juin 1974 devant les services de Police dont vous venez de me donner intégralement lecture. Je crois utile d'apporter quelques précisions à cette déclaration. Je circulais donc à bord de mon véhicule sur la route nationale 96 en direction de Toulon lorsque, à hauteur du croisement du lieudit "La Pomme" avec la route nationale 8 bis, un véhcule 304 coupé peugeot de couleur gris métallisé a brûlé de stop en coupant la route. Je suis formel, le conducteur de la 304 n'a absolument pas marqué de temps d'arrêt en arrivant à hauteur du stop, il s'est comporté comme s'il n'avait même pas vu le stop et je suis formel ce conducteur roulait à très vive allure. Il m'a coupé la route tout en braquant sur sa gauche comme pour prendre la direction d'Aix. Je pense que la direction d'Aix était celle qu'il voulait suivre, qu'il n'a pas braqué sur sa gauche pour faire une manoeuvre salvatrice mais uniquement parce qu'il voulait rejoindre une direction déterminée. Lorsque je dis qu'il braquait ainsi sur sa gauche en direction d'Aix, je ne me trompe pas parce que si après avoir brûlé le stop le conducteur n'avait pas suivi pareille direction, il aurait nécessairement heurté le mur en situé face au stop. Je n'ai pu éviter en ce qui me concerne la 304, je l'ai heurtée légèrement à l'arrière, ce qui a fait faire à la 304 un tête à queue. Immédiatement après le choc, le conducteur de la 304 a contrebraqué pour redresser sa position avec u nsang froid extraordinaire dans la réalisation de sa manoeuvre mais avec une attitude de crainte certaine car tout en agissant il lançait des regards sur mon véhicule qui allait le percuter. Il tournait la tête pour regarder. J'ai l'impression qu'il avait peur du choc. Ses yeux m'ont frappé par leur expression de crainte. J'étais conducteur de véhicules dans l'armée. Dans le civil j'ai eu des accrochages et il me semble qu'en qualité de chauffeur je n'aurais jamais eu une attitude pareille à celle du conducteur de la 304. Je n'aurais pas eu me semble-t-il à la fois autant de sang froid et autant de crainte dans u naccident. Au moment où il a brûlé le stop, le conducteur allait vraiment très vite comme "s'il voulait se lever de devant" . Je veux dire comme quelqu'un qui a intérêt à prendre la fuite. Après avoir redémarré et être reparti dans le sens d'où il venait, le conducteur de la 304 est passé entre ma voiture et le camion qui me suivait. Il a roulé sur une 50 aine de mètres en ralentissant et en se retournant pour voir ce qui s'était passé derrière lui et quand il a vu que je sortais d ema voiture pour alerter un autre automobiliste qui pilotait une R 15 bleue (Monsieur Aubert), il est reparti à très vive allure. Je ne peux pas dire s'il y avait un enfant dans le véhicule. Je n'y ai pas prêté attention. Il m'a semblé voir une forme sur la banquette c'est tout. Je suis repassé sur les lieux où la 304 s'était arrêtée lorsque son conducteur s'est enfui dans la colline, 45 minutes au maximum après l'accident. Je n'ai pas vu la 304 sur la route à l'endroit où Monsieur Aubert m'avait dit que le conducteur de la 304 avait laissé son véhicule." Lecture faite periste et signe avec nous et le greffier.



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