Gihel a écrit:
Citation :
Ils l'auraient tué même en état de repentance. Jérôme Carrein a été repentant, il y est passé. Hamida Djanjoubi a été repentant aussi, il a même fait valoir son infirmité. Il y est passé aussi.
De l'excès, Gihel, de l'excès...
Je ne sais pas si Carrein et Djanjoubi ont été repentants.
La débilité du premier, la préméditation du crime horrible du 2ème me laisseraient douter de la sincérité de cette repentance...
Je ne justifie pas ici leur condamnation à mort.
Il n'est bien sûr pas question de reconnaître un crime qu'on n'a pas commis. Juste de comprendre que des jurés puissent légitimement s'interroger quand un accusé a mis des mois avant de rétracter ses aveux.
De s'interroger, quand un système de défense s'égare dans des histoires compliquées faisant intervenir un 2ème homme mais est incapable de fournir une explication cohérente - même une simple hypothèse - à la découverte de la probable arme du crime sur les indications de l'accusé.
Un "tel jury", Gihel, ne connaissait rien à vos théories sur le réenfouissage du couteau.
L'histoire était pour lui (le jury) ou pour eux (les jurés) limpide, ne l'oubliez pas.
Et le "coupable" qu'ils avaient devant eux n'a pas eu le moindre geste ou le moindre mot pour témoigner d'un peu de repentance.
Qui êtes vous pour dire à leur place ce qu'ils auraient fait, dans le cas contraire?
Comment pouvez vous écrire qu'il faut "exciter l'indulgence de tels jurys, qui n'en ont rien à faire"? Que connaissez vous de la façon dont ce jury a pris sa décision, que savez vous des débats intérieurs qui ont pu se dérouler dans le for intérieur de chacun?
Vous êtes opposés à la peine de mort, moi aussi.
Etes vous sûr qu'en 1974, vous l'auriez été tout autant?
Etes vous sûr qu'en 1974,
avec les éléments dont disposaient les jurés, vous n'auriez pas déclaré Ranucci coupable? (sans parler ici de la nature de la peine).
Ou Ranucci est innocent, et a été accusé à la suite d'un concours de circonstances proprement extraordinaire, que ni lui ni ses avocats n'ont réussi à déméler. Et alors oui, il ne pouvait pas accepter de se repentir comme un coupable.
Ou il est coupable, et s'est réfugié dans un déni de la réalité qui a largemeny contribué à sa mort.
Que les juges soient critiqués pour avoir conduit ce procès en 2 jours; pour n'avoir pas exiger que la force publique évacue les abords du palais de justice pour permettre un procès serein, ou à défaut pour réclamer la délocalisation; pour n'avoir pas appuyé la demande de cassation après l'épisode Vialla; certes, je vous rejoins.
Mais le jury, franchement,il n'y est pas pour grand chose.