Citation :
Ce serait intéressant aussi de trouver les "aveux" du premier inculpé de l'affaire Dickinson, près de Rennes.. il y a qq années.
Il avait donc avoué, raconté le meurtre, avant que l'ADN ne confonde un espagnol dont j'ai oublié le nom. Vous vous en rappelez sans doute..
l'affaire Caroline Dickinson, c'était en effet l'affaire de la jeune anglaise retrouvée violée et tuée en juillet 1996 dans l’auberge de jeunesse de Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine).
L'adn a effectivement confondu au final un espagnol: Francesco Arce Montes. Une concordance de quatorze points sur dix-huit (neuf sont nécessaires pour permettre une mise en examen) avec l'ADN recueilli sur la victime a été établie par le laboratoire de la police technique et scientifique de Paris.
Mais le 1er suspect auquel fait référence sébast était Patrice Padé, un SDF.
Une habitante de Pleine-Fougères avait signalé qu'elle a vu à plusieurs reprises, dans le courant de juillet, un SDF rôder à proximité de l'auberge de jeunesse. Un professeur encadrant les jeunes Anglais avait lui aussi aperçu, dans l'enceinte de l'établissement, le soir précédant le drame, vers 20 heures, un routard coiffé d'un bandana rouge. Le 20 juillet, lors d'un banal contrôle routier, Patrice Padé, un SDF, a donc été arrêté à Sourdeval, à quelques dizaines de kilomètres seulement de Pleine-Fougères. Il avait un casier judiciaire quelque peu encombrant: vols de voiture, cambriolages et plusieurs attentats à la pudeur lui ont valu de passer sept années de sa vie en prison.
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Padé est aussitôt placé en garde à vue. Il devient vite le suspect n°1. On lui fait alors une prise de sang, dont les résultats seront comparés avec les analyses du sperme retrouvé sur Caroline. A la demande des gendarmes, il va alors tenter de retracer son emploi du temps des derniers jours. Parti au début de juillet de l'Orne pour assister au pèlerinage du pape à Sainte-Anne-d'Auray, le SDF énumère les communes qu'il a traversées. A Pleine-Fougères, il dit s'être adressé à la mairie, puis au foyer d'aide sociale (qui lui a remis un «casse-croûte»). Selon lui, c'était le 12 juillet. Le 17, jour du crime, il affirme qu'il était à Avranches, où une femme d'un certain âge lui aurait donné un billet de 50 francs. Une somme suffisamment inhabituelle pour qu'il ne l'oublie pas.
Arrive la quarante-cinquième heure de garde à vue: Padé craque soudain. En pleurs, il avoue tout: le viol, l'asphyxie, le meurtre. Il donne des détails - plutôt flous - sur la manière dont il a atteint la chambre par la porte de derrière et mentionne les longs cheveux de Caroline. Il est immédiatement présenté au juge Gérard Zaug, qui le met en examen et l'incarcère. Le lendemain, en compagnie du patron de la section de recherche de la gendarmerie de Rennes, le lieutenant-colonel Commere, le magistrat donne une conférence de presse. L'affaire Caroline Dickinson est bouclée. La photo du «Tatoué» fait la Une des journaux français et britanniques.
Coup de tonnerre, huit jours plus tard: le laboratoire médico-légal de Bordeaux révèle que les tests génétiques réalisés sur Patrice Padé ne correspondent pas aux analyses obtenues à partir des spermatozoïdes retrouvés sur Caroline. Il est donc innocent. Le risque d'erreur est de 1 sur 1 million. Le 5 août, Germaine L., une veuve qui vit à Avranches, retrouvée par les enquêteurs, confirme d'ailleurs qu'elle a bien donné 50 francs à Patrice Padé le 17 juillet, vers 17 h 30. Entendu à nouveau par le juge Zaug le 7 août, il nie tout en bloc: s'il a avoué devant les gendarmes, c'est parce qu'il était «à bout», épuisé par leurs questions. Il est relâché le jour même. Le 10 octobre, il bénéficie d'un non-lieu. " extrait de l'express du 17/07/1997.