Citation :
Hier, j'ai parlé avec Roger Arduin, journaliste à Europe 1 durant l'affaire.
Lors de l'interrogatoire qui a commencé à 1h30 du matin le 6 juin 74, ces collègues et lui-même étaient présents et attendaient dans le couloir, tout près du bureau où CR était interrogé.
Il m'a affirmé qu'il n'avait rien entendu cette nuit-là durant l'interrogatoire : pas de cris, pas d'éclats de voix....tout semble s'être passé en "douceur".
Les seuls cris qu'ils ont entendus sont ceux de Mme Aubert lors de la confrontation avec CR.
Merci beaucoup pour ces petites enquêtes que vous menez dernièrement, JPasc, et l'honnêté dans vos réponses.
Je dois vous avouer que je tombe de haut. Je pensais qu'il se serait pris pour le moins quelques bonnes paires de gifles.
En fait, à 1h30, ça se passe encore pas trop mal :
"Bien qu'ils ne fussent envers moi que d'une amabilité très relative, bien que je me trouvais alors à 200 kilomètres de chez moi, après un trajet nocturne menottes aux poignets, bien qu'il était une heure au moins du matin, que je n'avais pas dîné, que j'avais une journée de travail derrière moi et une autre devant, qu'il me fallait être à 9 heures à Nice, malgré tout cela je fis mon possible pour répondre patiemment à cette avalanche de questions."
Peu à peu, ça s'intensifie, dans son récit, puis c'est les gifles, la matraque, l'acide, et enfin il avoue. On se demande bien à quel moment ça se passe. Obligatoirement entre 13h et 14h, je pense, parce qu'avant ça, personne ne l'a reconnu, et il n'a aucune raison de craquer. La matinée est plutôt en sa faveur (personne ne le reconnaît).
Ranucci parle d'une "quinzaine d'heures d'interrogatoire", et Alessandra de "quatre heures". Je prends les deux pour des exagérations.
Cependant, pour moi, Ranucci craque en une heure. Il est reconnu par Aubert à 13 heures au plus tard. Il avoue à 14 heures. Avant l'intervention de madame Aubert, qu'il soit coupable ou innocent, il n'a aucune raison de craquer. S'il est innocent, il n'est pas encore convaincu de ce qu'on veut lui faire avaler ; s'il est coupable, il sait que les policiers n'ont rien de probant contre lui (même s'il doit trembler en attendant les résultats de l'analyse du pantalon).