Citation :
"Il aurait déclaré à l'occasion du tournage TV "de toute façon on le fera ps sortir de terre...", que signifie cette phrase, puisqu'il aurait pu dire " Ranucci a emmené et tué ma soeur, c'est une affaire terminée..." Mais ce n'est pas ce qu'il a dit.
Je vais donc dès que je l'aurai reçu lire l'argumentation de Gérard Bouladou... "
À mon avis, si l'on considère que la parole est toujours l'expression d'un désir, il est en train de parler de l'affaire présente tout autant que de sa soeur et de Ranucci et pour moi je ressens combien il a confondu toutes ces choses dans sa tête.
Sans qu'on puisse aller beaucoup plus loin, il est possible qu'il ait existé un conflit avec son père à ce sujet parce qu'on est dans un paradoxe ingérable pour un enfant de six ou de huit ans : on tue sa soeur, il la voit disparaître et on se réjouit de la disparition du coupable.
On sait depuis le Comte de Monte-Cristo que l'esprit de vengeance est très difficile à tenir, Edmond Dantes se rend compte de quoi à la fin ? Qu'il est toujours seul et que le temps a passé qui a fait mieux encore que sa petite action, la fin de Dumas est très amère.
C'est d'ailleurs pour cela que l'Etat doit affirmer avec force qu'en tant qu'institution il ne tue pas. Vous êtes capable de tuer, nous non. C'est notre différence avec vous.
Mais là dans sa tête, comment voulez-vous que tout ne se mélange pas : quelle différence un gamin de huit ans peut-il faire entre quelqu'un qui dans le même temps se réjouit de la mort d'un homme et pleure la mort d'une enfant ?
C'est ce qui est regrettable dans cette affaire, c'est qu'il aurait fallu qu'il puisse en parler et que l'on puisse se préoccuper de sa place, il a été projeté avec violence dans cette affaire.
Et puis, voila que se rajoute une troisième chose : si le coupable était innnocent ! Et il ramène de l'école un bouquin qui reprend le pull over rouge. Il aurait fallu peut-être pouvoir lui en parler, de remettre les choses à leur place, de lui dire que son père pouvait à la place où il était prendre la position qu'il prenait, que c'était fantasmatique, que de lui-même il n'aurait pas fait cela. Mais bon, c'est trop tard.
Car cela veut dire qu'on s'est réjoui à tort, qu'on a donné tort à son père. Ouh lala Ouh lala. Visiblement, il n'a pas pu le gérer.
Gérard nous dit, c'est de notre faute, on n'a qu'a ne jamais se poser de question sur les enquêtes de police, comme cela tout est clair, il n'y aurait pas eu de doute et il n'aurait pas commis l'irréparable.
Déjà, on ne peut rien en savoir. Et puis ce n'est peut-être pas cela le problème. Le problème premier c'est la peine de mort.
Se donner le droit de tuer, c'est reconnaître aux autres un droit de le faire aussi.
Israël se serait grandie à ne pas exécuter Eichmann : vous avez commis le pire du pire du pire. On ne peut pas faire pire que ce que vous avez fait. Nous, on n'est pas comme vous, on ne le fera pas. On vous punira certes, mais on ne touchera pas à votre vie. Certes vous ne valez rien moralement, mais votre vie en tant que telle n'a pas de prix, qui que vous soyez, quoi que vous ayez fait.