Citation :
Moi, les amnesies super selectives qui n'effacent que ce qu'il convient d'effacer,je n'y crois pas.
Voila un type qui a le sang froid necessaire a un delit de fuite genre starsky et hutch,qui roule 700m a fond sur une route sinueuse et qui s'arrete tout a coup pour s'endormir,apres quoi il se reveille,ouvre la barriere et se cache dans la galerie pour ne plus se souvenir de ce qu'il y fait.
Ce n'est pas tout à fait comme cela qu'on peut examiner le problème, en simplifiant, on fait dire aux choses ce qu'elles ne disent pas.
L'amnésie, ce sont les psychiatres qui en parlent, jamais Ranucci. Et ils ont trouvé cela en magasin parce que Ranucci est absolument incapable de leur expliquer le crime.
Il ne leur vient jamais à l'idée que c'est pour la raison qu'il est peut-être innocent, non ils en conluent que Ranucci simule une amnésie. C'est pratique, cela évite de se poser des questions. Et lorsque l'on lit leur rapport que G Bouladou a eu la bonne idée de mettre dans son bouquin, on est confondu par le fait que ces gens là recopient les aveux donnés à la police et brodent sur des aveux qu'ils ne cherchent même pas à comprendre.
Il y a deux tissus d'âneries dans ce dossier : les aveux de Ranucci et les rapports des psychiatres.
Réponse : pour faire un délit de fuite, ce n'est pas du sang-froid qu'il faut avoir, plutôt du sang chaud. Mais on peut être bourré, fourbu et commettre un délit de fuite, je ne vois pas ce qui est contradictoire là dedans.
Ensuite, on peut s'arrêter au bord de la route quand on s'aperçoit qu'on n'est pas poursuivi et qu'on a été assomé par l'accident.
Ensuite, lorsque Ranucci décrit la barrière qu'il aurait ouverte, c'est devant les gendarmes, lorsqu'il n'a à répondre que d'un délit de fuite.
A ce moment là, que peut-il expliquer du fait qu'il s'est endormi sur le bord d'une nationale et qu'il s'est réveillé dans un tunnel. Donc il invente cette histoire de barrière qu'il aurait soulevé et le reste. Mais devant ses avocats il change de version et l'on peut regretter que Mme DI Marino n'ait pas eu l'amabilité de prendre cette version lorsque Ranucci contestait sa culpabilité. Mais Mme Di Marino était comme le juge Burgaud, pétrie de certitudes sans doute, celle d'être du côté des gens biens.
Donc Ranucci dit qu'il s'est arrêté et qu'il s'est endormi, qu'il a perdu connaissance et que lorsqu'il s'est réveillé il se trouvait dans la galerie, sur la banquette arrière.
Il dira qu'on l'a conduit jusque là. Et finalement, on ne voit pas ce qui viendrait le contredire. Pourquoi inventer une telle version si elle n'est pas vraie ?
Quand quelqu'un ment, il remplit, il essaie d'expliquer, il ne vide pas. Il ne dit pas : je ne me souviens pas. S'il mentait, il aurait dit : il y avait quelqu'un d'autre avec moi, que je ne connaissais pas et qui est monté dans ma voiture.
Or, lorsque Maître Le Forsonney tente de lui faire dire qu'il a peut-être vu une ombre ou quelqu'un, il a l'honnêteté à mon sens de répondre qu'il ne peut pas inventer : il n'a vu personne, il est tombé dans les pommes.
Jamais il n'a parlé d'amnésie.