Citation :
Ce serait inacceptable de la part des avocats de la famille Rambla d'avoir oublié qu'on a sorti comme argument un jour, pour la discréditer, que Madame Mattei avait rencontré Mme Mathon au Parloir de la prison des Baumettes. Les parents de prisonniers ne sont pas à jeter aux orties.
Ce n'est pas pour ça que madame Mattéi a été accusée de faux témoignage, voyons. Dans bien des cas, le témoignage d'un prisonnier, même, peut être accueilli favorablement dans un procès. Ce qui rendait son témoignage sujet à caution (sans pour autant qu'on puisse l'écarter définitivement), c'est que :
- Il n'y avait pas de traces de ses dépositions (on en revenait donc à la parole d'un policier contre celle d'une citoyenne : impossible d'être sûr qu'on avait fait disparaître son témoignage, mais impossible également d'être sûr qu'elle avait témoigné... donc affirmation douteuse de sa part) ;
- Elle connaissait madame Mathon ;
- Elle était la seule à parler d'un chien noir, ce qui permettait d'attribuer à l'homme au pull-over rouge cette technique comparable à celle du ravisseur de Marie-Dolorès.
En l'absence de PV, on ne pouvait en aucun cas tenir compte de son témoignage, même s'il avait des chances d'être vrai. En tout cas, il ne pouvait être considéré comme aussi probant que ceux de monsieur Martel et de monsieur C. concernant l'homme au pull-over rouge.
On ignorait, au procès, je crois, l'article dans lequel Cubaynes évoque le témoignage d'Agnès Mattéi et Carole Barraco. De toute façon, la petite Agnès n'avait parlé du chien noir à sa mère qu'après avoir entendu le récit de l'enlèvement à la radio. Quant à la Simca 1100, elle pouvait avoir été suggérée à sa fille par madame Mattéi, qui avait vu un homme tenter d'enlever un enfant avec cette voiture. Je ne sais pas si une fillette de 12 ans s'y connait en modèles Simca à l'époque. Si la déposition des fillettes avait été faite avant l'enlèvement et qu'on en avait gardé la trace, alors là, elle aurait eu un certain poids sur l'affaire, me semble-t-il. Mais les conditions dans lesquelles ce témoignage est réapparu le discréditaient.
Par ailleurs, je crois que monsieur Bouladou a laissé entendre que les "bombes" qui seront dans son prochain livre concernent entre autres choses le témoignage Mattéi. Attendons pour nous faire une idée.
Le témoignage recueilli parles policiers qui avaient l'intention de tout faire pour que ce dossier ne ressorte pas prouve le contraire de ce qu'on tente de lui faire dire. Il prouve la véracité du témoignage Mattéi au contraire puisque une voisine vient leur dire que Mme Mattei a parlé de cette tentative d'enlèvement bien avant sa rencontre avec Mme Mathon.
Que les policiers aient détruit des PV, c'est possible, qu'ils aient tenté de masquer une partie de ce dossier parce qu'il innocentait Christian Ranucci, c'est probable. Il reste qu'aujourd'hui on sait que le véritable ravisseur circulait en simca 1100 grise immatriculée 54 et que sa technique pour aborder les enfants c'était de rechercher un chien noir.
Ce que l'on sait aussi, c'est que la police a entendu Mme Mattei et sa fille le 4 juin, alors que Christian Ranucci n'était pas inquiété car sinon on ne comprendpas comment le commissaire Cubaynes peut évoquer ce qu'il considère comme une signature en faisant référence clairement au témoignage Mattéi.