Quand j'ai lu (par hasard) le POR, au début des années 90, j'étais relativement convaincu de la culpabilité de Ranucci (hé oui, comme quoi ...), tout en reconnaissant à Gilles Perrault le mérite d'avoir montré les aléas et la langue de bois de la justice, la faiblesse du témoignage humain et, en particulier sur l'affaire, la manière désinvolte dont elle avait été menée.
Puis, je me suis intéressé à l'affaire de manière épisodique, en y revenant à diverses occasions et mon opinion a changé peu à peu, quand j'ai compris l'engrenage de faux-semblants qui ont conduit Ranucci à la condamnation.
C'est ainsi que je suis devenu agnostique à tendance innocentiste.
Quand je me suis inscrit sur le forum, j'avais deux espoirs :
1) comprendre comment il avait été possible de guillotiner un homme
dans une affaire finalement pleine de doutes, après une enquête baclée,
une instruction orientée à charge et un procès expéditif de deux jours.
2) dissiper mes doutes sur l'affaire, dans un sens ou dans l'autre.
Le forum, en tout cas certains membres, m'a permis de comprendre totalement le 1er point (sans autre commentaire).
Pour le deuxième point, je dois également beaucoup au forum car je considère à présent que Ranucci est innocent sans aucun doute, jusqu'à preuve du contraire (les principes de présomption d'innocence et de bénéfice du doute prennent ici tout leur sens), dans la mesure où après 30 ans et malgré des tentatives acharnées pour prouver le contraire, l'accusation se révèle de plus en plus inconsistante.
Je pourrais à cette occasion utiliser une désignation sarcastique de prétendus éléments de culpabilité, comme par exemple "Les Quatre Saisons de Rosano" (pardon, génial Antonio), "La leçon de Remington", "Les aventures de Déni la malice", "La portière était bloquée de l'intérieur" ou encore "Indiana Jones et le scoubidou de feu".
Mais, bon, cette fois-ci je ne le ferai pas.
Une phrase du Grand Georges illustre à la perfection d'indigence de l'accusation : "Sur l'île déserte, il faut tout emporter".