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Gihel, biensûr vous ne le savez pas, mais cette affaire m'a touché pour des raisons tout à fait personnelles. Je la connais par coeur. Je connais excessivement bien les lieux. Je connais beaucoup de chose.
Le rôle du père Petit fut de "réparer" les bêtises de son fils en cavale (que l'administration pénitentiaire n'a pas recherché avant le drame). Il n'y a pas de mystère dans cette affaire. Vraiment aucun mystère.
Concernant M. Deperrois, la comparaison ne peut pas se faire ni de près, ni de loin. L'affaire a été mal conduite, c'est un fait. Mais c'est un autre sujet.
Pour en revenir au drame de l'affaire Petit, ce n'est pas les investigations qui firent défaut. Ce n'est pas ce qu'il faut reprocher. Le plus insupportable dans cette affaire, c'est que deux personnes sans histoire sont mortes dans d'atroces circonstances, alors que cette horreur pouvait s'éviter bien aisément. Le père Petit est mort. Le fils, coupable, est en prison. Mes les deux enfants de cette famille, que leur reste-t-il? Franchement?
Ce qui rapproche les deux affaires, c'est le même juge d'instruction Christian Balayn qui dit qu'il "n'est pas à l'abri d'une erreur judiciaire", ce qui pourrait signifier qu'il ne fera rien pour les éviter, et le même Président d'assises Jean Reynaud.
Vous voyez bien que dans certaines affaires, l'incompétence joue à plein. Le père et le fils portaient le même prénom "Alfred", la mère et la fille portaient le même prénom dont je ne me souviens plus.
Le père était boucher de profession (ça ne s'invente pas). Visiblement le père et le fils étaient dans une processus de fusion schizophrène assez avancé. Il ne s'est trouvé personne au Val de Reuil pour le détecter et émettre des signaux : attention danger si vous le laissez en permission : il ne faut pas qu'il voie son père.
Incompétence de l'administration pénitentiaire (elle invoquera le manque de moyen) mais elle se devait de saisir les autorités, elle ne l'a pas fait.
Vous dites qu'i n'y a aucun mystère, ce n'est pas tout à fait ce que j'ai compris, même si vous semblez connaître l'affaire bien mieux que moi. Quand le Président Reynaud arrête le procès, c'est que l'enquête a été menée par dessus la jambe dans ce que j'avais compris, qu'on avait retrouvé un couteau de boucher et qu'on se demandait quel rôle le père avait joué dans l'affaire, et on s'est dit qu'il avait joué un rôle bien plus grand qu'il n'apparaissait.
Sa mort simplifiait tout, même s'il s'agit d'un suicide, mais pour moi elle semblait indiquer que celui qui avait procédé au découpage du corps, c'était bel et bien le père, boucher de profession, l'expert (dans mon souvenir) ayant dit quelque chose comme : c'est du travail de quelqu'un qui connaît.
Donc il semblerait bien que le double meurtre soit une affaire à deux. Et cela reste un mystère. Malheureusement on ne peut plus espérer que le fils parle une fois le père mort.
Mais cela indique bien dans quel état de folie était leur relation, c'est une folie à deux, voire à quatre.
Maintenant, réparer quoi ? On ne peut malheureusement pas ramener des hommes à la vie. Il peut faire 10 000 ans de prison que cela n'y changera plus rien. On peut simplement regretter que la prison ne soit efficace qu'à créer plus de troubles qu'elle n'en guérit et qu'on ne puisse pas y détecter tous les cas graves (on n'a pas détecté non plus Guy Georges, ni Van Geloven qui sont passés par là...)
Dans votre région, il y a eu aussi le cas de cet enfant qui a décimé le père et la mère et qui s'en est pris à sa soeur à coup de fusil. C'est la même horreur. Mais comme c'est le fils tout d'un coup, la violence familiale paraît moins énorme, parce que le hasard n'a pas joué. Mais c'est tout aussi horrible. Et qu'est-ce qu'on peut réparer là dedans ? Ce ne sont pas les 20 ans de prison qui y changeront grand chose. Peut-être là, cela servira de prise de conscience, mais encore faudrait-il que cela soit favorisé.
L'intérêt de l'affaire dont vous parlez c'est que le meurtrier de Marie-Dolorès devait ressembler par quelques aspects à Alfred Petit (père ou fils, fils ou père), une espèce de rage disproportionnée. Et cela ne correspond pas vraiment à Ranucci, on est plus proche de Pierre Bodein ou des gens de cette nature.
Bon pour les similitudes avec l'affaire de la Josacyne, je ne vois pas ce que le fait que mère et fille portent le même prénom peut apporter...
Au-delà de ça, on sait aujourd'hui que les deux meurtres de St Jacques ont été commis par le fils Alfred Petit.
On sait qu'il avait revu son père depuis son début de cavale, qui n'habitait pas excessivement loin du lieu du drame.
On sait qu'il était incapable de se débarrasser des corps seuls. On sait que le père Alfred Petit avait été charcutier de métier.
On sait que les traces relevées sur la malheureuse épouse Roussel indiquent un "travail" de professionnel.
On sait qu'un témoin fiable d'Evreux a reconnu formellement Alfred Petit père comme l'un des deux incendiaires de la grange.
Pour tout cela, il n'y a pas de place pour le doute. Les éléments sont trop à charge, on peut déterminer qui a fait quoi, sans qu'ils le commentent. Le père Petit est mort et n'a pas été jugé, mais peu importe finalement, car le vrai coupable de cette triste affaire, c'est l'administration pénitencière. Si elle avait fait son travail, il ne se serait jamais rien passé.
Concernant le fils qui a abattu sa famille, c'était en région parisienne, et l'affaire semble bien sombre, même si je dois avouer un manque de connaiissance de tous les faits et du dossier.
Pour l'affaire de la Josacyne, on ne sait même pas s'il s'agit d'un homicide, c'est dire !!!
Bref, pour en revenir à ma réaction de départ, concernant le dossier Roussel, des gens ont voulu instaurer une espèce de doute là où il n'y en avait pas. Une espèce de suspens, peut-être parce que l'affaire s'était terminée trop vite. Quelques uns ont évoqué l'erreur judiciaire. C'est une honte. Voilà où je voulais en venir, c'est que si on dit que c'est une erreur assez fort, on n'a pas besoin d'éléments pour le démontrer. Et là, on peut donc voir des erreurs partout.