Jack, votre idée n’est pas plus invraisemblable que toutes celles qui ont été émises jusqu’alors. Elle s’apparente à celle de la disparition volontaire qui a ma préférence avec toutefois la réserve que les choses aient pu mal tourner pour Quémeneur. On a souvent comparé l’affaire Seznec à un puzzle. Je l’ai longtemps cru et pensé qu’avec de la patience et beaucoup de réflexion je parviendrai à le reconstituer. Mais voilà, il manque des pièces essentielles, lesquelles ont été remplacées par d’autres qui n’appartenaient pas au même jeu, d’autres encore ont été modifiées, voire truquées. Sur un autre forum, j’avais comparé l’affaire au jeu du cluedo, vous connaissez : Mlle Rose, dans le petit salon, avec le revolver, le colonel Moutarde, dans la bibliothèque, avec le chandelier, le Dr Olive, dans la salle à manger, avec la corde … Je pourrais, comme d’autres l’ont fait, vous proposer plusieurs scénari, tout aussi convainquants les uns que les autres : Louis Quémeneur à Plourivo avec le revolver, Gherdi dans la cave du café Au Tambour avec la corde, Chevance avec le couteau de boucher à Sion-les-Mines, Alphonse Kerné au Havre avec la matraque et puis, pourquoi pas ? Mais le rôle a déjà été proposé : Guillaume Seznec à Houdan avec le cric.
Il reste que la question essentielle, au moment où la commission de révision se penche sur le problème, est : Seznec est-il coupable ou innocent ? Ce qui est advenu de Quémeneur est somme toute secondaire, ce qui ne nous empêche pas d’y réfléchir.
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt les messages de LouisFrançois, surtout celui qui concerne les conclusions de Loïc Le Ribault sur les fausses promesses de vente. Il prétend que la signature de Seznec a aussi été imitée et que Pouliquen est le faussaire. D’accord pour l’exemplaire trouvé dans la valise mais pour celui de Guillaume Seznec remis à la Sûreté ? Il faudrait admettre que cette dernière l’a remis à Pouliquen pour qu’il fasse un autre faux ? Ou bien que Pouliquen soit allé spontanément à la Sûreté en disant : "Tenez voici un autre exemplaire de la promesse de vente, vous le substituerez à celui que Guillaume Seznec vous remettra". Difficile de croire que la commission de révision acceptera une telle solution, d’autant que les experts commis en 1993 et 2003 ont tous conclu que la signature de Guillaume Seznec était authentique. C’est là le nœud de l’affaire.
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