Qu’est devenu le brillant jeune avocat des Rambla ? Il semble que Gilbert Collard en est à présent réduit à faire les parloirs des prisons pour trouver des clients médiatiques … Il en serait même arrivé à se prétendre devant les caméras le client d’accusés qui ne lui ont rien demandé !
Le policier de Bobigny a été remis en liberté
France 2 l'avait filmé en plein tabassage.
par Patricia TOURANCHEAU
LIBERATION QUOTIDIEN : mardi 15 novembre 2005
Le policier de Seine-Saint-Denis écroué vendredi pour des «violences illégitimes» sur un jeune homme de 19 ans à La Courneuve a été remis en liberté hier par la cour d'appel de Paris, qu'il avait saisie. Il avait été filmé par une caméra de France 2 en flagrant délit de tabassage d'un «client» du commissariat qui l'aurait «insulté». Il l'avait roué de coups de pieds, en présence de collègues : l'un avait également frappé, un autre avait aidé à rédiger un faux procès-verbal d'interpellation et deux autres les avaient laissés faire. Ces quatre derniers avaient été placés sous contrôle judiciaire. Le plus redoutable, qui, selon ses mots, a «perdu son sang-froid», avait été écroué. Ce qui a déclenché une levée de boucliers des syndicats de police, à commencer par le sien, Alliance, qui a alors préconisé à ses troupes du 93 une grève du zèle. Au Palais de justice, hier, Jean-Claude Delage, numéro 2 d'Alliance, a dénoncé le placement en détention de ce gardien de la paix qui «a fauté, personne ne le nie», mais qui «a donné toutes les garanties de représentation». Sitôt levé le mandat de dépôt, Alliance a «mis fin au mot de service minimum lancé» à ses adhérents du 93.
De son côté,
Me Gilbert Collard, qui se disait l'avocat du policier incarcéré et venait à ce titre dans le bureau du juge hier, en est vite ressorti, furibard : «Ça y est, Nicolas Sarkozy nous a fait dessaisir», a-t-il lancé aux journalistes. «Je trouve franchement scandaleux qu'un ministre de l'Intérieur s'immisce dans une procédure et choisisse les avocats», a tonné Me Collard en appelant Sarkozy «sa majesté Kärcher 1er». Samedi soir, déjà, le même Collard expliquait que les quatre policiers «subiss[ai]ent une forte pression» car ses propos au sujet de Sarkozy auraient déplu à ce dernier. La veille, l'avocat accusait Sarkozy d'avoir «sacrifié» ses policiers alors qu'il les «pousse au crime» dans les banlieues. Hier soir, le ministère de l'Intérieur réfutait toute «intervention» pour éjecter Collard du dossier.
Et Jean-Luc Garnier, d'Alliance, nous expliquait que Me Collard «a essayé de s'imposer en allant voir au dépôt dès vendredi nos collègues complètement paumés qui, dans un premier temps, ont dit "pourquoi pas", puis ont renoncé à le prendre, s'apercevant qu'il était parrainé par des gens de CTFC-Action Police».
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