Citation :
Il le dit clairement dans son audition auprès de la gendarmerie le 5 juin à 19 heures :
"Après avoir roulé environ un kilomètre, ayant un pneu qui touchait la carrosserie, je me suis arrêté sur le bord de la route pour réparer. A cet endroit, un chemin se trouvait sur ma droite, fermé par une barrière (tube en fer de couleur blanche et rouge). Je suis descendu de voiture pour ouvrir cette barrière et, après être remonté en voiture, j'ai dirigé celle-ci dans le chemin. Après avoir parcouru quelques centaines de mètres, je me suis arrêté pour effectuer la réparation que je n'avais pu faire au bord de la route.
La réparation effectuée, j'ai voulu repartir mais j'ai constaté que j'étais embourbé. Je me trouvais dans une sorte de trou ou bas-fond de terrain...."
Ca tend largement à laisser penser que C Ranucci est bien allé seul dans la champignonnière et qu'il a changé sa roue avant de s'embourber.
Néanmoins, il se peut que le meurtrier, s'il a caché le POR alors que C Ranucci se trouvait dans la galerie en train de dormir, ait manoeuvré la 304 de telle sorte qu'elle s'embourbe pour obliger le gars à aller chercher de l'aide et ainsi se faire repérer par des témoins.
Et quand on connait l'enquête de police qui a été menée, on se rend compte que cela a eu son petit effet sur les enquêteurs et sur les jurés. Quelqu'un qui va se cacher dans un endroit pareil a forcément quelque chose à se reprocher. C'est peut-être comme cela que le meurtrier a raisonné et ça a marché.
Il n'est pas impossible que le meurtrier soit revenu plus tard dans la soirée ou le lendemain pour cacher le POR dans la galerie. Il faut donc qu'il ait appris d'une manière ou d'une autre qu'un gars soit venu s'embourber dans la galerie.
Tout cela à condition que le meurtrier et l'homme au pull over-rouge soit le même homme.
Il y a des fois,je ne comprends pas comment vous construisez vos raisonnements.
Vous dites : "à condition que l'homme au pullover rouge et le meurtrier soit le même homme."
Mais c'est le même homme, il ne peut pas en être autrement. M. Martel dans une interview qui est visible sur le site de l'INA en accès libre confirme que le pull qu'il a vu sur l'agresseur des deux gamines est le même - sûr le même - que celui qu'on lui a montré. On ne peut pas être plus clair qu'il ne l'est.
Mme Mattei dit que le pull c'est le même : rouge tirant sur l'orange avec des boutons dorés sur l'épaule. Et elle a assisté à une tentative d'enlèvement et elle a vu sa voiture une simca 1100 grise et sa fille rapporte que sa technique est de dire : j'ai perdu mon chien.
On enlève une gamine le 3 juin avec la technique du chien perdu, à bord d'une simca 1100 grise - pas une blanche pas une noire, non non une grise. C'est un autre jour et il ne porte pas la même tenue. Mais on retrouve le pull - le même, celui que reconnaît M. Martel en disant "exactement le même", rouge avec des boutons dorés sur l'épaule dans le tunnel précisément là où la voiture de Ranucci s'est trouvée garée. Et la voiture de Ranucci est passée de 20 mètres à côté du cadavre de l'enfant à ce tunnel, pile poil où il y a le pull, pas à 20 mètres, non non tout à côté. A croire que si ce n'est pas fait exprès, il y a un gagnant au loto euromillions dans le coin. Et dans un tunnel que personne n'ira dénicher.
Pour trouver ce tunnel, on peut y passer la journée et si on ne sait pas qu'il existe, c'est sûr on passe à côté.
Et ce ne serait pas le même homme ? Là je pense sincèrement que si on émet une telle hypothèse, on fait preuve d'une capacité inouie de déni de la réalité.
C'est bien sûr le même homme, qui agressait des gamines deux jours avant et qui a tenté d'enlever un petit garçon et une gamine trois jours avant.
Donc déjà, le terrain est un peu déblayé.
Ensuite, nous avons le choix entre deux affirmations : soit les conneries que Ranucci raconte lors de ses aveux et je dis des conneries, je vais le démontrer.
soit ce qu'il dit à ses avocats - et ce qui n'arrange rien. Quand on lui demande : mais vous n'avez pas vu quelqu'un sur les lieux ? Il répond non. Il dirait oui j'ai aperçu un bonhomme, on pourrait au moins s'appuyer là-dessus pour chercher. Mais non il ne les aide pas. Il est trop honnête, malheureusement pour lui.
Et il dit à ses avocats quelque chose qui cadre parfaitement avec son emploi du temps : il a passé sa nuit dans les bars, il n'a donc pas dormi de la nuit et le matin - il est à Allauch - je vous le concède, ça il ne l'a dit à personne. Mais c'est tellement logique de penser qu'il est allé voir son père, qu'on ne peut pas ne pas le dire.
D'autant que Jean Ranucci est un sacré menteur : je ne connais pas son visage. Ah bon ? Il est en première page sur tous les journaux de la région et vous ne connaissez pas son visage ? Vous ne vous foutez pas de la gueule du monde M. Jean Ranucci ?
Donc à midi trente, quand l'accident arrive, il n'a pas dormi depuis plus de 24 heures, en plus avec une cuite par dessus. Et il dit : l'accident m'a achevé, j'ai roulé un peu et puis je me suis arrêté et je me suis effondré et la trou noir.
Cette version elle cadre. Elle ne pose aucun problème, elle est dans la logique de tout ce qui s'est passé pour lui. Il a passé la nuit dans les bars, il a trop bu, il s'est présenté chez son père dans un état de surlucidité que confère le manque de sommeil, et la rencontre n'a pas dû bien se passer. Il repart à midi. Mais bon sang dans quel état ! Et on comprends que les policiers le font dormier à Salernes. Avec sa version, il n'est pas en état d'enlever une gamine. L'accusation ne tient plus.
Alors, prenons la version policière, en n'oubliant pas toutes les conneries qu'on lui a fait raconter : qu'il a passé la nuit à Salernes, sinon l'accusation se casse la figure. Or c'est faux.
Après avoir roulé environ un kilomètre, ayant un pneu qui touchait la carrosserie, je me suis arrêté sur le bord de la route pour réparer. A cet endroit, un chemin se trouvait sur ma droite, fermé par une barrière (tube en fer de couleur blanche et rouge)
A un kilomètre, il n'y a pas d'entrée. Manque de bol. Elle est bien plus bas. Ca commence mal. En plus la deuxième entrée, celle qui se voit le moins bien. Pourquoi pas la première ? Si la roue frotte il faut s'arrêter tout de suite.
Donc à un kilomètre il n'y a pas de chemin. Donc il se serait arrêté bien plus bas ? Mais la voiture que voient les Aubert c'est la voiture de Christian Ranucci. C'est une peugeot - ils confondent une 204 et une 304, ce qui prouve qu'ils ne se sont pas approchés très près. Mais ils ont repéré le numéro et ils le rapportent à Martinez. Donc la voiture ne peut pas s'être arrêtée devant la barrière. cela ne marche pas. Donc tout est faux. C'est mal parti.
Je suis descendu de voiture pour ouvrir cette barrière et, après être remonté en voiture, j'ai dirigé celle-ci dans le chemin. Après avoir parcouru quelques centaines de mètres, je me suis arrêté pour effectuer la réparation que je n'avais pu faire au bord de la route.
La réparation effectuée, j'ai voulu repartir mais j'ai constaté que j'étais embourbé. Je me trouvais dans une sorte de trou ou bas-fond de terrain....
Tout cela est idiot, pour changer la roue, il vaut mieux la première entrée, pas la deuxième, la route est plus plate et plus praticable et en plus comme elle tourne on est vite à l'abri des regards, si on veut se cacher.
Et si j'amais on choisit la deuxième, il vaut mieux changer la roue devant la barrière, ensuite le chemin monte et rend les choses très malcommodes.
Mais enfin, il faut admettre que ce jeune homme a un esprit particulièrement tordu, et donc il monte ce chemin, il tourne à gauche. Porquoi on ne sait pas. Mais ça, il ne peut même pas le dire aux policiers. Et donc, si on comprend bien, il est allé se mettre dans le tunnel sombre pour changer sa roue.
Mais franchement, c'est le dernier des imbéciles. C'est un idiot consommé ce pauvre garçon. Il s'est mis dans un trou pour changer sa roue...
Nous allons en rester là. Pourquoi raconte-t-il ces sornettes, qui sont du même acabi que celles qu'il délivre à Guazzone pour ne pas dire qu'il était bourré et qu'il ne sait pas comment il s'est retoruvé dans ce tunnel : ah je faisais un pique-nique...
Le problème c'est qu'il y a des choses sur lesquelles on peut s'appuyer parce qu'elles ont un peu de cohérence et puis les choses de la garde-à-vue, on ne peut strictement rien en faire. Toutes ces déclarations ne servent strictement à rien, c'est n'importe quoi, tout est pipoté. C'est incohérent, c'est bête, ça ne se raccorde à rien.
Il n'y a rien à en tirer.