Citation :
Pas plus bancal que le résultat de l'accusation, et au moins, nous, nous n'envoyons personne se faire couper la tête.
Etant donné qu'on ne condamnait jamais à mort les personnes qu'on acquittait, en effet, on ne risquait pas de commettre l'irréparable... à part si l'homme relâché tuait dix enfants dans les mois qui suivait son acquittement.
Il faut cesser de rappeler tout le temps cette histoire de peine de mort et d'exécution. C'était ce qui se faisait à l'époque : enlèvement + meurtre de mineur = peine de mort. C'est regrettable, mais c'était comme ça. Ceux qui pensent que Ranucci était coupable ne se réjouissent pas de son exécution (en tout cas, ce n'est pas mon cas).
J'ai en horreur la peine de mort, et croyez-moi, la pendaison de Saddam Hussein par des chiites qui lui criaient leur haine ne m'a pas fait changer d'avis. Ce n'était même plus le meurtre de sang froid au nom de la société, qui est déjà réprouvable : c'était plus de l'ordre de la vengeance sauvage, sous couvert d'un procès pour la galerie. Et ils en ont encore pendu deux hier, dont un a même été décapité par la pendaison trop brutale (mais moins brutale, ça pourrait être l'asphyxie lente, ce qui n'est guère mieux).
Et je parle d'un homme qui a beaucoup tué au nom de la raison d'État, là. Alors, vous pensez, un petit gars de Nice qui a tué dans un moment de panique... Il n'y a pas du tout besoin d'avoir recours à des innocents pour voir l'horreur de la peine capitale.
On ne peut pas à la fois considérer la vie comme sacrée et désirer l'ôter à certains. Il ne doit pas y avoir de bonne ou de mauvaise raison de tuer. Même tuer en situation de légitime défense est discutable, car dans bien des cas, on aurait pu se contenter de blesser l'autre, pour le mettre hors d'état de nuire. Cela s'applique aussi à l'exécution par la police de Khalded Kelkal, de Jacques Mesrine, d'Erick Schmitt, etc, car des blessures aux mains auraient largement suffi pour les stopper.
Pour en revenir au sujet, l'accusation n'est pas du tout bancale. Ça, c'est ce qu'on croyait après avoir lu le livre de Perreault et s'être laissé convaincre. Depuis, bien des choses ont été rectifiées.