Citation :
Je crois cependant les adultes plus à même de reconnaître une personne que les petits enfants.
Pas forcément. Je me souviens d'un cours donné à des employés de banque sur l'attitude à avoir en cas d'agression. A la sortie du cours il leur a été demandé de décrire leur professeur. Et bien, une grande majorité a été incapable de le faire alors qu'elle avait eu la personne sous les yeux pendant deux bonnes heures !!!
A moins qu'une personne ait quelque chose de remarquable dans le visage ( un gros nez rouge, un immense grain de beauté sur la joue ou des yeux bleu très pâle) les témoins s'attachent plus à la tenue vestimentaire qu'aux détails d'une personne. La phrase de JR ( il n'était pas habillé pareil) est très intéressante à ce propos. C'est un enfant et il ne triche pas. Un adulte aura plus de mal à avouer que la personne n'était pas habillée pareil !
Un autre exemple ? Ma mère ne s'était pas rendu compte que sa soeur portait depuis peu des lentilles de contact bleu. Et elle m'aurait presque accusé de fabulation ( certitude de l'adulte de ne pas se tromper) si une cousine plus âgée n'avait corroboré mes dires.
Alors effectivement, les témoignages humains sont, pour moi aussi, fort peu fiables. Sauf s'ils sont corroborés par une majorité de personnes ne se connaissant pas...
Cordialement
Carmencita, je n'affirmais pas que les adultes faisaient de bons témoins (je ferais un très mauvais témoin, quant à moi). Je disais seulement que, selon moi, les petits enfants sont encore pires.
Oui, ils ont de la mémoire, et nous impressionnent parfois. Mais c'est parce que nous nous imaginons qu'ils oublient tout, ce qui est faux. Ce dont ils se souviennent n'a en réalité rien d'extraordinaire. Nous nous extasions devant le fait qu'ils ont mémorisé un détail qui nous avait échappé, mais ça n'en fait pas de bons témoins pour autant, car ils oublient aussi des choses importantissimes.
La seule personne qui ait vu le ravisseur de Marie-Dolorès de façon certaine, c'est son frère Jean-Baptiste. Le fait que messieurs Spinelli, Martel et autres n'aient pas reconnu Ranucci n'a strictement aucun intérêt, et ne crée pas un effet de groupe. Il faudrait d'abord prouver qu'ils ont vu la même personne, pour ça.
Je crois que, dans le cas Pappalardo, le fait que le père reconnaisse Ranucci et pas le fils est moins en faveur de Ranucci que si le fils l'avait reconnu et pas le père, car l'adulte est tout de même un meilleur témoin, tout en étant très faillible, bien sûr. Le fait de ne pas reconnaître n'est pas un élément formel, d'ailleurs ; c'est reconnaître qui est assez déterminant. On ne pointe pas du doigt une personne comme ça si on n'est pas certain de son affaire, surtout si on est un adulte et qu'on mesure les conséquences pour cette personne.