Procédons par ordre.
L’assassin a-t-il eu la chance de pouvoir cueillir rapidement et sans effort les quelques 1 mètre cube d’argeras dont il a recouvert le corps de MD Rambla, parce qu’il aurait été mis en présence d’un banc d’arbuste épineux constitué en grande partie d’argeras fragilisé par un assèchement de leurs pieds.
Cela n’est point possible pour 2 raisons :
1) Selon les dires du spécialiste, l’argeras étant une plante très résistante, ceci n’aurait pu avoir lieu que s’il y avait été procédé à une action de débroussaillage dans la zone où se situe le dit banc d’argeras. Hors, il est à peu près sûr que dans cette zone un peu sauvage, située en bordure de la RN 8 bis, nulle action de débroussaillage n’avait été entreprise à l’époque du crime.
2) La description de l’argeras qui recouvrait le corps de MD Rambla et faîte par les gendarmes est sans ambiguïté : d’après eux les végétaux épineux cueillis étaient sains.
Citation :
Extrait du PV 610-2 du capitaine Gras :
...La victime se trouve à 21,55 mètres au nord de la bordure nord de la RN8 bis . Elle se trouve dans un buisson recouvert de branchages coupés de fraîche date et ce sur une hauteur moyenne de 1 mètre...
Pour appuyer cela, voilà ce que je disais quelques jours auparavant
Citation :
Pat 31 a écrit :
…la base du pied qui s’assèche et donc dépérit en premier…devient cassante…
…la cassure du tronc qui s’est produite, l’a été forcément au niveau où le pied était sec. Donc, lorsque les gendarmes ont inspecté les pieds d’argeras coupés, l’état de leur cassure, aurait dû en principe et à fortiori 48 heures après ne pas présenter tous les signes d’un tronc en parfait état de fraîcheur. Pourtant, le récapitulatif du gendarme Gras est sans ambiguïté: au niveau de la cassure, rien ne semble indiqué que les troncs sont secs.
Ainsi, il y a tout lieu de penser que les argeras cueillis étaient en parfaite santé
Pour cueillir de l’argeras sain, l’assassin ne disposait que de 3 options :
A) Arracher l’argeras avec ses mains. Cela suppose qu’il ait agrippé le tronc ou bien plusieurs branches et qu’il ait imprimé un vigoureux mouvement du bas vers le haut afin de d’extirper le système racinaire de cette plante épineuse.
B) Couper l’argeras en s’aidant d’un outil qui puisse scier ou scisailler le tronc.
C) Casser avec ses mains les troncs d’argeras. Pour cela il faut agripper le tronc d’une main et placer l’autre de la même façon un peu plus haut ou un peu plus bas, c’est selon. Puis effectuer une succession de torsions du tronc, jusqu’à ce que le tronc se divise en deux parties.
L’accusation dit que l’assassin est C. Ranucci. Soit…
Selon ce que j’ai pu lire sur le forum, l’accusation n’a jamais affirmée (ou laissé penser) autre chose que ce que je vais dire : Pour arracher, ou couper, ou casser des argeras afin de recouvrir le corps de la victime, C. Ranucci n’avait que ses mains nues ou bien à sa disposition comme outils possibles uniquement un Opinel et un couteau automatique.
Donc, que C. Ranucci ait choisi pour cueillir les argeras le moyen A, B ou C, il ne pouvait éviter que ses mains et ses avants bras se retrouvent plusieurs fois au contact des redoutables épines de cette plante arbustive, avec pour conséquences un grand nombre de traces de piqûres et d’égratignures sur ces deux parties de son corps.
D’ailleurs l’accusation détient deux documents qui atteste, selon elle, que C. Ranucci a manipulé de l’argeras et en a conservé des traces physiques : ce sont les aveux de C. Ranucci même, ainsi que les résultats de l’examen effectuée sur C. Ranucci.
Citation :
Extrait de l’audition de C. Ranucci du 06 juin 1974 :
…Je me souviens cependant que j’ai arraché des branches , plus précisément des épineux, avec lesquels j’ai recouvert le corps.
Je garde encore sur mes mains les traces de piqûres et de coupures de ces épines et je vous les montre…
Citation :
Extrait des résultats de l’examen de C. Ranucci du 06 juin 1974 :
Je soussigné Docteur François Vuillet… certifie avoir procédé… à l'examen du nommé… Ranucci Christian… Cet examen a été effectué le 6 juin 1974 vers 17h45…
Il s'agit d'un sujet dont la taille est de 173 cm. Il présente, outre une cicatrice d'appendicectomie:
- une ecchymose récente de l'angle externe de l'oeil gauche , lésion banale dépourvue de caractères spécifiques quant à son mode de production;
- une plaie chronique de la face antérieure de la jambe droite, à l'union du tiers moyen et du tiers inférieur, mesurant 15 cm de diamètre environ;
- et de multiples traces localisées aux mains et aux avant-bras, constituées par de fines égratignures linéaires et par des piqûres punctiformes: l'ensemble des lésions présentant les caractères des piqûres et égratignures produites par une végétation épineuse.
Ci-dessous, une photo que tout le monde connait.
Fichier(s) joint(s) :
Les mains de C. Ranucci 2.jpg
Moi, je n’arrive pas à voir les nombreuses égratignures et piqûres dont fait état le Docteur Vuillet.
A priori, on pourrait penser que c’est parce que la résolution de la photo est assez faible et que donc ce type de détails n’apparait pas sur le document.
Pourtant, dans le rond rouge, je distingue nettement une petite égratignure. C’est donc que ce type de détail est à même d’être montré par le cliché. Alors, pourquoi les autres égratignures et les piqures n’apparaissent pas sur le cliché ? C’est peut-être … qu’il n’y en avait pas d’autres.