Citation :
j'avais élaboré une longue réponse qui s'est évaporée...
Arg, j'ai connu ça... Désolé.
Citation :
Entre temps, Gihel a écrit ce qu'il fallait à propos du couteau dont on ne sait rien, ni d'où il vient, ni s'il est l'arme du crime.
Sans répondre aux points essentiels, malgré sa très grande connaissance de l'affaire.
Citation :
Mais puisque Nicolas Bernard fait appel à de hautes considérations je vais lui proposer de relire 2 passages qui me choquent dans le livre de G.Bouladou. Je vais me répéter, que les habitués me le pardonnent. J'évoquerai deux autres points ensuite.
- page 88 ... Ca se situe le 6 juin 1974 peu avant midi. A ce stade de l'enquête, il ne s'est pas passé grand chose et pourtant, je lis : "Lorsque C.ranucci fut interpellé et qu'il fut ETABLI qu'il avait enlevé la fillette avec son coupé Peugeot 304 gris métallisé, Eugène Spinellli revint au commissariat..." ETABLI que Ranucci était l'auteur de l'enlèvement? les témoins ne le reconnaissent pas, pas plus que le voiture. C'est quoi ce délire qui foule au pied la présomption d'innocence?
Vous trouvez cela irréprochable monsieur Nicolas Bernard?
Pfff... Erreur de détail.
Au passage, M. Bouladou n'a pas à respecter le principe de présomption d'innocence : son ouvrage ayant été écrit
après la condamnation de Ranucci, il n'y a pas lieu de lui soumettre un tel principe, qui ne vaut que jusqu'à décision judiciaire.
Citation :
- page 325, A.Aubert converse avec G.Bouladou et V.G.. A.Aubert va parler des lunettes de Ranucci : "il avait des montures noires, des grosses lunettes, il les portait dans la voiture. J'ai vu son visage quand il l'a tourné..." Ca c'est un scoop!
En effet ce n'est pas sur le lieu du crime que A.Aubert a pu ainsi observer. Il n'a jamais été assez près de la 304 pour voir ainsi Ranucci dans la voiture arrêtée sur le bord de la route. Donc il parle de la Pomme.
Au moment du choc, il avait déboité pour doubler le camion qui suivait la voiture de M.Martinez (il le pouvait, le carrefour étant protégé et la route n'a que peu de lignes droites). Il entend le choc, voit un nuage de poussière et croise le regard de Ranucci qui, dans son tête à queue, se glisse (adroitement dit Fratacci) entre l'arrière de la R16 de M.Martinez et le camion... Il photographie ce visage, qu'il reconnaitra à l'Evêché, avec les lunettes, après un tapissage négatif qui ne lui a pas permis d'identifier l'allure de l'adulte qu'il n'a vu que de dos tourner autour de la 304 et monter sur le talus avec l'enfant...
Pas une réaction de G.Bouladou, pas d'étonnement devant ce fait révélé... Il faut être anesthésié, ou très inquiet, pour ne pas sursauter et demander à A.Aubert de préciser...
Gérard Bouladou a préféré me faire une réponse dilatoire sur ce paragraphe m'expliquant que "dans la voiture" voulait dire que s'il portait les lunettes dehors il les portait aussi dedans... pas convaincant. Surtout de dos...
Remarques sans intérêt. Savez pourquoi ? Elles ne remettent pas en cause le fond : les Aubert ont parfaitement reconnu Ranucci lorsqu'ils ont été confrontés à lui à l'Evéché. Gérard Bouladou a mené à leur sujet un examen critique remarquable (
L'affaire du pull-over rouge. Ranucci coupable !, op. cit., p. 107-121).
Le sieur Aubert, trente ans plus tard, cause de lunettes ? Comme vous dites : quel scoop... Au passage, la victime du carambolage, M. Martinez, parle également de lunettes trente ans après (
L'affaire du pull-over rouge. Ranucci coupable !, op. cit., p. 271). Ne me remerciez pas.
Citation :
- En ce qui concerne l'entrevue entre Jean Rambla et G.Bouladou, dans un contexte tragique que l'on connaîtra plus tard... elle a bien eu lieu, en 2 fois même, je crois. Mais vous ne trouvez pas de chapitre Jean Rambla là où il devrait être, dans la 4eme partie. G.Bouladou évoque les entretiens, mais ne livre pas le verbatim comme pour les autres interlocuteurs : MM.Martinez, Guazzone, Grivel, Chardon etc...
Or il est fort probable que Jean Rambla qui n'a pas reconnu Ranucci comme étant le monsieur au chien noir, porte un double fardeau depuis des lustres. C'est pas facile à expliquer.
Pures spéculations. Au passage, Gérard Bouladou a fort bien dissipé les allégations mensongères de Gilles Perrault s'agissant des déclarations du gamin (
L'affaire du pull-over rouge. Ranucci coupable !, op. cit., p. 73-85). Il a notamment mis fin au mythe de "l'enfant spécialiste automobile".
Le fardeau était au demeurant si pesant que Jean Rambla osera confier devant des millions de téléspectateurs :
Citation :
C'est vrai qu'à six ans et demi, je n'ai pas, je dirais, bloqué sur la personne, il est vrai que je ne pense pas l'avoir reconnu. Mais bon... je n'avais que six ans et demi...
(
L'affaire du pull-over rouge. Ranucci coupable !, op. cit., p. 84)
Il le reconnaît lui-même. A 6 ans (et demi !), le discernement n'est pas encore parfait. La Chambre criminelle de la Cour de Cassation le reconnaît, d'ailleurs, s'agissant d'un mineur du même âge ayant commis une infraction (
Cass. Crim. 13 décembre 1956, Laboube). A plus forte raison, le témoignage d'un tel mineur doit être considéré avec prudence et réserve.
Citation :
- G.Bouladou élude l'absence de Mme di Marino de son livre (comme dans celui des autres) en affirmant qu'elle ne souhaite pas s'exprimer au sujet de l'affaire. Il m'a dit sur le forum avoir eu l'assurance par un tiers que jamais elle n'avait remis en cause la culpabilité de Ranucci.
Je n'en suis pas convaincu. Mais si au contraire elle a mesuré le désastre, je comprends sa réserve.
Spéculations...
Citation :
Pour qu'une enquête soit probante, il faut qu'elle réponde aux questions, toutes les questions.
Nous ne vivons pas dans l'Utopie de Thomas More. Désolé de vous décevoir, mais il reste toujours des questions sans réponse, ce dans n'importe quelle affaire, y compris les plus simples. Vous savez pourquoi ? Parce que les enquêteurs ne peuvent penser à tout. Quoi qu'ils fassent, il se lèvera toujours des personnes pour se poser... des questions.
Citation :
Si une action en révision intervient un jour, des éléments seront apportés à charge et à décharge. J'espère alors que ceux qui auront à juger à l'ombre rassurante de l'article L353 du C.P.P. prendront vraiment leurs responsabilités.
A toutes fins utiles, on ne dit pas
"article L. 353 du CPP", mais tout simplement
"article 353 du CPP"... (tic de juriste)