Citation :
Dalakhani, je pense qu'au départ, il s'agissait davantage de mettre l'accent sur les sentiments d'une mère pour son enfant, plutôt que de conforter la thèse de l'innocence. Mais même de ce seul point de vue, c'est un ratage complet ! J'ai eu l'impression que Catherine Frot était extérieure à tout ça, comme indifférente à ce qui se passait. Cette bonne actrice, d'habitude mieux inspirée, n'a pas su donner d'âme ni de relief à son rôle. Après l'exécution, quand elle se rend au cimetière, on pourrait croire qu'elle va se recueillir sur la tombe d'un parfait inconnu ! Et les autres acteurs ne sont pas beaucoup mieux. La scène du procès ressemblait à une mauvaise reconstitution et ne parvenait pas à restituer l'atmosphère lourde et oppressante des assises d'Aix-en-Provence. Non, vraiment, ça ne casse pas trois pattes à un canard !
Je pourrais m'imaginer - mais j'ai peut-être tout faux -que Catherine Frot a essayé, par ce jeu sobre et détaché, de coller au personnage d'Héloïse Mathon tel que la décrit Perrault : peu expansive, peu bavarde, déroutante par son étonnante maîtrise de soi et son absence apparente d'émotivité, tout en profondeur et en pudeur.
Pourtant, d'autres aspects du personnage du film s'écartent totalement de la personnalité de Mme Mathon telle que nous la décrit le livre de Gilles Perrault. Certaines scènes du film lui font tenir des propos et lui prêtent des démarches qui ne corresponent apparemment pas à la réalité.