Citation :
Viala et les PVs:
Le POR:
Citation :
Revenu à son banc, l’avocat (Collard) en a pris connaissance, puis il s’est relevé et, sur la pointe des pieds, est allé s’entretenir à voix basse avec l’avocat général:
«Tenez, a-t-il dit en tendant les cinq pièces, voilà ce que m’apporte la police. Je vous préviens tout de suite qu’il n’est pas question pour moi d’en faire usage.»
M. Viala a parcouru les procès-verbaux, s’attardant sur l’un d’entre eux.
«Evidemment... a-t-il murmuré. Mais si J’en fais moi-même état, c’est la cassation assurée: ils n’ont pas été communiqués à la défense...»
s’attardant sur l’un d’entre eux...
C'est dans le texte de Gilles Perrault, dans sa tête, dans sa conviction, son imaginaire peut-être, mais dans la réalité... ? Il n'y était pas à ce procès, et il brode comme bon lui semble!
Citation :
Gilbert Collard lui sourit et rejoint son banc.
Alors quoi! la reprise de parole de M. Viala, est-ce volonté acharnée de l’obtenir, cette tête, ou bien au contraire stratagème généreux pour faire casser le funeste arrêt qui va être rendu
Si jamais, dans ce réquisitoire à charge de Gilles Perrault contre la police/justice, en y exploitant toutes les failles (et même plus) qu'il pense pouvoir être jugées comme telles, il ne se rue pas tête baissée sur Viala pour ce coup de grâce là, alors, c'est qu'il devait y avoir quelque chose de sérieux dans l'attitude "à décharge" de Viala...
On ne peut pas dire que Perrault brode, même s'il ne cite pas ses sources. Le mieux serait de lui demander ses sources, mais elles me semblent évidentes. C'est Gilbert Collard qui a dû lui raconter cela et la défense qui a dû surprendre le manège.
Je remarque cependant déjà une chose, Collard donne ces PV à l'avocat général, il ne les donne pas au Président. Or son devoir était de les remettre au Président, donc dans la démarche de Collard, il y a déjà quelque chose qui ne correspond pas au droit, ou peut-être à la morale.
C'est au président de décider ce qu'il doit en faire, et en tous cas, la bonne règle c'est de communiquer l'ensemble de ces pièces à toutes les parties, donc aussi à la défense.
Dans le fait même que la police ait pu conserver ces pièces sans demander qu'elles soient versées au dossier, il y a là quelque chose de tout simplement immoral, monstrueux.
Je remarque aussi que Viala ne lit pas toutes les pièces, il choisit celle qui détruit le témoignage de Mme Mattei et celui de M. Martel en évoquant un pull-over vert. S'il lisait les autres, elles confirmeraient l'existence de cet homme au pull-over rouge.
Il ne les lit pas et il dit clairement que la défense ayant défait quelques tuiles de la maison, il veut les replacer, au mépris du droit, au mépris des usages.
Alors l'intention est tout de même claire, il veut la tête de Christian Ranucci et il l'obtient.
Son raisonnement à ce moment là il est simple : qu'est-ce que je risque : je détruis un argument de la défense et je risque la cassation, s'il y a cassation, pas grave, on rejugera, s'il n'y a pas cassation, de toute façon comme ça je suis sûr que j'aurai sa tête.
Donc sur ce plan, on peut toujours imaginer des intentions humanistes, les faits les contredisent. Ils les contredisent parce que le procédé va à l'encontre des plus élémentaires droits de l'homme, et ces procédés, c'est Viala qui les utilise. Sciemment et en toute connaissance de cause.
La réaction de la défense, c'est une autre affaire, même si ce n'est pas plus brillant.