Citation :
Bonsoir Gihel,
Quand et où précisément les Aubert indiquent l'endroit exact d'arrêt de la 304 ?
A ma connaissance, jamais leurs dires ne furent vérifiés puisque très variables de la part de chacun d'eux ; aucun PV ne témoigne de cet état de vérification
C'est une discussion intéressante mais en même temps, elle me semble ne pas prendre assez en compte la réalité des lieux et leur configuration.
Je vais essayer d'en expliquer la raison. Je reprends ce que les gendarmes ont transcrit de leur conversation téléphonique avec M. Aubert - c'est à peu près la seule déposition les concernant qui ne soit pas remplie de contradictions et d'impossibilités :
"
À environ un kilomètre du carrefour, à partir de la partie d’un virage, il apercevait à environ 100 mètres le véhicule gris arrêté en bordure de la route."
Le seul virage à un kilomètre du carrefour qui ait cette configuration, on le connaît il est caractéristique car quand on le parcourt effectivement on découvre tout d'un coup toute une portion de route.
La portion de route qu'on découvre s'arrondit et forme une sorte de vague creux et on se dit que si une voiture doit s'arrêter, elle va s'arrêter suffisamment loin du virage pour qu'on ne soit pas surpris et dans le creux pour être le mieux protégée et gêner le moins possible des voitures qui vont et viennent dans un sens et dans l'autre et se croisent.
Et ainsi donc en calculant à peu près 100 mètres on trouve l'emplacement de la voiture. Alors - c'est évident - à 20 ou 30 mètres près on ne sait pas où la voiture de Christian Ranucci s'est arrêtée et lui-même était dans un état de fatigue qui fait qu'il ne devait pas bien s'en souvenir.
Mais une chose est sûre, elle était dans ce creux là et Alain Aubert d'est arrêté 100 mètres plus haut.
Une autre chose qui apparaît presque naturellement selon moi, c'est le fait que M. Aubert voit tout d'un coup la voiture au débouché du virage et le réflexe que l'on a, c'est de se ranger sur une sorte de petit terre-plein qui se trouve un peu plus bas. Une fois que l'on s'est garé, la voiture immobile dans le creux se trouve effectivement à peu près à une centaine de mètres.
Voilà pourquoi je pense qu'aujourd'hui, il n'y a plus beaucoup de doutes sur la position du coupé 304 - à 20 mètres près de part et d'autre de l'aplomb de la découverte du corps.
Une autre chose sur laquelle on ne peut plus avoir de doute, c'est sur le fait qu'il s'agit bien de la voiture de Christian Ranucci.
Maintenant je pense que M. Aubert s'est mépris. La personne qui s'enfuyait lorsqu'il a débouché du virage n'était pas le conducteur. Christian Ranucci dit qu'il était affalé dans son véhicule et tombé dans les pommes et M. Aubert tout simplement, à 100 mètres ne l'a pas vu.
Et je pense qu'il ne s'est jamais approché du véhicule. Mme Aubert le révèle d'une certaine façon aux policiers en disant qu'il est sorti, mais très peu de temps. Il a dû faire quelques pas, il a sans doute appelé le type et comme il n'avait pas de réponse, il s'est dit je ne vais pas insister et il est reparti en faisant demi-tour depuis le terre-plein.
Ce qui explique qu'il n'avait que le numéro à remettre à Vincent Martinez.
Je pense que ce qu'il a ressenti devait avoir un aspect très inquiétant - du fait de ce silence et de ce type qui se balade pas loin mais qu'on n'aperçoit pas. Cependant pour moi, la gamine était morte depuis une heure, elle gisait dans son sang et le meurtrier rodait autour.
Que la voiture de Ranucci soit garée 20 mètres au-dessus ou 20 mètres au-dessous, cela ne change pratiquement rien car le scénario de l'accusation ne tient pas déjà pour une raison matérielle : la gamine est pleine de griffures aux jambes donc ce n'est pas là qu'elle est sortie de la voiture et elle a couru un moment dans la garrigue. Et comment aurait-elle perdu sa chaussure sur 20 mètres en sortant de la voiture de son plein gré et en disant - d'une voix fluette s'il vous plait - qu'est-ce qu'on fait ?...
Le drame de Christian Ranucci, il tient en une seule chose : il s'est garé par hasard pas loin du corps d'une enfant. C'est tout, c'est la seule relation qu'il a avec cette affaire. Ensuite ce que cet homme, qui rôdait et que M. Aubert n'a fait qu'entr'apercevoir, a fait de sa voiture c'est un autre épisode...