En ce qui concerne le laps de temps écoulé entre l'enlèvement et le meurtre, ma dernière intervention fut un lapsus qu'il ne m'a pas paru utile de corriger puisque le timing détaillé que je propose est ici (
L'heure du crime ) depuis belle lurette. Le temps le plus rapide pour accomplir le trajet est de 20 minutes.
Quant à comprendre l'incroyable liste de forfaitures que présente l'affaire, je pense indispensable de considérer ce qui a pu se dire entre les enquêteurs, la juge, le légiste et les gendarmes cet après-midi là, sur le bord de la route. Il est évident, pour moi, que toute la dérive postérieure part des convictions acquises lors de cette longue discussion, malgré le peu d'éléments concrets dont ils disposaient à ce moment. Le premier soupçon va sûrement vers le conducteur de la 304 qui, selon les évidences du moment, fut certainement volée. Tout se précipite quand Gras reçoit la réponse qu'il attendait : il n'y a pas de plainte pour vol concernant cette voiture, le conducteur qui a eu l'accident à la Pomme est donc le propriétaire du véhicule et le suspect nº1 du meurtre, c'est-à-dire coupable plus que présumé selon les usages de l'époque. Gras contourne la juge et sa commission rogatoire désignant la Sûreté et croit marquer un point pour la gendarmerie en faisant arrêter Ranucci à Nice sans rien demander à personne. Quand les policiers et la juge arriveront sur les lieux, ils devront faire avec. Tout cela joint à la pression médiatique sur l'enquête poussera les enquêteurs à fournir un coupable pré-emballé à l'instruction qui ne remettra jamais en doute les convictions issues de cet après-midi sur le bord de la route. Cet état d'esprit entraînera l'apparition d'une pièce, que l'on ne peut qualifier autrement que comme une forfaiture majuscule, inouïe : un décalque du lieu de l'enlèvement que l'on présentera comme provenant de la main de l'accusé. Et un pantalon de couleur sombre ajouté irrégulièrement sur un PV de saisie, et la remise de l'arme du crime d'enlèvement, la voiture, à des journalistes, et un couteau qui joue les taupes. Notons que cet après-midi là, il y avait un détecteur de métaux disponible.
Sur le sujet du pull rouge, je suis d'accord avec vous sur un point : ils ont certainement attribué ce pull dès le départ au meurtrier, donc à Ranucci, puis l'on doucement escamoté dès qu'ils se sont rendu compte qu'ils ne pouvaient pas le démontrer dans le temps de la garde à vue. Par contre, je ne pense pas que l'on puisse écarter si facilement, avec un simple argument psychologique, la possibilité qu'il puisse appartenir au satyre des cités vu par M. Martel.
Pour les griffures sur les jambes de la victime, il existe un dessin quelque part qui reproduit assez exactement ce qui peut s'observer sur la photo et il est clair, pour moi, qu'elles ne furent pas produite par des broussailles.