Un scoubidou vous dit-on depuis 30 ans, pas un fouet... Une fourchette dans ce coffre de 304 deviendrait un harpon !!!!
Je vous livre quelques hypothèses perso :
L'homme qui enlève Marie Dolorès à Marseille est celui qui agit dans les cités depuis un moment, il ne porte cependant pas ce jour le vêtement qu'on lui a vu souvent, mais sa voiture est bien la même (JR, Spinelli). Le pull rouge que l'on retrouvera dans la galerie est dans sa voiture. Il n'a pas de lunettes, il parle "comme les gens d'ici"...
Après un trajet inconnu, le ravisseur amène la petite en voiture dans la champignonnière, lieu fréquenté par une faune spéciale. Il connait ce lieu et n'y vient pas par hasard, lui.
variante A : Le meurtre a lieu là, dans la galerie, avec une arme contondante, mais le lieu est trop fréqenté pour que le corps y soit abandonné.
Sous-variante A : il a tué la petite entre Marseille et la champignonnière....
Il enveloppe donc le corps dans une couverture ou une bache avec l'idée de le camoufler dans la garrigue plutôt que dans ce lieu fréquenté.
Il remonte la route à pied, en direction de la pomme, cherchant une cachette, portant donc son "paquet assez volumineux". Entendant venir une voiture, il se camoufle, et voit monter vers la pomme un coupé 304 roulant à vive allure. Il entend à distance comme un bruit de choc, des crissements de pneus qui se rapprochent, et voit revenir la 304 qui s'arrête à sa hauteur, le chauffeur s'affalant et disparaissant de sa vue. Il ouvre la portière droite, constate que le chauffeur est inconscient, affaissé sur le siège. Il entend arriver une autre voiture alors qu'il regarde dans la 304. Paniqué, il monte dans la colline avec son paquet... et se débarrasse des témoins qui s'adressent a lui de la route depuis leur voiture arrêtée.
Rien ne prouve que les Aubert on regardé dans la 304.
Pour être sûr qu'elle est bien morte, il assène à la petite un coup ou plus avec la pierre, camoufle le corps sous les arbustes. Il n'a pas remarqué qu'un sabot est tombé. Et lui vient l'idée de la substitution..
Après le départ des gêneurs, il revient à la 304, balance CR inconscient sur le siège arrière ou entre les sièges, prend le volant, conduit la 304 vers la champignonnière, la gare en marche arrière dans la galerie, procède à la mise en scène, dont un couteau sali (il y a plein de sang de la petite un peu partout sur lui) qu'il met dans la poche de CR. Ce n'est pas fortcément l'arme du crime. Il repart avec sa propre voiture dont il a sorti le pull rouge pour le cacher derrière des planches.
Il disparait, non sans avoir rebaissé la barrière d'entrée, puisque CR dira que explorant les lieux pour partir, il l'a vue de loin fermée, et qu'il est allé l'ouvrir pensant encore se dégager par ses propres moyens...
Variante 2 : Je pense alors au trémoignage des Aubert pour lesquels il n'est plus question de paquet, mais d'enfant. Sur le lieu même de la découverte du corps, s'il y avait assez de sang à terre pour faire penser que le meurtre aurait pu être commis sur place (pas d'élément connu de moi), on pourrait imaginer que le ravisseur remonte la route depuis la champignonnière avec la petite encore vivante, et qu'il la tue, paniqué par la situation quand CR entre en scène en montant vers la pomme à toute vitesse et en revenant dans un bruit de pneus et de ferraille... suivi par un autre véhicule qui s'arrête aussi. Dans ce cas la, les Aubert le voient, à ceci près qu'il ne sort pas de la voiture... La petite peut même exprimer sa crainte par rapport à l'accélération des évènements.
Concernant l'état d'imprégnation alcoolique de CR au moment de l'accident, s'il a bu le matin après sa nuit blanche et déjà abreuvée, ce qu'il dit avoir bu (ca aussi aurait pu être vérifié auprès du bar...), il est en piteux état. Je cite :
"... Je suis un buveur d'eau minérale, de thé et de boisson non alcoolisée, mais il m'arrive parfois, et rarement, de boire en une seule nuit ce qu'un Français moyen boit en trois ou quatre semaines. Ce fut le cas ce soir-là où j'ai veillé toute la nuit de dimanche.
Lundi 3 juin 1974.
Dans la matinée je vais récupérer ma voiture sur le port, mais avant de partir, je rentre dans un petit bar à côté. J'ai la tête lourde et l'esprit nébuleux; pour y remédier, je bois deux whiskies, deux pamplemousses et deux cafés. Le barman m'avait sûrement pris pour un Américain car le tarif fut étoilé.
Je payai, laissant 5 F de pourboire... à la serveuse ! et partis..."
CR est quasi ivre mort. Ce qui explique son comportement routier et son endormissement. Ce n'est pas de l'amnésie c'est du quasi coma éthylique, du gros sommeil d'ivrogne. Et ca les psy ne le voient pas ... En tout cas il n'était pas en état de se comporter vers 11h ainsi que les témoins ont vu l'auteur du rapt...
Plus tard, dans la galerie, Ranucci se réveillant à l'arriere de sa voiture dans le noir, ne se souvient que de l'accident... S'il dit la vérité a propos du couteau qu'il découvre et qu'il jette, il faut que quelqu'un d'autre l'ait enfoncé profondément en le poussant.... Certes il a avoué que ce couteau était à lui. Mais, dans ses courriers CR revient sur ses aveux et affirme que ce couteau lui était inconnu.
Le comportement de CR avec les Rahou et M.Guazzone devient cohérent. La dernière interprétation raisonnable est celle du gendarme auquel Guazzone téléphone : "tu nous embêtes, tu nous parles d'une peugeot alors qu'on cherche une simca"
S'explique aussi le cheminement du chien policier après qu'il eût flairé le pull rouge.
Les témoignages s'y retrouvent. Et lors du tapissage les Aubert ne reconnaissent pas CR comme celui qu'ils ont vu à distance et dans de pas très bonnes conditions... Quand face à face on leur dit "c'est lui" c'est différent.
S'il est vrai, selon les informations apportées par Gérard Bouladou, que M.Aubert n'a jamais parlé de "paquet", seule l'hypothèse B subsiste. C'est bien sur le lieu de découverte du corps que le crime a été commis.
La procédure d'enquête pour faire avouer un suspect est ce qu'elle est, la rédaction même des procès verbaux est soumise à des règles d'usage : "pour soulager ma conscience" est décrit par Fratacci comme une formule obligatoire..., CR ne se souvenant de rien quant à la période entre la fuite après le choc et son réveil, pas très sûr de son emploi du temps du matin, trompé par l'évidence d'avoir été reconnu, a avoué en position de faiblesse des faits auquel il était étranger...
Telle est mon intime conviction... (mais j'asssume mon pied de page)
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