Quand Bouladou écrit :
Citation :
Quand l'enquêteur Grivel lui demande de dessiner les lieux où il avait garé sa voiture, Ranucci esquisse de sa propre main un plan de la cité Sainte-Agnès qui correspond parfaitement au lieu de l'enlèvement. On y voit une rue qui monte, avec sur sa gauche un grand immeuble et sur sa droite de l'herbe. Tous ces détails sont exacts et ils prouvent que Ranucci s'est bel et bien rendu dans la cité Sainte-Agnès.
C'est une erreur, il n'est pas obligé de savoir que le croquis est calqué sur le cadastre. Appeler ça un mensonge serait de la diffamation. C'est ce qu'il fait à plusieurs reprises avec Perrault quand il lui attribue les erreurs des témoins en les qualifiant de mensonges de l'écrivain.
Quand il écrit :
Citation :
Les policiers acceptent de lui restituer le véhicule, mais quelques jours plus tard, il sera ramené à Marseille, sur ordre du juge d'instruction, pour la reconstitution du 24 juin.
C'est un mensonge par omission et facile à prouver donc non diffamatoire.
Quand il écrit :
Citation :
Il est 17 heures quand l'interrogatoire de Ranucci s'achève. Les policiers n'ont qu'une hâte à présent: se rendre sur les lieux du crime en compagnie de Ranucci afin d'y récupérer le couteau. Mais ils sont confrontés à un sérieux problème: dans une heure, la garde-à-vue de Ranucci aura pris fin. Matériellement, ils n'ont pas le temps de se rendre à la champignonnière et d'en revenir.
C'est un mensonge flagrant. Les policiers auraient attendus jusqu'à 17 heures pour se rendre compte qu'il n'avait pas abordé le sujet de l'arme du crime ? Est-ce diffamatoire de le dénoncer ? Peut-être, mais il est aussi clairement diffamatoire de prendre les gens pour des cons.
Quand il écrit :
Citation :
Après avoir pris possession de Christian Ranucci, les policiers se rendent dans le garage de celui-ci, afin de saisir le coupé Peugeot 304. Ils le fouillent en sa présence et trouvent les objets suivants:
« Un couteau de marque Opinel Virobloc n° 8, quatre lanières de cuir d'une longueur d'un mètre, entrelacées à une extrémité et portant un élastique, une paire de jumelles dans son étui, de marque Paralux Paris 8 x 25, un trousseau de clés en cuir avec quatre clés, un pantalon d'homme de marque sombre, un tuyau en plastique de longueur.1 m 60: une paire de lunettes de soleil, un parapluie, une carabine à air comprimé de marque Dyane, dans une robe de bain de couleur bleue à bandes blanches, une seringue hypodermique en plastique usagée, une boÎte de balles à air comprimé RWS calibre 45, une bouteille d'alcool dans un étui, portant l'inscription « My drink », deux cheveux. »
Il y a omission des conclusions des experts en écriture au sujet de l'ajout irrégulier de la ligne mentionnant le pantalon bleu sur le PV de saisie. C'est une erreur. Y voir une intention préméditée pourrait être diffamatoire.
Quand il écrit :
Citation :
Le même jour, vers 12 h 30, Mme Aubert, contactée dans la matinée par la gendarmerie de Toulon, demande à son mari d’appeler les gendarmes de Gréasques Ceux-ci veulent connaître avec précision l’endroit ou le fuyard s est arrêté, sur le bord de la nationale. M. Aubert donne le renseignement. Il est alors invité à téléphoner à l'Évêché, à la brigade criminelle.
Et c'est ainsi que le commissaire Alessandra reçoit son appel.
Là c'est carrément un mensonge facile à prouver et dont il est autant facile d'en prouver l'inspirateur. Je dis bien prouver du mot preuve, preuves physiques incontestables. Le caractère diffamatoire dépendra donc de la force de la preuve. Seul un juge pourra décider et il ne pourra le faire que dans le cadre d'une procédure initiée par la plainte de qui se considère diffamé. Mais c'est aussi à ce moment que les preuves se doivent d'être présentées et la plainte pour diffamation se retourne facilement. A la fin, même si le supposé diffamateur est condamné (serrement de coudes oblige) le diffamé se retrouve avec un encore plus gros problème qu'avant de déposer sa plainte.
Que s'est-il passé avec Perrault ? Qu'il fut imprudent, à mon avis. Il appellera forfaiture à un fait déjà étudié et rejeté comme moyen par la cour de cassation, faisant ainsi le beau jeu de ceux qui se prétendaient diffamés.
Mais je ne suis pas juriste et je ne suis donc pas certain que le caractère diffamatoire d'une accusation disparait si celle-ci est prouvée. Après tout, on peut voir tant de choses absurdes dans les décisions de Justice que plus rien ne m'étonne. J'en fais donc une question de conscience. On ne peut pas laisser quelqu'un faire ce que fait Bouladou sans protester. Ça n'a rien à voir avec Ranucci. C'est la fumée de toujours lancée par les mêmes de toujours. Ceux qui disent préférer défendre les enfants que leurs assassins mais passe sous silence la scène scabreuse que laisse deviner le calque du plan.
M. Bouladou, qu'avez-vous fait de votre fierté de policier ? Quel conseil donneriez aux jeunes fraichement intégré dans les services ? Ne jamais entamer un interrogatoire sans un bloc de Canson sous le bras ?