Citation :
Tu sais Ludivine, ça fait 35 ans qu'on les emm.... avec cette affaire.
Cà laisse forcément des traces......
Là ou je veux en venir, c'est que penses-tu que ce sont 2 affaires si distinctes, je parle du point de vue des traumatismes.
Jean-Baptiste aurait -il fait ce qu'il a fait?
Tu prends n'importe quel sérial killer, il y a des traumatismes dans l'enfance.
Je pense que la descente aux enfers a été diffuse.......
Qu'on se méprenne pas sur mes écrits non plus, je n'ai rien contre les Rambla, ni hier ni aujourd'hui.
Je pense avoir compris le sens de la question
Très franchement, non, je ne pense pas que les affaires soient indépendantes l'une de l'autre sur le plan des traumatismes.
Il me paraît clair que le vécu de Jean Rambla dans cette affaire ( le jour de l'enlèvement mais surtout ensuite, à travers le déroulement de l'affaire, sa médiatisation, les discussions familiales, la douleur personnelle qu'il ne pouvait que taire pour eviter de rajouter à celle de la famille en tentant de refouler la sienne, etc) a plus qu'influencé une partie de son geste. Soyons honnêtes.
Il a subi une violence qu'il n'a pas compris ni maîtrisée, il n'a pu la refouler totalement, elle est nécessairement resortie un jour, etc.
Maintenant, je crois personnellement ( et cet avis n'engage que moi) qu'en joignant les deux affaires sur le plan judiciaire, deux conséquences graves seraient survenues (au delà même des principes juridiques et judiciaires): D'un côté, cela aurait conduit à affirmer que Ranucci était coupable du crime de Corinne Beidl, alors que matériellement cela ne peut être le cas, d'autre part, cela aurait dégagé en quelquesorte toute responsabilité de Jean Rambla dans le crime commis alors que, pour reprendre le cas de Ranucci en parallèle les affirmations de violence familailes auxquelles ce dernier a assisté suivant certaines déclarations tirées du dossier ne lui ont aucunement permis en son temps de dégager une partie de la sienne. Ce n'est pas que cela me choque à la vérité, dans la mesure où je pense qu'excuser tous les actes en raison du passé de quelqu'un serait dangereux. Non seulement cela conduirait inévitablement à certains abus, mais aussi cela reviendrait à placer les êtres d'emblée dans des cases dont ils ne doivent jamais sortir et parmi elles, celle de la souffrance du passé qui laisse des traces qui jamais ne s'effacent. Une impossibilité de l'humain, quoi qu'il fasse ou devienne, à evoluer et se remettre en question en somme. Il n'y a aucune confiance dans la possibilité d'evolution humaine dans ce type de schéma selon moi.
Il y a une question de cohérence derrière cette séparation entre les deux affaires, même si, oui, sur le plan de la souffrance, je ne suis pas sure que Jean Rambla aurait commis ce geste si l'année 1974 n'avait pas existé.
Mais, désolée, je m'egare...
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"ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort."