Citation :
Bonne lecture
NICE matin Mardi 4 juin 1974 – dernière page
Une fillette de huit ans enlevée par un inconnu à Marseille
MARSEILLE. - Une fillette de 8 ans, Marie Dolorès Rambla a été enlevée hier en fin de matinée par un inconnu, alors qu'elle jouait dans le parc de la cité Sainte-Agnès, dans le quartier des Chartreux, où elle demeure avec ses parents.
Qu'est-ce qui est vrai là-dedans ? Posons nous la question et comme cela on pourra juger du sérieux de cet article et voir ce qu'on peut en retenir. Oui il arrive parfois que les journalistes déconnent; prennent un point de vue qui les arrange parce qu'elle conforte leur sens de la morale, simplifient souvent, oublient l'humain qu'il y a derrière chaque affaire qu'ils traitent.
Marie-Dolorès s'appelle bien comme cela et a effectivement 8 ans. Ce que le journaliste inconnu appelle le "parc", c'est l'espèce d'esplanade qu'il y a au pied des immeubles. Alors évidemment, c'est faux, personne n'a expliqué à ce moment là à l'auteur de l'article que l'enlèvement a eu lieu quand les enfants sont descendus sur la petite place devant les garages de l'autre côté de l'immeuble. Donc il croit que l'enlèvement s'est produit quand ils jouaient plus haut, vers 11h moins le quart.
Citation :
Son père, M. Pierre Rambla, ouvrier boulanger, s'est présenté au poste de police pour signaler cette disparition. Grâce au témoignage de son jeune fils, Jean, âgé de 5 ans, qui jouait avec sa soeur, il a pu connaitre les circonstances précises de cet enlèvement. Il était 11 h environ lorsqu'un inconnu s'approcha des deux enfants et leur demanda s'ils n'avaient pas vu un chien noir. Sur leur réponse négative, il les engagea à chercher avec lui. C'est ainsi qu'il prit la fillette par la main, puis dit au garçonnet de chercher de son côté, dans le sens opposé des allées du parc. Quelques minutes plus tard, lorsque le garçonnet revint à son point de départ, il ne vit plus sa sceur. Il rentra immédiatement chez lui et prévint son père.
Alors là, on comprend mieux, que s'est-il passé ? En fait le journaliste fait son papier depuis l'évêché ou à partir d'éléments puisés chez ses confrères, il ne s'est jamais rendu sur les lieux, il ne connaît pas la résidence Sainte-Agnès, alors il brode, le récit de l'enlèvement, ce sont donc les policiers qui le lui font, ou les confrères qui sont avec lui et il est exact dans ses grandes lignes, on passera sur le fait que personne ne dit que le ravisseur a pris Marie-Do par la main. Et il imagine des bâtiments au milieu de la verdure, il doit confondre avec une résidence niçoise près de la corniche ou je ne sais.
Donc le journaliste inconnu ne sait pas parce qu'on ne lui a pas dit que le père était rentré un peu plus tard en vélomoteur, vers 11h15. Donc il imagine que le fils a prévenu le père, c'est ce qu'on appelle un cliché.
Mais un journal c'est par principe un gigantesque cliché.
Citation :
Selon le garçonnet il s'agit d'un individu de grande taille, jeune, bien vêtu, et qui était arrivé dans une voiture de couleur grise. Quant au signalement de la fillette, il est le suivant : 1 m 30 environ, de corpulence mince, yeux marrons, cheveux chatains non frisés, visage ovale, teint clair. Elle porte une cicatrice sur l'aile droite du nez. Elle est vêtue d'un short blanc, d'une chemisette blanche à manches courtes et porte des chaussures genre sabot.
La police a immédiatement entrepris des recherches qui n'ont encore pas abouti. Il s'agit vraisemblablement, si l'on se fie aux déclarations du petit Jean, de l'acte d'un déséquilibré ou d'un sadique, car M. Pierre Rambla ne se connait aucun ennemi.
Tout cela il le sait par l'entremise d'un fonctionnaire de police on imagine, vu la description de la gamine tout droit sortie d'un Pv quelconque.
Citation :
Mercredi 5 juin 1974 – première page
Marseille : L'angoisse grandit dans la famille de Dolorès
(la fillette enlevée lundi par un inconnu)
La fillette, âgée de 8 ans (ci-dessus) a été enlevée lundi matin par un homme qui l'avait attirée en lui demandant de chercher son chien soi-disant perdu. L'hypothèse d'un rapt en vue d'obtenir une rançon ne pouvant être retenue, la police pense qu'il s'agit de l'acte d'un déséquilibré.
Les parents de la petite Dolorès dans leur logement, en compagnie de deux autres de leurs enfants.
(Téléphotos A.F.P.)
Mercredi 5 juin 1974 – dernière page
L'acte d'un déséquilibré affirment les policiers chargés de l'enquête sur le rapt de la petite Dolorès
Jean, le frère de Dolorès :
il a vu le ravisseur.(A.P.)
MARSEILLE. - « Pitié pour mon enfant, rendez-la nous », c'est ce que ne cesse de répéter dans son désespoir, Mme Dolorès Rambla, dont la fille, Marie-Dolorès, a été enlevée lundi, en fin de matinée, alors qu'elle jouait avec son petit frère Jean, dans le parc situé à l'entrée de la cité H.L.M. Sainte-Agnès, du quartier des Chartreux, à Marseille.
Dès hier matin, les inspecteurs du deuxième secteur de la Sûreté urbaine, sous les ordres du commissaire Alessandra, ont commencé leurs investigations mais ils ne possèdent que bien peu d'éléments leur permettant d'avancer dans l'enquête qui leur a été confiée.
Le seul témoignage qu'ils possèdent sur le rapt est celui du petit Jean Rambla, 6 ans, frère de la disparue, éloigné par le ravisseur sous le prétexte de retrouver un chien noir qu'il aurait perdu. Le bambin a pu donner aux policiers un signalement assez précis de cet homme et décrire sa voiture, de marque « Simca » assure-t-il. Toutefois, cette déclaration ne semble pas devoir apporter aux enquêteurs beaucoup de précisions sur la personnalité du ravisseur. Il est exclu qu'un portrait-robot puisse être élaboré à partir des indications fournies par l'enfant.
Le 5, le journaliste inconnu ne s'est toujours pas rendu dans la cité Sainte-Agnès, il continue à croire à son parc, il n'a pas été vérifier ce que lui disaient les enquêteurs, mais bon, tant pis, sur ce point, il brode. Mais ce qui est intéressant, c'est qu'il fait son papier où et à partir de quoi ? Ben des locaux de la sûreté, à partir des meilleures sources, les enquêteurs eux-mêmes.
Et de quoi parlent les enquêteurs dans la matinée du 5 ? D'une simca. Le petit Jean a parlé visiblement d'une simca.
Et pour le reste, le journaliste apprend des enquêteurs (de qui d'autre sinon ?) qu'on ne pourra pas faire un portrait robot du ravisseur.
Citation :
Bien que les autres hypothèses ne soient pas à écarter, aussi bien celle de la vengeance que celle d'une demande de rançon, les enquêteurs se montrent de plus en plus persuadés que la petite Marie-Dolorès a été enlevée par un sadique ou par un maniaque sexuel.
Il ne semble pas que Marie-Dolorès ait pu suivre l'inconnu de son plein gré. Sa maman est affirmative sur ce point : « Ma fillette n'est pas liante avec les gens qu'elle ne connaît pas. Le ravisseur a dû la pousser de force dans la voiture».
On sait par le témoignage de M. Spinelli ce qu'il en est, Marie-Dolorès selon lui est entrée de son plein gré dans la voiture. Mais il semble que le journaliste a interrogé effectivement Mme Rambla, sera-t-il allé cette fois à al cité Sainte-Agnès pour ne plus parler d'un "parc" sorti tout droit de son imagination, à moins qu'un confrère lui ait fait écouter un enregistrement dudit témoignage."
Citation :
On ne peut guère retenir l'éventualité d'un rapt en vue de percevoir une rançon : M. Pierre Rambla, 38 ans, exerce le métier d'ouvrier boulanger. D'origine espagnole, il est venu se fixer à Marseille avec sa femme voici dix ans. Le couple a maintenant quatre enfants des jumeaux, Noël et Karine, 4 ans, Jean, 6 ans et Marie-Dolorès, 8 ans.
Par ailleurs, M. Pierre Rambla se trouve depuis une quinzaine de jours en congé de maladie. Cette famille n'est donc pas en mesure de verser à quiconque une éventuelle rançon.
Il faut également exclure un acte de vengeance. M. Rambla est formel : « Je ne me connais aucun ennemi. Ma vie est simple et sans problème. Ma femme et moi formons un ménage uni, sans nuages». Plongés depuis lundi dans l'angoisse, les époux Rambla sont persuadés que leur fillette est la victime d'un fou.
Les renseignements sur la famille Rambla sont exacts, de même le congé maladie correspond à la réalité. Le papier effectivement est sérieux.
Citation :
En vue d'identifier le déséquilibré auteur du rapt, les policiers ont fait venir, hier après-midi, à l'hôtel de police le frère de Marie-Dolorès. Arrivé à 14 h, Jean Rambla est resté environ deux heures dans les locaux de la Sûreté urbaine. Il a renouvelé ses précédentes déclarations devant les inspecteurs qui lui ont ensuite montré toute une série de photos de désaxés, détraqués sexuels et exhibitionnistes, qu'ils possèdent dans leurs fichiers. Dans aucun de ces maniaques le garçonnet n'a reconnu l'homme qui lui a adressé la parole pour lui demander de retrouver le chien soi-disant perdu.
Au sujet de l'enquête, le commissaire divisionnaire Jacques Cubaynes, chef de la Sûreté urbaine, a précisé que celle-ci était menée sur deux fronts : l'enquête judiciaire consistant en la recherche et l'exploitation de tous les éléments et témoignages, et une action «en surface», avec un quadrillage géographique, allant des investigations sur les lieux du rapt, avec des chiens policiers, jusqu'à une exploration plus vaste avec la participation d'hélicoptères.
Là encore, il n'y a rien à dire, le journaliste semble avoir interrogé le commissaire Cubaynes, il a interrogé les enquêteurs et il ne déforme pas leurs propos.
Citation :
Jeudi 6 juin 1974 – première page
Quelques heures après la découverte du corps près de Marseille
Le meurtrier presumé de la Petite Dolorès arrêté à Nice
alors qu'il rentrait chez lui
C'est le témoignage d'un automobiliste marseillais, à la suite d'un banal accident, qui a permis aux enquêteurs d'appréhender Christian Ranucci (ci-contre, montant dans une voiture de la police), âgé de 20 ans et domicilié Corniche Fleurie. (Photo Castiès)
Jeudi 6 juin 1974 – dernière page
L’assassinat de la petite Marie-Dolorès
C'est à partir d'un banal accident de la route qu'ont retrouvé la trace du meurtrier présumé
Huit ans, et la mort au bout.
Une mort atroce, donnée par un sadique, un dément que la police n'a eu de cesse de traquer, de mettre hors d'état de nuire. Car ce que l'on redoutait s'est, hélas, produit : la petite Marie-Dolorès Rambla, enlevée le lundi de la Pentecôte à Marseille, a été retrouvée assassinée hier après-midi, dans un petit bois de la commune de Peypin (Bouches-du-Rhône).
Presque par hasard d'ailleurs, puisque c'est dans le cadre d'un délit de fuite consécutif à un accident que des gendarmes ont été amenés à fouiller ce petit bois, dans le quartier de la Pomme, et à faire cette tragique découverte.
A partir de là, les choses allaient se précipiter : en fin de journée on apprenait que le meurtrier présumé de Marie-Dolorès était appréhendé à Nice. Voici comment les policiers ont pu remonter la filière en quelques heures, entre Marseille et Nice :
On comprend dès lors que le journaliste fait son papier depuis l'évêché et qu'il prend ses renseignements à cette source.
Citation :
C'est un banal accident de la route qui a finalement précipité la découverte du dénouement tragique de l'enlèvement de la petite Marie-Dolorès.
La fillette, âgée de 8 ans, avait disparu le lundi de Pentecôte, vers 11 heures. Quelques instants auparavant, elle jouait avec son frère, Jean, 6 ans, à proximité du domicile paternel, à l'entrée de la cité H.L.M. Sainte-Agnès, quartier des Chartreux, à Marseille.
Il semblerait que cette fois le journaliste a eu le temps de passer voir sur les lieux; si cela se trouve pour interviewé Mme Rambla, ou alors on lui a soufflé qu'il n'y avait pas de Parc, et dès lors, on ne parle plus que de l'entrée de la cité, ce qui n'est pas vraiment exact, il devrait plutôt dire : "un coin". Les garages sont dans un coin de la cité.
Citation :
Selon les déclarations du garçonnet, le ravisseur, un homme jeune et de grande taille, arrivé à bord d'une voiture grise, avait éloigné le petit Jean sous le prétexte de retrouver un petit chien noir qu'il prétendait avoir perdu. A son retour, Marie-Dolorès et l'inconnu avaient disparu.
Marie-Dolorès était la fille aînée de M. Pierre Rambla, ouvrier boulanger, et de son épouse, Dolorès, d'origine espagnole, venus se fixer, voici dix ans, à Marseille. Le couple a trois autres enfants, Jean et deux jumeaux, Noël et Carinne, 4 ans.
Une enquête difficile
Depuis lors, toutes les recherches étaient demeurées vaines. Dès le début, l'enquête, conduite par la Sûreté urbaine de Marseille, s'était orientée vers un rapt commis par un sadique. Cet enlèvement avait provoqué une très vive émotion parmi la population marseillaise indignée. Cependant, tous les efforts des enquêteurs, qui ne disposaient que de l'unique témoignage de l'enfant, n'avaient abouti, hier matin, à aucun résultat positif.
C'est l'appel téléphonique, hier, vers 13 h 30, du témoin d'une collision sans gravité survenue lundi dernier entre 12 heures et 14 heures, sur la R.N. 8 bis, à 24 kilomètres environ à l'est de Marseille, qui devait orienter de manière définitive les recherches policières.
On suppose que le journaliste parle de l'appel de M. Aubert aux gendarmes, suite à leur demande de bien vouloir les rappeler car l'heure correspond à peu près.
Citation :
Cet homme avait été intrigué par le comportement du conducteur d'un des deux véhicules accidentés ce jour-là sur le territoire de la commune de Peypin (Bouches-du-Rhône). Il avait vu l'inconnu démarrer brusquement, puis s'arrêter quelques kilomètres plus loin et sortir en toute hâte de sa « 304 S » grise en tenant par le bras une fillette vêtue d'une chemisette et d'un short blancs. L'homme et l'enfant avaient immédiatement gagné le bois voisin. Le témoin avait essayé de les rattraper mais avait bien vite dû renoncer. Il avait pris soin cependant de relever le numéro minéralogique.
On reconnaît là la patte de la sûreté. le journaliste visiblement fait son papier depuis l'évêché et les renseignements viennent de la meilleure source, c'est précis et exact. A ceci près...
Quelques kilomètres ? Non 700 ou 800 mètres tout au plus. Mais les policiers ne possèdent pas encore le rapport du capitaine Gras sans doute.
Les policiers changent aussi visiblement de discours pour les journalistes et les enduisent d'erreur : M. Aubert leur dit que la scène s'est passée tellement vite qu'il n'a pas pu reconnaître s'il s'agissait d'une fille ou d'un garçon. Sous la plume du journaliste, c'est devenu à coup sûr une petite fille. On suppose aussi que Aubert a essayé de les poursuivre "et qu'il a dû renoncer", tout cela est complètement faux mais ceci indique bien que les policiers en échange des bons procédés des Aubert qui acceptent d'être subornés, laissent entendre que le témoin a poursuivi le ravisseur. Ainsi il n'est pas coupable de non assistance à personne en danger.
Or ce n'est pas du tout ce qu'ils déclarent à Alessandra : quand ils ont vu
le ravisseur s'enfuir dans la colline, ils sont aller faire demi-tour (drôle d'idée) et ils se sont arrêtés quand ils sont revenus mais là, ils n'ont strictement rien vu et quand Aubert a appelé, l'inconnu a répondu : partez, je reviendrai... Phrase excellente d'ailleurs.
Citation :
La tête écrasée
A la lecture de la presse, ce témoin a fait le rapprochement entre le rapt de Marie-Dolorès et la scène de l'accident.
Ca c'est vrai, il a téléphoné aux gendarmes de Roquevaire le 4, ce qu'il prétend aujourd'hui n'avoir jamais fait.
Citation :
Ainsi alerté, le commissaire chargé de l'enquête a ordonné sans tarder que des battues soient effectuées dans ce secteur par les gendarmes.
La police se pousse du col et enjolive son action pour édifier les lecteurs de Nice Matin, et du coup la phrase n'a pas de sens, les policiers ne peuvent strictement rien ordonner aux gendarmes, l'intérieur n'a rien à demander aux armées. Il faut que ce soit une commission rogatoire du juge d'instruction.
Citation :
Vers 15 heures, ces derniers découvraient dans un bois de pins et de chênes, à une trentaine de mètres seulement de la route, le corps ensanglanté de Marie-Dolorès. Le visage de l'enfant avait été écrasé au moyen d'une pierre tranchante. Peu de temps après, M. Pierre Rambla arrivait sur les lieux et, en sanglotant, reconnaissait le corps de son enfant.
Le petit corps reposait dans le lit d'un torrent à sec au milieu d'un fourré d'épineux. La pierre qui avait servi à lui écraser la face se trouvait à ses côtés. Les enquêteurs pensent que le ravisseur, se croyant démasqué, a agi dans un moment d'affolement. Aucun désordre n'a été constaté dans les vêtements de Marie-Dolorès, ce qui permet de penser qu'elle n'a pas été violée.
On voit bien que le journaliste est à l'évêché et que c'est depuis là qu'il fait son article, comme en témoigne son erreur et sa jolie invention du torrent à sec si mélancolique et si alpin (joli cliché), mais pour le reste le récit qui est fait correspond assez bien à la réalité. Notons qu'on ne parle pas de couteau. Or la gamine en a reçu quinze et cela doit bien se voir un peu.
Citation :
Un second témoignage
Un second témoignage permet de reconstituer le comportement du ravisseur après qu'il se fut débarrassé de la fillette. Le propriétaire d'une champignonnière se trouvait, dans le courant de ce même après-midi, en présence d'un automobiliste en difficulté au milieu d'un terrain boueux dont il ne pouvait pas se dégager. Il lui offrit ses services et le remit en terrain solide en tirant avec son tracteur la « 304 S » de couleur grise.
A partir de ces deux témoignages, une diffusion générale a été faite et le propriétaire de la voiture immatriculée 1369 SG 06 était appréhendé par les gendarmes au moment où il regagnait son domicile, Corniche-Fleurie, à Nice, en fin d'après-midi.
Vers 21 h les gendarmes ont amené Christian Ranucci à l'hôtel de police de la rue Gioffrédo à Nice. A la même heure le commissaire principal Alessandra, de la section criminelle de la P.J. quittait Marseille pour Nice où il arrivait aux alentours de 23 heures.
Il eut un entretien d'une heure environ avec le meurtrier présumé et c'est vers minuit que le policier partait pour Marseille en compagnie de Christian Ranucci.
Là encore le récit est précis et d'une assez grande exactitude il semble. Il n'y manque que le récit de la saisie des objets de la voiture au garage de Ranucci. Curieusement les deux pièces qui posent aujourd'hui problème ne figurent pas dans cet article.
Citation :
« De très graves soupçons pèsent sur Ranucci, a déclaré le fonctionnaire du S.R.P.J. Il n'a pas avoué avoir tué la petite Marie-Dolorès. Dans le cadre de l'enquête qui nous a été confiée par commission rogatoire du juge d'instruction nous le ramenons à Marseille afin de le confronter avec les personnes dont les témoignages font de Ranucci le suspect N" 1 ».
La voiture porte les traces de l'accident survenu peu après le rapt. (Photo G. Castiès)
Des témoins dont il s'agit : M. Martel, Carole Barraco, les filles C, le petit garçon des Tilleuls, Mme Mattéi, aucun ne reconnaîtra Ranucci.
Ce que je ne sais pas, c'est comment sont rédigés ces articles non signés : est-ce qu'on a demandé à un journaliste qui travaille par exemple pour un journal Marseillais de transmettre des articles ? A un pigiste de Marseille qui se trouvait sur place ?
Là commence les articles de PF Leonetti.
Citation :
La mère du suspect n° 1: «Mon fils est encore un enfant…»
C'est à 19 h, hier soir, que les gendarmes de la brigade Nice-Ouest se sont présentés au domicile de Christian Ranucci, né le 6 avril 1954, soupçonné d'être le meurtrier de la petite Marie-Dolorès, pour l'appréhender
Christian Ranucci demeurait avec sa mère dans un nouveau petit immeuble des Terrasses de la Corniche Fleurie... à deux pas de la gendarmerie.
C'est à partir de cette plaque d'immatriculation que les enquêteurs ont pu parvenir à identifier le meurtrier présumé.
(Photo G. Castiès)
Les gendarmes venus interpeller Christian déclarèrent à sa mère qu'il était recherché pour délit de fuite et celle-ci se contenta de cette explication.
Elle aurait pu entendre à la télévision les soupçons qui pèsent sur son fils, mais à l'heure des informations, elle se trouvait dans les locaux de la gendarmerie où elle avait apporté à son enfant le repas du soir dans un filet à provisions.
«Je vous remercie de me l'avoir laissé voir», dit-elle aux gendarmes en s'en allant.
On dit que l'interpellation a eu lieu à 18h et non pas 19h, mais bon. Tout le reste correspond à ce qu'on a toujours entendu, pas de déformation.
Citation :
«UN GENTIL GARÇON... »
Lorsque nous avons revu Mme Ranucci à son domicile, un peu plus tard, elle regardait le film en couleur de la deuxième chaîne « La charge de la 8e brigade ». Elle tourna le bouton pour nous parler de son fils.
« Vous pensez que cet accident va lui faire perdre sa place? » nous demanda-t-elle inquiète.
« Christian est un gentil garçon, il aime bien les enfants et il bricole volontiers. C'est lui qui a posé cette tapisserie dans la cuisine.
« Depuis un mois environ, il avait trouvé une place de représentant. Cela lui plaisait beaucoup.
« Il était parti dimanche au début de l'après-midi pour Marseille et il est revenu lundi soir, vers 21 h 30. Hier, il a travaillé avec un de ses camarades et aujourd'hui aussi. »
Mme Ranucci a évoqué ensuite les souvenirs de leur vie commune. Divorcée, elle avait la garde de l'enfant avec lequel elle a vécu à Avignon, puis dans l'Isère où elle tenait un bar-restaurant de routiers et finalement à Nice.
« Christian avait son B.E.P.C. qu'il a passé assez tard car les changements de résidence ont retardé ses études», dit-elle.
« Lorsque nous avions le restaurant, il m'aidait beaucoup. Mais c'était trop dur pour nous. »
Maintenant, Mme Ranucci garde les enfants du voisinage, qui l'appellent affectueusement « Tata Lise ».
Cela l'aida à supporter la séparation de son fils, qui vient de terminer son service militaire dans un régiment de chars, en Allemagne fédérale.
« L'accident n'a pas dû être si grave que cela, nous dit-elle. La carrosserie est à peine enfoncée sur le côté gauche. Venez voir. »
Elle nous conduisit au garage, où la 304 gris métallisée 1369 SG 06 était garée. Elle portait une éraflure et un enfoncement sur la portière arrière gauche.
« Les gendarmes n'ont pas eu la curiosité de la regarder», nous dit-elle, tandis que nous découvrions un paquet de galettes sur le siège arrière et une carabine enveloppée dans une serviette-éponge sur le plancher, à l'arrière.
« C'est une carabine d'enfant, nous dit la mère. ll l'avait déjà à l'âge de 11 ans, pour s'amuser à tirer sur les oiseaux.
.. Mon fils est très gentil, dit-elle en nous quittant. Mais vous savez, lorsqu'il fait des petites bêtises, il essaie de me le cacher, de peur que je le gronde. C'est encore un enfant! »
P.-F. LEONETTI.
Le journaliste va sur les lieux, interroge Mme Mathon et oublie de lui demander son nom !!!!! Alors il l'appelle Mme Ranucci. D'autres journalistes vont reprendre et déformer pareillement, mais on a la source de la déformation : certains vont l'appeller "Lise Ranucci" (parce qu'elle se fait appeler Tata Lise par les enfants qu'elle garde), et un journal va dire "Jeanne Ranucci". C'est sûr on est loin de "Héloïse Mathon"
Le plus important, c'est que le journaliste voit effectivement le paquet de biscuit "Brun", donc ce n'est pas une invention et on peut supposer que l'homme au pull rouge est effectivement monté dans la voiture et qu'il a oublié cela dans la voiture.