Citation :
Philippe écrit :
Vous avez déjà été interrogé par la police, Marc ? La personne qui tape (sur la machine, j'entends) ne reproduit pas ce que vous dites, ne prend pas en note. Elle vous écoute, puis, dans un second temps seulement, souvent à la fin de la déposition d'ailleurs, reprend tout à sa sauce (les mots qui sont sur le PV ont très rarement été prononcés par le témoin ou l'accusé), et vous demande au fur et à mesure : "C'est bien ça ?" "Vous êtes d'accord ?" Donc on ne peut, en aucune manière, voir ou deviner le "style" des aveux de Ranucci à travers les PV.
Tout à fait, Philippe. D'ailleurs c'est rarement le ( la) soupçonné(e) qui raconte une histoire d'une seule traite, mais plutôt le policier qui questionne et écrit ensuite l'histoire telle qu'il l'a comprise...
cordialités
J'ai déjà répondu là-dessus en détail.
Moi, en tout cas, ayant été arrêté et interrogé, j'ai été en partie l'auteur de ma déposition. J'ai dit ailleurs qu'on peut pinailler sur chaque mot. Le policier propose chaque morceau de phrase, ou phrase complète, avant de taper (il n'a pas envie d'avoir à corriger tout le temps si l'autre n'est pas d'accord avec la phrase) ; par conséquent, la plupart des hésitations sont celle de la personne interrogée, car les policiers, eux, seraient capables d'écrire un rapport sans hésitations, sinon (tout se ressemble pour eux, car c'est toujours les mêmes histoires d'alcooliques qui se foutent sur la gueule).
A l'ère des traitements de texte, ils tapent peut-être tout ce qui vient, et font de nombreuses relectures et corrections afin d'arriver à un consensus avec la personne interrogée (ce qu'ils veulent, eux, c'est une signature, donc il faut que la personne soit d'accord avec le texte). Mais à l'époque des machines à écrire, ils ne tapent que quand on est d'accord sur la phrase.
Avec quelqu'un comme Ranucci, qui sait s'expliquer, ils ont moins de travail, car il rédige les phrases mieux qu'eux. On a donc un récit plus fidèle, car Ranucci intervient aussi dans les tournures de phrases, selon moi.