Citation :
Allez ! On dit que la police a caché le couteau.
Disons qu'il y a un élément pour le moins troublant et une mise en scéne pour le moins incongrue, ce qui laisse naétre effectivement quelques soup?ons malheureusement.
On en est fort triste remarquez le bien.
Citation :
Ranucci a eu une amnésie.
Amnésie due à un accident où personne n'a été blessé.
Sélective ! Car il s'est souvenu de tout sauf de ce qui a immédiatement suivi l'accident.
Ce sont les psychiatres qui apportent ce concept d'"amnésie". Et comme tel il ne vaut strictement rien. Il ne vaut rien parce qu'il concerne uniquement le fait que Ranucci est incapable de leur expliquer comment précisément il a tué la gamine, sauf lorsque ce sont les policiers de la séreté qui l'écrivent.
Il ne vient pas à l'idée de ces psychiatres que Ranucci pourrait ne pas avoir commis ce crime. Ce manque d'intelligence ou d'a propos est regrettable.
Mais vous ne pouvez pas dire que Ranucci revendiquerait étre amnésique puisqu'il ne sait pas précisément qu'il ne se souvient pas. Et lorsqu'il ne se souvient pas (sans s'en rendre compte comme le ferait un amnésique), cela joue plutét contre lui puisque s'il s'était souvenu de l'épisode du chien renvers?, ben tous les aveux tombaient. Ce n'est pas rien.
Donc Ranucci ne dit pas qu'il est amnésique, il dit qu'il tombe dans les pommes aprés l'accident parce qu'il n'a pas dormi de la nuit et que l'accident l'a achevé. Cela n'a rien à voir avec une amnésie. C'est une absence, un trou noir.
Lorsqu'il cache qu'il est allé voir son pére, ce n'est pas non plus une amnésie, c'est une dissimulation en direction de sa mére.
Et de ce trou noir invoqué vous ne pouvez pas vous en servir pour appuyer l'accusation, parce que c'est une bien mauvaise défense pour un coupable.
D'ailleurs on possêde un point de comparaison fort intéressant, c'est l'affaire Flactif. Que dit David Hotyat (je cite un extrait de l'article de M. Durand-Souffland du Figaro) :
"Résumons. Ce 11 avril M. Hotyat se rend chez Xavier Flactif, qu?il déteste, pour évoquer à tranquillement à un à projet immobilier à dont nous ne saurons rien. Il a, dans sa poche, afin déimpressionner son interlocuteur, un petit pistolet automatique : à Pour moi, il ne fonctionnait pas ?, affirme-t-il. Accueilli vers 17 heures par les enfants Flactif, David Hotyat est rejoint par à deux personnes à : une qu?il avait rencontrée ici méme, quelques semaines auparavant, mais qu?il refuse de décrire ; une autre, jamais vue.
Le promoteur arrive enfin. La conversation s?envenime trés vite, à une des deux personnes à sort un objet de sa poche, qui ressemble à un couteau, frappe M. Flactif. Lçautre s?empare déune maniére de matraque et assomme David Hotyat. Lorsqu?il reprend ses esprits, il y a du sang partout, il vomit, là une des à personnes à est encagoul?e, lçautre non. Il retourne chez lui déposer lçarme qui lui avait été subtilis?e pendant son inconscience et restitu?e ensuite, prend quarante litres de carburant dans son garage, retourne chez les Flactif.
Emprisonné dans un monde absurde
L?, à les deux personnes à nettoient le sol. Il est sommé dçaller chercher des couettes, dans lesquelles les cinq cadavres sont enveloppés. Le tout est chargé avec dçautres objets dans le 4 X 4 du pére de famille assassin?, M. Hotyat prend le volant et conduit à les deux personnes ?, qui suivent dans une à Audi break anthracite avec des plaques blanches à jusqu?é un bois choisi par lui, où les corps des deux adultes et des trois enfants sont brélés sur sa suggestion. à Les deux personnes à fixent au témoin promu au rang dçauxiliaire un rendez-vous pour le lendemain, chez les Flactif. Il devra encore, sous la menace, faire disparaétre des documents et déménager tout là équipement informatique.
françois Bessy, sortant avec bonheur de son registre habituel de président-fouettard, là interroge comme si le discours de son interlocuteur avait un sens. Les assises retiennent leur souffle et, soudain, le box semble sur le point de basculer.
M. Bessy : à Que vous demandent exactement les deux hommes quand vous avez repris connaissance à ?
David Hotyat ( aprés un trés long silence) : à Ils ont bien vu que j?étais entré dans ce qu?ils voulaient... Je vais pas rentrer dans les détails... ?
Le président, comme on encourage là éléve rebuté par une division à deux chiffres : à Mais si. ?
David Hotyat perd pied, un flot qu?on entend presque cogner contre la falaise intérieure qui là emprisonne dans un monde absurde : à Ce qu?il y a au fond de moi, c?est bloqué. Yça une certaine humiliation... ?
Le président : à Il faut vous libérer, c?est le moment ou jamais.
é...Ma personnalité fait que je ne suis pas capable de le dire. Vous savez pas ce que jçai entendu... C?est pas que je veux pas, c?est ma personne qui peut pas.
é Un peu de courage...
é Non, jépeux pas, c?est des personnes déséquilibrées, des psychopathes... Je suis désolé. ?
Léhuétre s?est referm?e. Mais David Hotyat a laissé échapper beaucoup de choses : il était sur place ; Xavier Flactif s?est disputé avec à une personne à ; il a vu le sang couler, les corps bréler ; il a été humilié ; son arme ne à fonctionnait pas à mais à les deux personnes à la lui avaient soustraite aprés lçavoir estourbi et quand il s?est réveill?, tout le monde était mort.
Comme tous les cauchemars, celui de David Hotyat tient peutétre du jeu de réles, pour peu qu?on accepte déy voir un homme humilié embarqué dans un crime trop grand pour lui, un crime tellement sidérant qu?il a besoin de deux complices pour lçassumer à sa place : leur nom est à personnes ?.
On voit la ressemblance avec Ranucci : Hotyat prétend avoir été estourbi par "deux hommes". On voit aussi toutes les différences.
Hotyat construit quelque chose du mieux qu'il peut, il parle de deux hommes qu'il ne peut pas décrire. Ranucci s'en tiendra toujours à la méme chose : il n'a vu personne, ce qui n'aide pas la défense je suis désolé.
Hotyat, eh bien, il y a un background qu'on peut mettre en exergue, contrairement à Ranucci, il déteste le sang, mais il a fait la guerre en Bosnie. Et personne ne songera à demander à Hotyat ce qu'il a vu en Bosnie, ce qu'il y a vécu.
Personne, et surtout pas le psychiatre, ce pauvre docteur Lamothe qui est bien gentil.
Hotyat dit : c'est ma personnalité qui est en cause, c'est intérieur, je ne peux pas le dire. Ce sont des psychopathes (sous entendu, je le suis devenu). Hotyat parle d'une certaine façon d'un clivage : il y a lui et deux autres. Mais deux autres qui n'ont pas vraiment d'identité. Le probléme des psychopathes c'est que le fantasme méme leur fait peur, et donc l'imagination d'Hotyat est pauvre.
Ranucci n'a jamais dit qu'il avait horreur du sang, Ranucci n'a pas cotoyé la mort, ni quelque chose de cet ordre qui pourrait faire comprendre ce qu'il y aurait en rapport avec ce que les psychiatres appellent une amnésie, parce qu'ils n'ont rien pour expliquer 15 coups de couteau.
Dans l'affaire Flactif, il y a un background, et Hotyat a tenté deux fois de se suicider. Il ne va pas bien visiblement, il veut de l'aide, et il le dit. Ranucci, lui, il va trés bien. Il dit simplement : j'ai trop bu et je me suis endormi sur mon volant. Il n'invente pas des gens, il ne meuble pas comme Hotyat tente de le faire malaroitement comme le juge Durand-Souffland sans doute avec raison.
La différence entre l'affaire Flactif et l'affaire Ranucci, c'est que Hotyat parle d'hommes qu'il ne peut pas décrire en fin de compte, ce qui n'est évidemment pas crédible. Alors que l'homme au pull-over rouge, ce n'est pas Ranucci qui l'invente, c'est la séreté qui l'escamote en escamotant des PV.
Ce qui n'est pas tout à fait la méme chose.
Citation :
Il a su rentrer chez lui, il savait comment il s'appelait, etc. Extraordinaire comment fonctionnent les mçandres du cerveau ! Il a zappé 3 heures de sa vie. Pile celles que les policiers aimeraient connaétre. Pas de chance !
Conséquence d'un accident où il n'y a que du froissement de téle et lui son cerveau supprime 3 heures, les mauvaises. Quelle guigne effroyable !
Ce qui me semble plus significatif, c'est qu'il ne peut pas dire à sa mére qu'il a été voir son pére et que cela s'est sans doute mal passé.
C'est un probléme pour l'accusation qu'il ait su demander du secours et rester boire du thé avec les Rahou et rentrer chez lui et dormir sans probléme. Parce que cela, Hotyat n'a pas pu le faire. Ranucci, s'il peut le faire sans probléme, c'est vraisemblablement qu'il n'a tué personne.
Donc il ne dit pas qu'il a zappé trois heures de sa vie, il dit qu'il s'est endormi et qu'on a transporté sa voiture dans la champignonniére. Pourquoi mentirait-il à Quand on fait ce trajet, on s'aper?oit qu'effectivement il faut connaétre cet endroit pour y accéder. Ranucci ne connaissait pas cet endroit. Il n'a pas pu matériellement s'y rendre seul et faire entrer la voiture dans le tunnel seul.
Citation :
Il ne s'est pas défendu pendant des semaines avant la reconstitution. Faiblesse de caractére, dirons-nous.
La reconstitution a lieu vraiment trés peu de temps aprés les faits et en tous cas pas "des semaines". Chose curieuse, la juge était press?e. Et elle a bécl?, comme on bécle quand on est pressé.
Citation :
Il s'est retrouvé endormi dans une champignoniére, non loin d'une scéne de crime. Il s'est fait des griffes sur les mains avec des buissons identiques à ceux recouvrant le corps. Il avait en plus un pantalon taché de sang dans son coffre. Vraiment pas de bol !
Vous ne pouvez plus conclure que le pantalon a été saisi dans le coffre puisque la piéce qui l'atteste est un faux, et que la mention a été rajout?e aprés coup par une autre personne que le rédacteur du PV.
Si la piéce n'était pas un faux, oui vous pourriez le dire, mais c'est fini. Si les flics font des faux, on ne peut plus rien conclure. Je crois que vous pouvez leur toucher deux mots à ce sujet.
Citation :
Par dessus tout, il est tombé sur des policiers peu scrupuleux qui ont tout fait pour l'accuser, fabriqué la preuve du couteau et pas un n'en a exprimé de remords. Tout ça, c'est pure malchance.
Je vous laisse la responsabilité de vos paroles. C'est sér qu'il n'est peut-étre pas tombé sur la créme de la police, ça c'est sér. Quand on en vient à cacher des Pv pour les faire resortir aprés les plaidoiries dans une affaire ou l'accusé risque sa téte, c'est que vraiment, quelque chose ne va pas.
Citation :
Il a continué jusqu'au procés à reconnaétre la propriété d'un couteau qui l'accusait et sans contester sa découverte. Pour quelqu'un qui devait passer ses journ?es à potasser sa défense en prison, il n'a pas eu l'imagination suffisamment fertile pour contester le fait.
Ben oui, le pauvre n'a pas eu accés au dossier ni pu examiner le PV récapitulatif qui mentionne le couteau et le décrit précisément alors qu'il n'est pas découvert.
Remarquez que ce couteau n'intéressait pas beaucoup la juge, elle ne lui en parle que lorsqu'il n'y a pas d'avocat et seulement trois fois. Pour oublier de lui demander comment il pouvait se faire que ce couteau se trouvait dans sa poche à ce moment précis.
Je vous souhaite une seule chose : ne jamais avoir affaire à des gens comme Alessandra ou Di Marino ou Viala, et ne jamais vous retrouver en taule à l'isolement pour vous défendre quand il n'y a pas d'instruction.
é la place de Ranucci, je ne sais pas si vous, vous auriez encore la téte sur les épaules.
façon de parler.
Citation :
Bref! Quelle scoumoune ce Ranucci !
Oui il n'a pas eu de pot, remarquez les accusés d'Outreau non plus (il y en a méme un qui y a laissé sa vie et des orphelins).