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Pour rester dans le même ordre d'idée, l'une des raisons qui font que, contrairement à Marc (et à d'autres), j'ai tendance à ajouter foi au témoignage Mattéi, c'est que les quelques mots que Madame Mattéi dit avoir entendu prononcer à l'homme au pull over-rouge ("Je m'arrête" pour dire "J'arrête") correspondent, "stylistiquement" parlant, à ceux que les petites C ont dit lui avoir entendu prononcer ("Toi, tu rapportes !" pour dire "Tu cafardes !"). Ces 2 remarques-là sont tellement typiques de ce que pourrait dire un homme fruste du Midi que, ajoutées à la description physique du bonhomme et à son accent du midi, je peux tout à fait reconstituer un type d'homme bien particulier. Vous me direz que je me base sur des détails infimes, mais je suis du Midi et ai passé moi aussi quelques années d'enfance dans une cité populaire : je vois le type comme si j'y étais.
Ce sont des impressions, ça. On parle aussi de rouler les "r". Pas banal pour un Marseillais de 25-35 ans, je crois.
Danou, si les témoignages Martel et Mattéi sont les seuls qui vous font pencher à l'occasion du côté de l'innocence, le chapitre consacré par Gérard Bouladou à "l'affaire C." devrait vous faire changer d'avis.
Bien sûr que non, ce ne sont pas les seuls éléments. Et puis d'abord, vous vous trompez quand vous dites que je penche pour l'innocence. Je passe plusieurs fois par jour par tous les stades puisque je m'efforce d'examiner toutes les possibilités. Ces derniers jours, je pencherais même plutôt pour la culpabilité.
Je lirai le livre de Gérard Bouladou dês que j'aurai le temps et sais par avance que je ressortirai forcément de cette lecture avec une conviction de culpabilité car la lecture de son premier livre m'a permis de constater qu'il savait présenter les choses avec une clarté et un luxe de détails surprenants, qui forcent la conviction.
Mais je sais aussi que le doute persistera chez moi car Gérard Bouladou présente pour moi un point faible majeur : son appartenance à la "Grande Maison" et son amitié personnelle pour plusieurs protagonistes de l'enquête, et notamment G. Alessandra. Je sais bien qu'il ne faut pas généraliser et qu'il peut três bien être sincêre dans son argumentation. Mais il juge d'aprês les documents et les informations qu'on a bien voulu lui communiquer puisqu'il n'a pas participé à l'enquête. Et, dans l'hypothêse - que je ne peux tout de même écarter - d'une machination policiêre, il est bien évident qu'on ne lui aurait jamais communiqué les informations qui lui auraient permis de percer à jour cette machination.
La police est victime de sa réputation et de son passé. Surtout celle de Marseille. Peut-être est-elle innocente dans cette affaire, mais je ne peux m'empêcher de me méfier d'elle. Victime de préjugés ? Probablement ...