Citation :
C'est son avocat, Jean-Francois LE FORSENNEY qui dit cela:
"Pendant le procès, il a été odieux"
Lui, il l'a connu de près, de très près, l'a suivi tout du long, et il a assisté au procès (l'un des rares pour pouvoir porter un jugement).
J'aimerai bien, Gihel, que vous me citiez un cas d'assise dans lequel l'avocat de l'accusé émette des propos aussi "vindicatifs" à l'égard de son client...
Et que vous me citiez un cas aussi dans lequel l'avocat "principal" de l'accusé, de grande notoriété déjà, Maitre Lombard, commence sa plaidoirie en stigmatisant l'attitude de son client ("mais mon plus grand adversaire, c'est vous, Christian Ranucci").
Y'a quand même quelque chose qui est très spécificique au "cas Ranucci", non ?
Quand un avocat est empêtré parce que le président n'est pas neutre mais s'allie à l'accusation, il reporte son désarroi sur son client.
Maître Florand a fait de même lors du second procès Dils : mon client est mauvais, il se défend mal. Mon client est son propre ennemi etc. etc.
(les audiences duraient 15 heures, on a endormi les jurés pour concocter un verdict aux petits oignons en espérant que Dils serait tenté de ne pas faire appel puisqu'on promettait de le libérer en conditionnelle... c'est dire la grandeur parfois de l'administration judiciaire française)
Air connu.
Un innocent est toujours mauvais, toujours. Lors de l'émission de M6 sur l'affaire de la josacine, Paul Lefebvre est venu dire que l'accusé était mauvais, il se demandait pourquoi il ne criait pas son innocence. Il oubliait que ses avocats, informés du naufrage du procès Ranucci lui avaient recommandé de se taire. Alors quand on se tait, c'est qu'on est coupable et quand on se défend, on est odieux, donc coupable.
(Au passage Paul Lefebvre révélait qu'il traitait tout cela par dessus la jambe, oubliant par exemple que le public avait hurlé cette fois parce qu'il se rendait compte cette fois que la cour d'assises commettait une injustice flagrante.)
On n'en sort pas.
Maître Lombard est peut-être de grande notoriété mais cela n'enlève rien à toutes les inéquités de ce procès, les escamotages divers. Demandez à Maître Pelletier ce qu'il pense des cours d'assises, il dit lui-même que quand le président a décidé de condamner, vous pouvez être le meilleur du monde, on ne vous écoute pas, et boom erreur judiciaire.
Tiens, si l'on prend le cas de Pierre Dubois, il s'est trouvé un journaliste pour dire que l'accusé, pourtant innocent était mauvais, qu'il parlait trop etc... qu'il n'était pas sympathique.
C'est curieux, les innocents ne sont jamais sympathiques.
L'administration judiciaire en revanche est toujours parfaite, admirable, sublime et totalement sympathique.
Elle coupe des têtes avec une grande sympathie. Il suffit d'entendre M. Viala pour comprendre l'aspect éternellement sympathique de l'administration judiciaire.
Il y a des fois où l'administration judiciaire est juste, grande, humaine
et d'autres fois où... c'est le naufrage.
Alors il faudrait ne parler que des trains qui arrivent à l'heure ?
C'est quoi ce meilleur des mondes que l'on nous promet ?