(Danou : J’ai par exemple du mal à comprendre que le juge ait accepté sans broncher le témoignage Aubert, qui présentait tout de même au moins toutes les apparences d’un cafouillage.
(Soryu : Certes, et on en parle quand vous voulez.
Vous pouvez déjà ecarter l'hypothèse absolument ridicule selon laquelle M.Aubert aurait correctement vu CR escalader le talus, puis parlé le lendemain de "paquet volumineux" : il ne sort pas d'un asile et n'a pas subi de choc. C'est quand même ahurissant de voir que Gilles Perrault sous-entend que c'est comme ça que ça s'est passé !)
Danou :
Tout d’abord, une mise au point : je n’ai pas, matériellement, le temps de lire tous les posts. Encore moins celui de faire des fiches, de mettre au point un système de classement pour retrouver immédiatement ce que je recherche, etc. De sorte que vous allez probablement devoir répéter pour moi seule quelque chose que vous avez déjà expliqué plusieurs fois, que je n’ai pas vu, et que je suis incapable de retrouver dans la jungle des posts.
Je m’en excuse par avance et me contenterai d’un bref résumé de votre part.
Je ne vous demande pas en l’occurrence de m’exposer votre théorie sur le témoignage Aubert mais de m’expliquer pour quelle raison, selon vous, le juge ne s’est pas appesanti sur ce témoignage qui avait au moins les apparences d’un cafouillage. Comment a-t-il pu laisser passer aussi facilement cet embrouillamini sans avoir à cœur de l’éclaircir ?
(Danou : Le fait qu’on n’ait même pas présenté le pull rouge à Martel me laisse assez songeuse
Soryu : J'en ai déjà parlé, mais aucun problème si vous voulez remettre ce point en débat)
Je me souviens que nous avions effectivement discuté de l’intérêt qu’aurait eu ou n’aurait pas eu la défense à demander à ce que Martel examine le pull au procès et que nous n’étions pas d’accord sur ce point. Il n’y a pas à y revenir.
Mais le juge (ou le président, je ne sais pas), pourquoi, d’après vous, n’a-t-il pas jugé cette vérification utile ?
(Danou : En l’occurrence, rien n’a été fait pour suivre aussi la piste de l’HPR, qu’on a au contraire tout fait pour faire passer aux oubliettes parce qu’elle ne collait pas avec le Coupé Peugeot.
Soryu : Je ne comprends pas bien ce que vous voulez dire.)
Je veux dire qu’avant d’avoir connaissance de l’existence de la piste CR, qu’on avait quelques raisons de considérer comme un suspect dans cette affaire (présence à proximité des lieux, tout de même) mais qui était malencontreusement propriétaire d’un Coupé Peugeot et non d’une Simca, la police n’aurait pas demandé mieux que de suivre la piste de l’HPR des cités, dont elle avait fait mention face à la presse, et qui semblait coller assez bien avec l’enlèvement à Ste Agnès (citée située à proximité des 2 autres où avaient eu lieu les incidents). Manque de pot, CR a une Peugeot et n’est reconnu par aucun des témoins des incidents des cités (Martel, Mme Mattéi et sa fille). A partir de ce moment-là, et malgré la découverte du pull de la galerie reconnu par Martel (voir interview belge) on n’entend plus parler nulle part de la piste du satyre des cités au pull over rouge qui circule à bord d’une Simca.
Je ne dis pas que cette piste était la bonne. Je dis et je maintiens que, même lorsqu’il y a eu aveux, le devoir d’une police compétente est de vérifier toutes les autres pistes disponibles.
(Danou : Je crois au témoignage Mattéi, par exemple
Soruy : Pas moi.)
Je crois, pour toutes les raisons que j’ai exposées dans mon post précédent, que Mme Mattéi a effectivement porté plainte à l’Evêché. Que le PV de sa plainte soit introuvable me paraît étrange. Je crois également qu’on lui a, comme elle le dit, présenté Ranucci en tapissage.
Je suis également convaincue qu’elle est effectivement allée avec sa fille à l’enterrement de MDR sur le conseil de la police.
Cela posé, je n’exclus pas que Mme Mattéi, peut-être consciemment mais plus probablement inconsciemment, ait pu broder sur un certain nombre de détails dans son 2ème témoignage, après sa rencontre avec Mme Mathon et son engagement dans l’affaire. Il est bien difficile de le savoir car le seul document dont nous disposons est cette lettre écrite de sa main et co-signée par Mme Barraco et qui est, comme le souligne très justement Perrault, écrite dans une prose tellement confuse qu’on peut comprendre tout et son contraire.
Ce qui m’intéresserait, ce serait de lire le contenu du 1er PV de plainte de Mme Mattéi (rédigé avant l’enlèvement de MDR), celui qui a mystérieusement disparu et dont je crois pourtant à l’existence.
(Danou : Et puis enfin, ce pull rouge vif n’est tout de même pas si facile à évacuer que cela. Martel l’a reconnu.
Soryu : M.Martel ne l'a pas reconnu, sauf à la télé belge...c'est mince. )
En quoi le fait que la reconnaissance du pull par Martel ait été retransmise par la TV belge plutôt que par la TV française rendrait-il le témoignage – ou plutôt la sincérité - de Martel moins crédible ? J’aurais presque tendance à inverser le raisonnement : je m’étonne qu’il ait fallu que Gihel aille chercher jusqu’en Belgique pour découvrir et nous faire découvrir ce document.
Certes, il est possible que Martel se soit trompé (vêtement identique – le hasard existe, après tout, et ce type de pull n’était pas si rare dans les années 70 - ou vêtement presque identique et ne différant de celui du
« gabarit » que par des détails infimes que Martel est bien excusable de ne pas avoir remarqués), mais je crois à sa sincérité.
Je pense aussi que ce qui est valable pour Mme Mattéi l’est également pour Martel : ni l’un ni l’autre n’avait de raison de vouloir voler au secours de l’assassin de MDR, qui devait leur inspirer à l’un comme à l’autre la même horreur qu’à n’importe qui. Sans compter qu’ils ne devaient ignorer ni l’un ni l’autre qu’on risquait de le leur faire chèrement payer dans leurs cités respectives.
D’ailleurs, Martel n’a pas « volé au secours » de RC. Il a été le premier stupéfait d’être convoqué au procès par la défense et s’y est rendu sans y rien comprendre, car il ignorait la découverte du pull rouge dans la galerie.
Et pourtant, des années après, alors qu'il ne pouvait plus ignorer, en raison du retentissement du livre de Gilles Perrault, l’importance de ce pull, il maintient malgré tout que c’est le même pull.
Et aucune chaîne française ne s’en est fait l’écho. Il a fallu aller jusqu'en Belgique.
Je ne fais certainement pas partie des gens qui voient des complots partout, mais j’avoue tout de même qu’on peut s’interroger ..
(Danou : Et Martel est formel sur l’homme qu’il a vu : il n’avait rien de commun avec CR.
Soryu : C'est évidemment un autre homme. )
Sur ce point, nous sommes d’accord.
(Danou : La reconstitution en fourgon de l’enlèvement – quelles que soient les raisons invoquées par Mlle Di Marino – est-elle acceptable
Soryu : Lors de la reconstitution de l'affaire Roman-Gentil, leurs AVOCATS ont failli être lynchés. Je vous laisse imaginer ce qui se serait passé si les inculpés avaient été là... )
Je ne dis pas que les craintes de Mlle Di Marino n’étaient pas fondées. Mais on ne me fera pas croire qu’on ne pouvait pas mettre en place un dispositif policier efficace (quitte à tripler les effectifs) pour que la reconstitution puisse avoir lieu, sinon dans le calme, du moins avec les garanties de sécurité indispensables.
(Danou : Et cette histoire tellement controversée du pistage du chien ? Les explications du Capitaine Gras m’ont l’air assez embarrassées, tout de même
Soryu : Apparemment, je ne vous ai pas convaincue... )
Cette question fait partie des posts que je n’ai pas lus. Mais je ne vous demande pas de retranscrire toutes vos argumentations ici pour moi. Ce que je sais, c’est que, pour le pistage, comme pour le couteau, j’ai tout entendu et son contraire et que je sais absolument pas qui croire et qui ne pas croire.
(Danou : Et puis enfin, je ne suis pas folle, je l’ai bien entendu, ce communiqué de France Inter
Soruy : Bah...et le communiqué de la grâce. Pas très fiable.)
Tiens, c’est exactement, mot pour mot, la réponse que m’a faite Gérard Bouladou lorsque nous nous sommes rencontrés.
Je vois quand même une différence. La méprise du communiqué de grâce est venue d’une inversion de dépêches contraires, très facile à expliquer.
Le communiqué de France Inter que j’ai entendu était en direct de l’Evêché, il y avait des bruits de fond, l’envoyé spécial de FI donnait des détails du genre : les policiers faisaient la gueule car la non-reconnaissance du suspect par le jeune couple témoin capital faisait effondrer cette piste, etc. Il donnait vraiment une impression d'authenticité, de pris sur le vif.
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