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Citation : bon, admettons que la reconnaisance de la voiture pose un problème ...Ce qui est très troublant dans le cas de Ranucci coupable est que l'enfant ne le reconnaisse pas.
Récapitulons : il parle avec l'homme pendant..1 minute environ ou plus, son visage devait être très proche, les regards se croisent, l'homme cherche un rapport de connivence avec l'enfant (aider à chercher un chien), l'imprégnation visuelle du visage peut largement se faire pendant ce laps de temps renforcé par un rapport de communication verbale, le "processus" mental de reconnaisance a de fortes chances de s'activer lors d'une confrontation, bon certes, il y a d'autres personnes pendant le "tapissage", mais il doit se passer quelque chose dans le regard quand deux personnes se sont parlés il y 1 ou 2 jours.
Quand nous savons qu'aucun des témoins ne le reconnaitra spontanément, il y a de quoi se poser des questions !..
Je change peut-être de sujet...mais je reste dans la question de la mémorisation des faits par les témoins directs
Vous avez entièrement raison d'avancer cette objection majeure, qui a bien sûr fait et continue de faire l'objet d'interminables controverses sur ce forum et dont beaucoup considèrent qu'elle aurait dû à elle seul suffire à faire libérer CR.
Il s'agit d'un point capital, bien plus décisif que la voiture.
Quand vous dites qu'aucun des témoins ne l'a reconnu, c'est vrai, mais il faut distinguer entre 2 sortes de témoins :
1.
ceux qui ont été convoqués pour savoir si CR était l'homme au POR qui avait agressé une petite fille, Nathalie C., 2 jours avant à la cité des Cerisiers et qui aurait quelques jours avant, dans une autre cité, celle des Tilleuls, essayé d'aborder 2 fillettes sous le prétexte du chien noir et tenté d'attirer dans sa voiture un petit garçon frisé non identifié, ami du petit Alain Barraco.
Ces témoins étaient (je ne pense pas me tromper mais qu'on me corrige si j'oublie ou ajoute une personne): M. C. et ses 2 fillettes, M. Martel, gardien assermenté à la cité des Cerisiers, Mme Mattéi, sa fille Agnès et son amie Carole Barraco.
2.
Les témoins de l'enlèvement de MD à Ste Agnèes :
le petit frère de MD, Jean Rambla
Eugène Spinelli
Tous les témoins du 1er groupe sont formels : CR n'a strictement rien à voir avec le satyre des cités au POR, qui était un homme d'environ 35 ans, trapu, corpulent, aux cheveux bruns clairsemés et/ou coupés ras.
J'ai moi-même longuement parlé au téléphone avec Nathalie C., qui a malheureusement vu l'homme de très près, puisqu'elle a été agressée et elle a été absolument catégorique : il est rigoureusement impossible que CR puisse être cet homme, même grimé. Rien de correspond, ni la silhouette, ni le visage, ni les cheveux, ni l'âge.
Je suis personnellement convaincue à 300% que CR, qu'il soit coupable, innocent ou complice du meurtre de MD, ne peut en aucun cas avoir été l'homme au pull over-rouge des cités.
En ce qui concerne la non-reconnaissance par JR et Eugène Spinelli de CR comme ravisseur, les choses peuvent prêter à discussion :
Spinelli : il a vu la scène quelques secondes sans s'y intéresser et avait avant la confrontation au tapissage déjà prévenu qu'il ne pensait pas pouvoir être formel quand à la reconnaissance de cet homme qu'il n'avait fait qu'entrevoir. Il ne reconnaîtra effectivement pas son bonhomme parmi tous les hommes qu'on lui présentera sur le podium. Si l'on teint compte du fait que CR n'était pas habillé de la même manière que le lundi, qu'il avait les traits tirés par une longue garde à vue, devait avoir une barbe d'1 jour, les cheveux probablement ébouriffés ... je ne trouve pas étonnant qu'ES n'ait pas pu se prononcer.
Jean Rambla : sincèrement, je ne sais pas que penser. Ce que vous dites n'est pas faux, il y a dû effectivement y avoir échange de regards, quelques phrases échangées.
Mais là encore, la confrontation au tapissage s'est faite 3 jours après, le CR qui a été montré à JR n'était forcément pas le même, après une longue garde à vue, que celui qui - s'il est le ravisseur - l'avait abordé dans la matinée du 3.
Et enfin, l'enfant le dira lui-même : "Il n'était pas habillé pareil". Cette remarque de l'enfant m'a toujours étonnée et ce qui m'a plus étonnée encore, c'est que si peu de gens s'en étonnent. Il me semble étrange que l'enfant ait éprouvé le besoin de parler des vêtements de l'homme qu'il avait vu. Cela pourrait donner à penser que le petit, peut-être immédiatement intéressé par le chien noir, n'aurait que brièvement regardé le visage de l'homme pour se lancer dans la recherche du chien et n'ai retenu qu'une silhouette générale : pantalons foncés et veste claire. On lui montre 3 jours après un gars fatigué, barbe naissante, en pantalons d'été clairs et chemisette à rayures à manches courtes.
Va-t-il forcément reconnaître son type ?
Je n'en suis pas si sûre. Et j'ai souvent dit sur ce forum qu'il ne fallait commettre l'erreur ni de sous-estimer ni de sur-estimer (encore moins de sacraliser) la mémoire des enfants.
Les enfants ont souvent une mémoire étonnante, c'est vrai. Mais, d'une part elle est, comme chez les adultes, presque toujours sélective (j'avais par exemple une mémoire quasi-infaillible des visages et nullissime pour les voitures). D'autre part, les enfants, pas plus que les adultes, ne sont pas tous identiques. Il existe des enfants totalement inattentifs.
De sorte que je ne sais vraiment pas ce qu'il faut penser de la non reconnaissance par JR.
Une chose me turlupine depuis le début : la différence de description entre le type vu par ES et celui vu par JR : Spinelli a vu un homme jeune et mince, aux cheveux ondulés châtain clair ne lui couvrant pas tout à fait les oreilles. Le petit Jean a vu un homme brun aux cheveux coiffés en arrière.
Celui vu par ES ressemblerait assez à CR, celui vu par JR pas du tout.
Cette différence dans les 2 descriptions a d'ailleurs incité certains - moi comprise - à examiner des hypothèses de complicité plus ou moins plausibles.
Je trouve que la présence de 2 hommes et peut-être de 2 voitures sur les lieux de l'enlèvement expliquerait certaines des anomalies. Mais ensuite, dès que l'on quitte la cité Ste Agnès, je trouve qu'aucune théorie ne tient vraiment la route.
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