J’ai enfin pu avoir à nouveau au téléphone le spécialiste de la flore méditerranéenne.
Voici le compte rendu de notre conversation. Cela suite à l’observation par celui-ci des photos montrant la découverte du corps de MD Rambla. Vous le comprendrez, comme je n’ai pas pris de note, mais que notre entretien est tout chaud, je suis à même de vous le retranscrire de mémoire en omettant je le pense aucun détails majeurs.
Il me semble également intéressant de prendre la liberté d'interrompre de temps en temps la retranscription du dialogue avec le spécialiste, pour vous relater mes réflexion après-coup, au fur et à mesure je me remémorais notre conversation, pour justement pouvoir vous la retranscrire
Citation :
Retranscription de la conversation que j’ai eu avec le spécialiste de la flore méditerranéenne, après l’observation, par celui-ci à partir de photos, du tapis végétal qui recouvrait le cadavre de MD Rambla.
Le spécialiste :
« Ces photos posent problème, car les clichés sont de mauvaises qualités.
Je puis quand même confirmer que c’est bien de l’argeras qui constitue les végétaux que j’aperçois sur les photos sur et autour du cadavre. »
Avec le recul, je pense que pour le spécialiste il n’y avait pas lieu de développer. Celui-ci pensant certainement que je comprendrais qu’une partie du problème consistait, vu la qualités des photos, à l’incapacité de sa part à déterminer si l’argeras a été arraché ou bien coupé.
Parce que pour la première possibilité, il ya de grandes chance que cela ait été fait à l’aide des mains, alors que pour la seconde, la probabilité voudrait que cela se fasse en s’aidant d’un outil approprié.
Citation :
Retranscription de la conversation que j’ai eu avec le spécialiste de la flore méditerranéenne, après l’observation, par celui-ci à partir de photos, du tapis végétal qui recouvrait le cadavre de MD Rambla. (suite)
Le spécialiste :
«Mais il y a aussi une ou d’autre espèces sur les clichés que je ne peut définir ».
Moi :
« Une autre espèce qui pourrait-être des ronces ? »
Je lui pose cette question à brûle pourpoint, parce que je ne sait pas où, mais j’ai lu quelque part qu’outre des argeras, il y avait également des ronces arrachées qui formaient le tapis végétal. Cela me parait important, parce que les ronces, même si elles n’ont pas l’effet dévastateurs de l’argeras, piquent également.
Citation :
Retranscription de la conversation que j’ai eu avec le spécialiste de la flore méditerranéenne, après l’observation, par celui-ci à partir de photos, du tapis végétal qui recouvrait le cadavre de MD Rambla. (suite)
Le spécialiste :
« Non, je ne pense pas. Il me semble toutefois qu’une des autres espèces végétales serait du romarin, mais sous toute réserve… »
Moi :
« Vous m’avez dit dans les entretiens précédents que nous avons eu, que vous vouliez au préalable être sûr que ce soit bien de l’argeras qui recouvrait le corps de la petite MD Rambla… »
Le spécialiste (m’interrompant) :
« Je viens de le dire à l’instant et je tiens à le répêter, il faut prendre en compte qu’il n’y pas que de l’argeras qui recouvre le corps. »
Moi :
« Oui, mais dans plusieurs documents (officiels ou non), il est suggéré que la grande majorité des un mètre cube formant le tapis végétal qui recouvre le corps est formé d’ argeras … »
Pour moi, ces précisions sont importantes. Parce que tenant compte qu’il a été attesté qu’il y avait un mètre cube de végétaux qui recouvrait le corps et que la plupart de ces végétaux était formé par de l’argeras, une question de timming apparait.
On a d’une part les dépositions des Aubert et de V. Martinez qui donnent au niçois, si c’est lui, une fourchette se situant au alentour de la demi-heure pour recouvrir le corps de MD Rambla, redescendre à sa voiture et repartir en direction de la champignonnière sans être aperçu par V. Martinez.
Et d’une autre part les particularités ‘’mécaniques’’ de l’argeras :
1) l’arraché à mains nues fait très mal, ses épines rentrant profondément dans la chair,
2) Sa résistance à l’arrachage et à la cassure est très élevée lorsque l’action pour le faire est produite à la seule force des bras, et demande que le corps dépense beaucoup d’énergie pour y arriver par ce moyen là.
Donc, je décide de poursuivre la conversation en le titillant sur ce qui me dérange lorsque l’on fait la synthèse de l’ensemble de ces points.
Citation :
Retranscription de la conversation que j’ai eu avec le spécialiste de la flore méditerranéenne, après l’observation, par celui-ci à partir de photos, du tapis végétal qui recouvrait le cadavre de MD Rambla. (suite)
Moi :
« …Donc, un nombre élevé de pousses d’argeras à arracher à mains nues. Est-ce que selon vous, C. Ranucci, selon les documents officiels, qui ne disposait que d’environ une demi-heure, avait-il la capacité physique pour arracher de ses seules mains et dans ce laps de temps une telle quantité de ces arbustes épineux ? »
Le spécialiste :
« Ecoutez, d’abord, est-ce qu’il y a des documents officiels qui attestent que les mains de C. Ranucci présentent des piqûres ? Parce que si c’est oui, alors cela ne peut provenir de l’action de l’argeras, et c’est donc C. Ranucci qui a recouvert le corps de la petite victime ».
Moi :
« Evidemment qu’il y a des documents officiels. Dans les aveux aux policiers, à moment donné il est fait mention de C. Ranucci présentant ces mains aux policiers et leurs disant : « C’est moi qui ait arraché les arbustes épineux qui recouvraient le corps de la victime. Je vous présente mes mains. Elles sont piquées et égratignées ». mais vous le savez bien comme moi, les aveux n’ont pas grand intérêt. Au bout d’un certains nombre d’heures, on peut faire dire n’importe quoi à un ‘’gardé à vue’’. Il y a aussi le rapport d’un médecin qui a vue C. Ranucci et attesté que ses mains étaient abîmées et présentaient d’importantes traces de piqûres. Pourtant, je puis vous affirmer que sur des photos, les mains de C. Ranucci n’apparaissent pas du tout être abîmées.
En revenant à la question que je vous posais, qu’elle est votre sentiment ? »
Le spécialiste :
« Voîlà comment je vois les choses. L’argeras ne pousse pas de manière isolé. On a toujours à faire à des bancs d’argeras, où cohabitent une multitude d’arbustes. Il peut arriver qu’il puisse y avoir des argeras dont le bas du pieds devient sec et donc cassant. Vous pouvez alors les arracher assez facilement avec vos mains. »
Moi :
« Oui, mes parmi un banc d’argeras lamda, tous les pieds des arbustes peuvent-il se présenter dans cet état de sécheresse à leur base, où alors n’y en a-t-il que quelques uns, de ci, de là, parmi la multitude qui ont la base de leur pied sec ?
Le spécialiste :
« En principe, c’est plutôt la deuxième possibilité. Mais vous pouvez avoir une grande partie d’un banc d’argeras dont la base du pied c’est asséchée lorsque l’on a opéré des débroussaillages dans la zone où ils se trouvent. »
Moi :
« Au alentour du cadavre et au moment où il a été retrouvé, il n’y avait pas eu du tout d’action de défrichements qui avaient été entreprises de la part de quiconque.
Donc, selon vous, C. Ranucci aurait pu réussir à arracher toute cette quantité d’argeras, en ne sélectionnant uniquement, dans le banc d’arbustes, les pieds d’argeras dont la base était devenue sèche ? Mais vous rendez-vous compte ici également du temps qu’il faut pour repérer parmi les arbustes sains, ceux dont la base présentaient des faiblesses dues à une certaine forme d’assèchement.»
Le spécialiste :
«Pour aller plus vite dans la sélection des plants, il y a un bon moyen : donner un coup de pied vers le bas du tronc. En principe, si la base est sèche, celle-ci casse immédiatement.»
Tout de suite après, c'est-à-dire dans la foulée, celui-ci m’a confié qu’il désirait se mettre en relation avec ludivine et donc notre conversation a bifurqué sur un tout autre thème
Et moi je regrette de ne pas m’être souvenu à ce moment là que dans le récapitulatif du gendarme Gras, il est expressément mentionné que les arbustes sont coupés de ‘’fraîche date’’. Parce, pour décider que les argeras ont été coupés de fraîche date, il faut que les gendarmes, visuellement parlant, n’aient rien remarqué d’anormal sur l’état de leur fraîcheur. L’argeras est une plante très résistante. Si j’ai bien compris le spécialiste, mais je peux me tromper, lorsque l’argeras commence à dépérir et/ou manquer d’eau, c’est la base du pied qui s’assèche et donc dépérit en premier, et devient cassante. Si C. Ranucci a cassé avec ses pieds ceux des argeras qui s’étaient asséché, la cassure du tronc qui s’est produite, l’a été forcément au niveau où le pied était sec. Donc, lorsque les gendarmes ont inspecté les pied d’argeras coupés, l’état de leur cassure, aurait dû en principe et à fortiori 48 heures après ne pas présenter tous les signes d’un tronc en parfait état de fraîcheur. Pourtant, le récapitulatif du gendarme Gras est sans ambiguité: au niveau de la cassure, rien ne semble indiqué que les troncs sont secs.