Citation :
"En effet, ma roue arrière gauche sentait le brûlé, car le tôle enfoncée au cours du choc frottait sur le pneumatique.
Après avoir immobilisé ma voiture, j'ai soulevé une barrière qui fermait un chemin, puis j'ai repris le volant et j'ai conduit ma voiture sur trois cent mètres dans le chemin se trouvant derrière la barrière.
J’ai voulu changer finalement la roue. Je l’ai changée.
J’ai voulu repartir mais mon véhicule s’est enlisé.
Il était garé à l’entrée d’une galerie."
C Ranucci, cette fois devant les policiers à 1h30 du matin, répète qu'il est allé de lui-même jusqu'à la champignonnière. A mon avis, il fait l'impasse sur l'arrêt sur la rn8bis parce qu'il ne se souvient pas très bien à cause de l'évanouissement et pense que l'on ne le croira pas de toute façon.
S'il s'est évanoui, donc il dit la vérité. S'il dit qu'il se réveille dans le tunnel sans savoir comment il y est parvenu, pourquoi mentirait-il ?
Où alors si on ne le croit pas, c'est que l'on pense qu'il cache quelque chose. Quoi ? Tout d'un coup l'homme au pull rouge s'est ramené et lui a dit je t'emmène dans le tunnel et il ne dirait rien ? Alors que sa tête est en jeu ? Il persisterait à dire je n'ai vu personne parce que j'étais dans le coma et que je me suis réveillé dans le tunnel ?
Citation :
Ce que vous ne voulez pas comprendre et admettre, c'est qu'il a très bien pu arriver dans cette champignonnière par pur hasard sans savoir où il allait et sans chercher un endroit de la sorte. Simplement, il voulait échapper à d'éventuels poursuivants un peu remontés contre lui et pouvoir réparer sa roue tranquillement.
Je peux vous garantir que ce n'est tout simplement pas possible. Absolument impossible. Je vous invite à y aller et constater par vous-même. Non on ne va pas dans cet endroit par hasard. On y va parce qu'on sait que cela existe et que l'on connaît cet endroit. Sinon on ne peut même pas trouver. Tout simplement parce qu'on n'a pas l'idée de prendre l'embranchement à droite. Parce que lorsque l'on traverse le premier terre-plein on est attiré par les hangars.
Si on ne connaît pas, on ne s'attend pas du tout à trouver ce tunnel, c'est une absolue surprise. Dire qu'il y serait aller par hasard : mille fois non. C'est même quelque chose d'inconcevable.
Parce qu'en plus cela signifierait que le pull rouge était muni d'une sonde télépathique propre à attirer spécialement les Christian Ranucci vers elle. Ce n'est plus le pull rouge, c'ets la bulle du prisonnier quoi.
Je propose de regarder l'ensemble des élements dont nous disposons dans leur ensemble, pas un à un, pas en morcelant le dossier. Ce n'est pas en morcelant le dossier qu'on y arrive, c'est en l'examinant dans son ensemble.
Or l'ensemble c'est une chaîne qui va de Mattéi à Martel en passant par le chien noir, le pull rouge à gros boutons dorés sur l'épaule, la gamine et la place de la 304 là où les Aubert l'ont vue, le tunnel avec le pull.
Je vais vous le dire comme je le pense : il n'y a qu'une solution qui puisse mettre en harmonie tous ces éléments : l'homme est près du corps, la voiture de Ranucci s'arrête tout près - là oui par hasard, mais c'est le seul hasard, les Aubert la voit, Ranucci est tombé dans une sorte de coma éthylique, l'homme qui a caché sommairement le corps déplace la voiture de Ranucci et l'emmène dans le tunnel que lui connaît parfaitement, il sort de la voiture, il cache sommairement le pull, il remonte, il cache sommairement le couteau dans la tourbe, il remonte la nationale et il traverse la route et il va retrouver sa simca de l'autre côté.
C'est tout simple. Il ne peut pas y avoir plus simple.
Citation :
Donc, [Ranucci] a soulevé la barrière, s'est engagé dans le chemin, a roulé au hasard, a tourné à gauche par pur hasard, s'est arrêté, a changé sa roue.
Quand on veut changer une roue on évite les chemins en pente, déjà. Et donc vous supposez qu'il a changé sa roue sur le premier terre-plein, en face des hangars ?
En effet, le tunnel, nous n'y sommes pas. Il faut encore tourner à droite sur le deuxième terre-plein. Donc cela fait deux hasards, c'est déjà plus difficile. Mais ensuite il faut penser tourner à droite à la bifurcation vers la cabane ? Un trosième hasard.
Et il voit un tunnel et il se dit : chic je vais pouvoir changer ma roue dans le noir ?
Il ne vérifie pas qu'il peut s'embourber et il s'engage en marche arrière ? Tout cela pour réparer une roue ?
Non. Résolument non.
Citation :
Pourquoi ensuite n'a t-il pas fait demi tour pour repartir sur la rn8bis ? je pense qu'il espérait trouvér une autre sortie menant sur une autre route afin d'éviter de croiser ses "compagnons" de route. Il a roulé au hasard et est tombé sur le terre plein et s'est arrêté ne voyant pas de sortie carossable. Il est allé voir où menait le chemin, s'est rendu compte que c'était une galerie où il faisait frais et sombre. Idéal pour se reposer et repartir plus tard. Il dit qu'il s'est garé à l'entrée de cette galerie.
Alors comment a t-il fait pour se retrouver à 40 mètres à l'intérieur ? une intervention malveillante ou manoeuvre maladroite de sa part ?
Frais et sombre, idéal pour se reposer ? Même Guazzone n'y crois pas. Et il est bonne pâte. Non soyons sérieux.
On a emmené la voiture là. Oui, c'est même une évidence.
A Guazzone il dit qu'il a glissé, c'est idiot, il faut manoeuvrer pour entrer, et Guazzone ne le croît pas, ce n'est pas une ligne droite... Non, mille fois non, cela ne marche pas. C'est triste mais c'est comme ça.