Bonjour,
Je venais faire un peu de toilette à ce fil que j'avais voulu tout beau, tout propre, organisé et documenté. C'est manqué, pour le coup. Alors j'en profite pour clarifier ma position, peut-être intéresse-t-elle quelqu'un.
J'ai atterri ici, complètement ignorant des détails de l'affaire n'ayant lu ni le Pull-over Rouge de Perrault, ni aucun autre ouvrage s'y rapportant. Après la lecture de la totalité du forum, des livres et des articles disponibles, ma première conclusion fut: il y a un soupçon grave, fondé et légitime de forfaiture de la part de la Sûreté marseillaise en ce qui concerne le rajout de la mention du pantalon de couleur sombre dans le PV de saisie. La commission d'une forfaiture, fait déjà très grave que l'on ne peut cacher bien longtemps même en abusant de la législation punissant la diffamation, génère une situation telle qu'il est très probable qu'il soit nécessaire d'en commettre une ou plusieurs autres afin de masquer le tout. Quand la Justice sort des clous, c'est ce qui arrive, généralement. Voilà pourquoi je me suis plus acharné à trouver des indices de ces forfaitures qu'à démontrer la culpabilité ou non de l'accusé.
En reprenant l'essai d'analyse, qu'avait fait Gihel, du croquis attribué à l'accusé, je suis tombé sur le croquis-calque. Stupéfaction, nausée, etc… Ce croquis ne démontre peut-être rien en relation à la culpabilité ou non de l'accusé mais il met à jour le genre d'enquête qui fut pratiqué et qui ne peut être ignoré par la population et les juges. D'ailleurs je n'arrive pas à comprendre pourquoi il n'a pas été immédiatement demandé aux auteurs de s'en expliquer. La très probable prescription de ce délit n'empêche absolument pas sa qualification même si les poursuites seront rejetées car prescrit. Cette qualification est importante pour qu'il soit, une fois pour toutes, assumé qu'une chose est le cursus et le sort personnel de Ranucci, de la victime, des proches et une autre bien différente est l'attitude de l'appareil judiciaire dans cette affaire.
Je me suis ensuite occupé à chercher un autre indice de forfaiture que je pense avoir trouvé. En fait, je crois avoir compris comment et quand l'enquête a pris le chemin de l'arbitraire et a commencé à produire une forfaiture derrière l'autre. Le premier responsable est Gras qui ne demandant rien à personne fait arrêter Ranucci alors que la juge vient de lui rappeler que la commission rogatoire charge la Sûreté de l'enquête. Il va aussi commencer à établir arbitrairement la séquence des événements en présupposant que le meurtre est immédiatement postérieur à l'accident. La Sûreté, la juge d'instruction, le légiste et le capitaine de la Gendarmerie vont alors former un conciliabule ubuesque sur les lieux de la découverte du cadavre (allant jusqu'à faire reconnaître le corps de la victime par son père sur les lieux même du crime, cruauté inutile et peu habituelle). Toute la dérive est lancée à ce moment et à cet endroit, l'heure du crime est ajustée à la théorie adoptée et l'affaire est pliée avant d'avoir commencé. Le reste de l'enquête ne servira qu'à renforcer cette théorie prématurée, fruit de la conviction des participants à ce conciliabule.
Or il y a un élément négligé par l'enquête et jamais repris par aucun de ceux qui se sont penchés sur l'affaire. La distance entre le virage et l'endroit où fut trouvé le cadavre est trop courte pour permettre les faits que les Aubert prétendent avoir témoignés rendant ainsi toute l'accusation complètement bancale. Cette distance, après maintes analyses cartographiques et photographiques, apparaît comme non supérieure à 65 m. De nouveau, stupéfaction, nausée, etc… Mais personne n'assume le doute qui en découle tout naturellement : est-ce l'endroit où Aubert a vu la 304 de l'accusé?
Il est facile de comprendre pourquoi cette distance n'a jamais été calculée correctement. Les différents croquis disponibles de cette portion de route incitent tous à placer cet endroit dans l'inflexion de la route alors que cette inflexion est plus loin à, au moins, 50 m du lieu où fut découvert le corps. C'est à ce moment qu'il m'est apparu que le télescopage à l'aplomb du lieu du crime de Ranucci et des Aubert ( et à fortiori de l'homme au pull over-rouge ) est une construction intellectuelle imposée à un couple Aubert qui ne fut présent à aucun moment de l'enquête pour pouvoir identifier le lieu et dont, incroyablement, il n'existe aucune déclaration témoignant que l'endroit choisi pour faire la reconstitution est le bon. Au contraire toutes leurs déclarations, lues sans à priori, tendent à placer l'interpellation à la hauteur de la barrière de la champignonnière de Guazzone. C'est à ce moment que je me suis affranchi de l'hypothèse de la Doria de Gihel, que je suivais comme un fil rouge jusque là malgré la faible probabilité, à mon sens, d'une fuite de la victime vers le haut, ayant, de plus, à traverser une ravine assez profonde pour rejoindre la route par le chemin le plus court depuis le chemin de la Doria. Les longues griffures longitudinales, très marquées, visibles sur les photos du cadavre, et l'absence de griffures caractéristiques d'un passage par une broussaille épineuse laissent penser que cette fuite ne s'est pas déroulée en passant par la broussaille.
Je n'entre pas les détails de chaque analyse, ils sont sur les fils correspondants. Les conclusions et le début d'hypothèse vers lesquelles m’entraînent ces analyses sont ici, dans les premières pages de ce fil.