Citation :
Dreyfus était certes coupable d'être juif.
Pour le reste je crois que l'histoire a tranché.
Certes.
Citation :
Pour le couteau taché de sang, ben nous avons ici posé une question fondamentale :
En effet.
Citation :
ce genre de couteau, dont nous avons rappelé que le port est interdit, entre nous soit dit,
Ranucci était donc en infraction avec la loi... Après avoir failli causer un accident et commis un délit de fuite, nous avons donc là le parfait honnête homme !
Citation :
de provenance italienne (la marque Virginia-Inox est italienne semble-t-il), on le trouve rarement en possession d'un représentant de commerce qui ne s'est jamais signalé aux services de police.
Généralité sans pertinence. Ca commence mal.
Citation :
On le retrouve chez des loubards en mal de reconnaissance, qui entendent frimer devant les cpains de la bande, chez de petits malfrats qui veulent protéger leur fuite s'ils sont surpris lors de cambriolages ou autres vols à la roulotte.
Vide supra.
Citation :
La possession de ce genre d'arme par Ranucci est a priori une grande surprise.
Vide supra.
Citation :
Alors quel n'est pas notre étonnement à constater la façon dont il apparaît dans la procédure et la façon dont IL DISPARAIT de la procédure.
Si cela ne vous pose pas de problème, tant mieux pour vous, nous cela nous en pose.
En ce qui me concerne, le problème ne se pose même pas, en effet, et pour une raison très simple, que je détaille plus loin afin de ménager le suspense.
Citation :
Résumons ce qui apparaît dans la procédure :
Ranucci fait des aveux et il se met à raconter le meurtre : il dit j'ai sorti un couteau automatique de ma poche.
Ah bon ?
Normalement tut de suite, un policier aguerri comme l'est Jules Porte arrête le récit et demande : cette arme vous vous l'êtes procuré auprès de qui ? Pourquoi faire ? Depuis combien de temps la possédez vous ?
Cette question est fondamentale parce qu'elle va permettre de juger du degré de préméditation, et entraîner la qualification : meurtre ou assassinat. S'il dit qu'il a acheté le couteau en vue de l'enlèvement, on va se rapprocher de l'assassinat. Si le couteau est là par hasard, c'est un meurtre.
Et quand on lit les aveux : rien, pas une question, pas une seule interrogation sur la provenance du couteau.
Eh oui : vous venez d'établir que les flics ont, malheureusement, manqué de curiosité... En tout état de cause, je ne vois pas en quoi votre remarque démontre que les aveux ont été truqués. Quitte à faire dans l'hypothèse, et quitte à admettre une telle manip', il eût été bienvenu, de la part des flics, de présenter au contraire des aveux "parfaits", incluant la question que vous vous posez.
Citation :
Comment pouvez vous affirmer que le couteau lui appartient. Vous n'en savez strictement rien.
Oh si...
Vide infra.
Citation :
Pour en être sûr, il aurait fallu que les enquêteurs retracent le cheminement de l'arme : son achat, sa conservation.
Il est effectivement regrettable qu'ils s'en soient abstenus. Mais à dire vrai, peu importe... Car la preuve de cette propriété existe - ou plutôt, existait, jusqu'à ce qu'elle fût coupée en deux.
Citation :
Il n'y a rien de tel dans la procédure. Le couteau apparaît comme un cheveu sur la soup et on dirait que c'est naturel. On rigole.
Les enquêteurs se moquent du monde. M. l'inspecteur Porte se moque royalement du monde.
Donc votre affirmation : le couteau est à lui. Vous n'avez que trois déclarations de Ranucci pour l'affirmer et dans les trois cas, il n'y a pas d'avocats. Donc ces trois affirmations,parce qu'elles ne sont étayées par rien ne valent pas grand chose.
OK. Alors, va falloir m'expliquer ça :
Citation :
"Ce couteau taché de sang, dit le président, on l'a retrouvé grâce aux indications que vous avez données aux policiers...
- C'est faux !
- Il est bien à vous ?
- Négatif !"
Ce "négatif" tiré du vocabulaire d'un service militaire encore tout frais, Ranucci l'a lancé avec violence, avec assurance, avec une conviction communicative. Dans la salle, quelques-uns de ceux qui n'ont pas cru un mot de ses explications confuses sur sa nuit à Marseille en seront impressionnés. Or, il ment.
Ce passage est extrait de Gilles Perrault,
Le pull-over rouge, Livre de Poche, 1982, p. 282.
Ranucci ment, donc.
Dixit Perrault
himself. Lequel continue :
Citation :
Le couteau est à lui. Jean-François Le Forsonney, au cours de leur ultime examen du dossier, lui avait annoncé que ce couteau serait une pièce maîtresse dans l'arsenal de l'accusation. "Je n'y peux rien, avait répondu Christian Ranucci. Ecoutez, si vous me dites que je dois prétendre qu'il n'est pas à moi, je dirai qu'il n'est pas à moi. Mais ce ne sera pas vrai. Il est à moi."
(
ibid.)
Or donc, Ranucci lui-même reconnaît que le couteau lui appartient. Il le confirmera à son avocat, Jean-François Le Forsonney, ce qui réfute votre allégation selon laquelle il aurait admis la propriété de l'instrument hors présence de ses défenseurs. Et Gilles Perrault, porte-drapeau de l'innocence, admet la véracité de l'aveu.
Le couteau appartenait à Ranucci.
Dixunt Ranucci, Jean-François Le Forsonney, et Gilles Perrault.