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Dans ces conditions, l'accident ayant lieu vers 12h15, la pause cigarette ne dure plus que 5 ou 10 minutes. A ce propos, ceux qui prétendent que rien n'empêche Ranucci de fumer en voiture puisque c'est SA voiture oublient la plus élémentaire des politesses, celle que l'on doit à ses passagers : Ranucci, s'il vient d'emmener Marie-Dolorès pour une promenade, ne veut pas l'importuner avec sa fumée.
Je ne sais pas si ce que vous écrivez est une provocation volontaire (le ravisseur qui ne tient pas à "importuner" sa victime), mais c'est en tout cas un anachronisme flagrant. En 1974, un type de 20 ans se foutait pas mal d'importuner une gamine de 8 ans en fumant dans sa propre voiture!
Non, ça n'est pas une provocation. C'est Ranucci qui dit (si l'on en croit ses aveux) qu'il ne lui voulait pas de mal et l'emmenait seulement promener. Donc il la traite avec douceur.
Oui, c'est un anachronisme. Enfin, pas tout à fait. Ce n'est pas comme si je disais que le véritable ravisseur de la petite roulait en Clio. Ne pas envoyer sa fumée dans le visage d'un enfant, c'était une politesse rare, mais pas inexistante.
En fait, qui appelle cet arrêt la "pause cigarette" ? Les innocentistes, je crois. Pas Ranucci, en tout cas (bien qu'innocentiste, lui-même, par la suite). Pas dans ses aveux.
"Après avoir roulé une dizaine de kilomètres au plus sur cette route, j'ai arrêté la voiture sur un espace situé à droite de la route. L'endroit ne m'a pas paru très vaste. Je me souviens également avoir traversé une petite agglomération. Quand nous nous sommes arrêtés, la petite est descendue de la voiture et s'est assise au bord de la route. J'ai allumé une cigarette et nous avons parlé."
Il ne dit pas pourquoi il s'arrête. La petite s'assied, puis il allume une cigarette.
"Pendant le voyage, nous avons parlé; je lui ai posé diverses questions sur ses conditions de vie. Quand elle a vu que nous nous éloignions de la maison, la petite a dit: "qu'il était l'heure du repas". Je l'ai rassurée en lui disant que j'allais la ramener chez elle."
Il n'est pas impossible qu'il se soit arrêté pour la rassurer. Je me dis que dès l'arrêt, il lui promet de la ramener. Ce qui me fait penser cela, c'est "Quand elle a vu que nous nous éloignions de la maison". Elle semble ne s'en étonner qu'à se moment-là. Or, au début, elle sait qu'elle s'éloigne de la maison, puisqu'elle part faire un tour. Si elle s'en étonne ensuite, c'est qu'il lui a dit qu'ils rentrent sur Marseille, non ?
Juste après ce récit, Ranucci revient en arrière pour donner des détails sur l'arrêt :
"Nous ne nous sommes arrêtés que quelques minutes à l'endroit indiqué. Quand nous sommes repartis, la petite est montée à l'avant. C'est elle-même qui l'avait demandé. A partir de ce moment, nous avons dû rouler encore une dizaine de kilomètres."
Puis survient l'accident.