Citation :
Il était où le camion de Rosanno. Apparement personne ne le sait. Et le poteau, il est où le poteau évoqué par Rosanno.
Il était à gauche des garages, apparemment. Photo de Gihel :
http://www.dossierranucci.org/phpBB2/al ... ?pic_id=46
Vous avez deux poteaux sur cette photo : un gros, avec le nom de la rue ; et le sens interdit "sauf riverains" (si je lis bien). Je pense que le camion est garé à la place de la Super 5 blanche, dos à l'action, hayon ouvert vers la rue peu fréquentée par les voitures. Il pourrait être dans l'autre sens, hayon vers le platane, car ses clients seraient tranquilles, protégés par les poteaux anti-stationnement ; seulement, il verrait la scène, et ça contredirait ses déclarations.
Citation :
S'il est supposé que la présence du pizzaïolo présentait une quelquonque gêne pour le ravisseur, c'est qu'il voyait le camion. Pourquoi, CR n'en a pas parlé dans ses aveux et ne l'a-t-il pas dessiné sur le plan?
Le plus étonnant, ça n'est pas ça du tout, car on en a déjà parlé : dos à l'action, à dix mètres, il ne gêne pas vraiment le ravisseur. Les passants qui descendent la rue d'Albe sont plus dangereux. De plus, il est possible que le ravisseur n'agisse qu'après le départ de Rosanno. Si le ravisseur est Ranucci, il n'a pas à dessiner un camion qui n'est plus là ; et si le camion est toujours là, ça n'est qu'un véhicule en stationnement parmi d'autres.
Ce qui est beaucoup plus étonnant, c'est que Ranucci vienne s'accouder à un poteau pendant trois quarts d'heure sous le nez de Rosanno s'il tient à être discret.
Ranucci dit n'avoir observé les enfants que quelques minutes, dans les aveux. Voici ce qu'il dit le 6 juin à 14 heures :
"Sans trop connaître Marseille, j'ai donc garé mon véhicule et je pensais aller me promener à pied. A un moment, j'ai remarqué deux enfants jeunes qui jouaient devant une cité. Je ne me souviens pas exactement de l'endroit. Je peux cependant vous dire que cette rue était assez étroite et qu'elle n'était pas bordée d'arbres. Après avoir regardé ces enfants pendant quelques minutes, je les ai abordés. J'avais garé mon véhicule à dix mètres de l'endroit où jouaient les enfants."
Puis à 18 heures, il refait son récit :
"Comme je ne connais pas la ville de Marseille, j'ai garé mon véhicule dans une rue dont je n'ai pas relevé le nom, je n'ai pas trop insisté pour retrouver mon camarade et, apercevant deux enfants, un garçon et une fillette jouant sur un trottoir, je me suis approché d'eux."
Dans les deux versions, il s'arrête là un peu par hasard (bizarre de se mettre en marche arrière à un endroit où il est préférable de ne pas stationner, mais bon), aperçoit les enfants dans un second temps, et les aborde (il n'y a pas de temps d'observation dans le deuxième récit, mais il n'est pas exclu non plus).
Que dit le petit Jean ?
"Un homme en voiture est arrivé. Il a garé son auto devant un des garages. Il est descendu et nous a parlé."
Jean voit la voiture arriver. Pas de contradiction avec le récit de Ranucci, parce que si Ranucci n'a pas vu les enfants au début, ça ne les empêche pas du tout de le voir arriver. Le temps d'observation n'est pas non plus mentionné ici, mais il n'est toujours pas exclu (il n'est pas écrit "il est descendu et est venu tout de suite nous parler").
Malgré tout, je crois que ce temps d'observation est fort bref. Pas trois quarts d'heure.
Je pense que Ranucci cache le fait qu'il s'est arrêté à cause des enfants (s'il est coupable, bien sûr), car il veut minimiser le côté vicieux et menteur dans toute son histoire. C'est tout juste si le stratagème employé pour éloigner le petit Jean ne devient pas anodin avec lui. Dans son premier récit, cela se fait tout naturellement, comme ça, sans intention maligne :
"Je me suis approché de ces enfants et je leur ai demandé s'ils avaient vu une bête. Je ne me souviens pas très bien des termes que j'ai employés et je pense qu'il s'agissait de chien ou de chat. Le petit garçon est parti de son côté pour rechercher la bête. Je suis resté sur les lieux en compagnie de la fille."
C'est tout juste si l'enfant ne décide pas de partir lui-même à la recherche de l'animal, sans qu'on le lui demande ! (CR : "J'ai perdu un chien." - JR : "Attendez-moi ici, je vais le chercher.") Ensuite, toujours le plus naturellement du monde :
"Quand nous fûmes seuls, la petite et moi, je lui ai proposé de monter en voiture pour aller nous promener."
Pourquoi pas après tout ? Pourquoi attendre le petit ? C'est lui qui a décidé de partir chercher le chien. On ne lui a rien demandé.
Dans la deuxième version, Ranucci cède un peu du terrain, mais fait encore attention aux mots qu'il emploie :
"J'ai abordé les enfants, je leur ai parlé, ils m'ont dit qu'ils s'amusaient. L'idée m'est venue d'emmener la petite fille promener et pour me débarrasser du petit garçon, ou plus précisément pour ne pas l'emmener lui, car, je considère le mot "débarrasser" trop fort, j'ai invité le petit garçon à rechercher un animal que je prétendais avoir perdu.
Resté seul avec la petite fille, j'ai invité la petite fille à venir se promener à bord de ma voiture après avoir bavardé avec elle un petit moment. Elle m'a suivi sans difficulté. Je ne peux pas expliquer pour quelle raison j'ai préféré emmener la petite fille plutôt que le petit garçon mais j'affirme qu'en agissant de la sorte je n'avais pas de mauvaises intentions à l'égard de la fillette."
Remarquez qu'il a "invité" le petit à chercher l'animal. Tout en douceur, et sans mauvaises intentions.